Lors de sa conférence annuelle mercredi, Google a annoncé de nouvelles fonctionnalités d’intelligence artificielle pour son chatbot et son moteur de recherche.
La conférence annuelle Google I/O n’a pas seulement été l’occasion pour la firme de Mountain View de dévoiler de nouveaux smartphones et tablettes. La société en a aussi profité pour faire le plein d’annonces autour de l’intelligence artificielle (IA). « Cela fait sept ans que nous sommes avant tout une entreprise d’intelligence artificielle et nous sommes à un tournant », a déclaré son PDG, Sundar Pichai, devant des milliers de personnes mercredi. Lors de cette conférence, Google a notamment dévoilé de nouvelles fonctionnalités d’IA pour riposter face aux menaces que représentent ChatGPT et TikTok pour son moteur de recherche.
De nouvelles capacités pour Bard
Pour commencer, Bard, concurrent au chatbot d’OpenAI, est désormais alimenté par un nouveau modèle de langage, PaLM 2, dévoilé hier. « PaLM 2 est un modèle de langage à la pointe de la technologie avec des capacités multilingues, de raisonnement et de codage améliorées », a affirmé Google, indiquant qu’il alimentera 25 produits et fonctionnalités.
L’entreprise californienne a annoncé l’ouverture de Bard à 180 pays (mais pas à la France) en anglais et a retiré la liste d’attente pour le tester. Aussi disponible en japonais et en coréen, le robot conversationnel pourra bientôt converser dans 40 langues et deviendra multimédia. Concrètement, il sera capable d’intégrer des images dans ses réponses et les internautes pourront en inclure dans leurs questions. Google a aussi annoncé d’autres améliorations pour son chatbot, dont le lancement d’un mode sombre et de deux « actions d’exportation » pour faciliter le transfert de ses réponses directement dans Gmail et Google Docs. Il sera également bientôt possible d’exporter du code.
Enfin, la société travaille sur des extensions de Bard, pour que les utilisateurs puissent échanger avec lui directement depuis ses autres applications et services, comme Maps. Il pourra en outre accéder à des services sur le Web grâce à des extensions de partenaires. Dans les prochains mois, Google va par exemple intégrer Adobe Firefly, la famille de modèles d’IA générative créative d’Adobe, dans son robot conversationnel.
De nouvelles fonctionnalités d’IA pour la recherche
Comme l’avait annoncé son PDG le mois dernier, Bard sera prochainement intégré au moteur de recherche de Google, qui va aussi bénéficier de nouvelles fonctionnalités. « Avec de nouvelles percées dans l’IA générative, nous réimaginons à nouveau ce qu’un moteur de recherche peut faire. Grâce à cette nouvelle technologie puissante, nous pouvons déverrouiller des types de questions entièrement nouveaux auxquels vous n’auriez jamais pensé que la recherche pourrait répondre, et transformer la façon dont les informations sont organisées, pour vous aider à trier et à donner un sens à ce qui existe », a déclaré la firme.
Parlant d’une nouvelle ère dans la recherche, elle a introduit un ensemble de fonctions – appelées Search Generative Experience – qui invitent notamment les utilisateurs à poser des questions de suivi, ouvrant une nouvelle interface leur permettant de tenir des conversations avec le moteur de recherche. Elles seront disponibles à travers Search Labs, un nouveau programme expérimental permettant de tester des produits et idées explorés par Google, accessible via inscription sur une liste d’attente.
Cela fait partie des efforts du géant pour rendre son moteur de recherche plus visuel, personnel et humain. Dans cet objectif, il a annoncé le lancement de « Perspectives » dans les prochaines semaines, une fonctionnalité se présentant sous la forme d’un filtre en haut des résultats de recherche. En cliquant dessus, les utilisateurs pourront voir des vidéos, des images et des messages provenant de forums de discussion, de sites de questions-réponses et des réseaux sociaux.
Informer les internautes à l’ère de l’IA générative
Enfin, alors qu’il est de plus en difficile de reconnaître un contenu visuel généré par une IA, Google va lancer un outil baptisé « À propos de cette image ». Disponible dans les prochains mois et seulement en anglais aux États-Unis pour commencer, il aidera les internautes à savoir si une image est fiable en fournissant « un contexte important », comme l’endroit où elle est apparue pour la première fois ou encore sur quels autres sites elle a été vue. « Avec ces informations de fond sur une image, vous pouvez mieux comprendre si une image est fiable ou si vous devez y jeter un coup d’œil », a assuré la société.
Prévoyant de déployer des capacités d’image générative, Google assure d’ailleurs que chacune de ses images générées par l’IA disposera d’un balisage dans le fichier d’origine afin de donner un contexte aux internautes qui les verront ailleurs que sur ses plateformes. Il sera possible pour les créateurs et éditeurs (Midjourney, Shutterstock, etc.) d’ajouter des balises similaires à leurs images, permettant ainsi de les marquer comme générées par l’IA afin d’informer les utilisateurs de son moteur de recherche.