Plus c’est vintage, mieux c’est ? À l’instar de ce qu’il s’est produit dans la musique avec le retour en force des 33 tours, la photographie est à son tour touchée par la tendance. Décryptage.
C’était mieux avant ? En matière de photo comme d’audio, les technologies vintage n’ont pas dit leur dernier mot. Au contraire, face au streaming à tout va et aux clichés numériques illimités, les appareils old school se portent bien. Malgré la digitalisation croissante de nos vies modernes, l’analogique n’a pas dit son dernier mot. Bien au contraire. Certaines marques, tombées un temps en désuétude, retrouvent des couleurs et accueillent de nouveaux fans issus de la génération Z.
En matière de photo, les appareils instantanés ont particulièrement le vent en poupe ces dernières années. Mais d’autres concepts profitent également d’un retour de hype. Pour la plupart, ce sont des « point and shoot », des modèles destinés au grand public et qui ne nécessitent pas de connaissances poussées en réglages. On cadre, on déclenche, la photo est prise. Certains de ces appareils photos compacts abordables s’accompagnent de films bien particuliers qui garantissent des résultats relativement improbables. Avec tout le frisson de l’inconnu qui accompagne cette démarche, où on ne découvre le résultat qu’une fois les clichés imprimés sur papier.
Clic, clac, des photos figées dans l’instantané
Imparfait mais magique. Ici, ce que l’on recherche, ce n’est pas tant la qualité de la photo que son cadrage original, le plaisir d’immortaliser des moments festifs et de découvrir, quelques minutes plus tard, une photo modèle réduit sur papier à développement rapide. Il faut remonter en 1948 pour découvrir les premières petites photos carrées Polaroid, à la qualité aléatoire et au flou romantique. En 2008, alors que les stocks de films allaient s’épuiser et que les machines de fabrication allaient partir à la déchetterie, la marque est sauvée et relancée. De nouveaux appareils ont même été créés, mais en gardant toujours cette philosophie de la photo instantanée.
Mais la marque qui tire particulièrement son épingle du jeu en matière de photographie instantanée, c’est le japonais Fujifilm. En 2022, il a enregistré des ventes record sur ce créneau. Sur un trimestre, entre le 1er juillet et le 30 septembre, cette branche a généré à elle seule quelque 80 millions d’euros de chiffre d’affaires pour la marque, en hausse de 23,7 % d’une année sur l’autre. Boîtiers coloris pastel, prise en main facile – y compris pour les enfants –, l’Instax Mini est un best-seller. Difficile de passer à côté lors d’une fête entre amis ou à l’occasion d’un mariage. Mis à disposition de tous, il permet d’immortaliser des moments forts. De petites photos qu’on affichera ensuite sur son frigo ou dont on fera des collages.
La fabuleuse histoire de Lomo
Compatible avec les films Fujifilm, doté de nombreux réglages et avec la touche « Lomo » si unique… voici le Lomo’Instant Wide. Derrière cet appareil, on retrouve le célèbre fabricant Lomography. Au début des années 1980, un général soviétique montre à un de ses amis un appareil compact japonais, le Cosina CX-1. Enthousiasmés par la simplicité d’utilisation de cet argentique, ils en créent une copie, le LOMO LC-A. Sa fabrication en masse débute en 1984 et est un succès commercial éphémère en URSS. Mais la marque Lomo finit par péricliter. Jusqu’à ce que certains appareils se retrouvent sur un marché aux puces autrichien au début des années 1990. Des étudiants découvrent l’objet aux résultats si atypiques et en tombent amoureux.
Il faut dire que les « Lomo » ont ceci de bien particulier qu’on ne sait jamais trop à quoi ressembleront leurs clichés : photos surexposées ou sous-exposées, couleurs bien plus tranchées qu’elles ne le sont en réalité, film qui s’enraye et combine deux photos en une… Des défauts qui sont devenus sa force : avec ce type d’appareil, on obtient des images d’une étrange beauté.
La marque renaît donc depuis l’Autriche. Depuis, elle a aussi décliné le concept en version instantanée avec le Lomo’Instant. Un appareil qui propose davantage de fonctions que ses concurrents, comme des filtres de couleurs, la possibilité de combiner plusieurs photos en une seule, un mode exposition longue, etc. Un modèle qui s’adresse donc davantage aux amateurs de photographie créative.
Point and shoot : une dose d’incertitude
Les plus joueurs, ceux qui veulent redécouvrir la patience, la nécessité de bien choisir sa photo plutôt que de mitrailler avec son smartphone… Ceux-là opteront pour un appareil photo compact argentique. Il y a bien sûr l’option d’en acheter d’occasion, sur une brocante ou en ligne, mais il existe aussi des modèles récents, qui ne sont pas juste des jouets, mais de véritables appareils photo compacts aux caractéristiques intéressantes. Nous vous en avons sélectionnés deux :
Il vous faudra des films de 35 mm (noir et blanc ou couleur) pour cet appareil photo argentique compact. Ce modèle possède une vitesse d’obturation fixe (1/120 s) et est doté d’un objectif grand angle de 31 mm avec une ouverture f/9,0. Héritier du Sprite 35 sorti dans les années 1960 et fabriqué en Europe, il a un avantage certain : un poids plume de 160 g. Moins qu’un smartphone.
Cet appareil photo argentique compact est vendu avec deux films noir et blanc Kentmere Pan 400 iso (35 mm, 24×36). Il possède lui aussi une vitesse d’obturation fixe de 1/120 s et une focale fixe de 31 mm. Parfait pour expérimenter la photo argentique ou initier un enfant à cette pratique.