La saga culte de films d’horreur est de retour ce mercredi 19 avril avec Evil Dead Rise. Retour sur une série emblématique, de la trilogie imaginée par Sam Raimi aux reboots récents.
Au panthéon des franchises horrifiques, la saga Evil Dead est probablement l’une des plus emblématiques. Née de l’esprit génial de Sam Raimi, la première trilogie (1981-1992) suivait le héros Ash Williams, incarné par Bruce Campbell, face aux créatures démoniaques réveillées par la lecture du Necronomicon. Avec leur ton comique et absurde, les trois premiers opus étaient devenus cultes au fil des années, inspirant des centaines de réalisateurs fascinés par la créativité visuelle de Sam Raimi, malgré son budget limité.
Après des déclinaisons en série, comic books, jeux vidéo et même en comédie musicale (oui oui), la saga est revenue en salles en 2013, sans Sam Raimi, mais avec toujours autant de litres de sang déversés. Dix ans plus tard, c’est au tour de Lee Cronin de s’attaquer à cette franchise mythique du cinéma d’horreur. À l’occasion de cette nouvelle sortie en salles, ce 19 avril, L’Éclaireur a établi son classement, du meilleur au pire, d’une saga souvent imitée, mais jamais égalée.
1 Evil Dead 2, 1987
Tourné après l’échec commercial de Mort sur le grill (1985) de Sam Raimi, la suite du premier volet d’Evil Dead (1981) est peut-être l’un des projets les plus fous de l’histoire du cinéma. Six ans après les mésaventures d’Ash Williams dans la célèbre cabane abandonnée, le réalisateur décide de tourner un quasi-remake de son grand succès, en changeant totalement d’approche. Alors qu’Evil Dead était avant tout un film d’horreur avec des éléments d’humour, Evil Dead 2 devient un festival grand guignolesque d’absurde et de gore, servi par un Bruce Campbell exceptionnel. La cabane abandonnée, le couple confronté à l’apparition de créatures maléfiques… Les éléments iconiques du premier film sont là, mais ils ne sont plus pour Sam Raimi qu’un prétexte pour laisser libre cours à sa folie créatrice.
Le scénario expédié dans les premières minutes du film, Sam Raimi peut consacrer le reste du long-métrage à la torture de son personnage principal, aux prises avec des démons sadiques et malfaisants. Avec un humour et un absurde digne des Looney Tunes, Bruce Campbell est désormais confronté au cadavre sans tête de sa petite amie armé d’une tronçonneuse, aux meubles de la maison qui s’animent pour le maltraiter, à un double maléfique, à sa propre main… Sam Raimi regorge d’inventivité pour torturer son sujet, symbolisé par des plans où la caméra se lance littéralement à la poursuite du pauvre Ash Williams. Comédie d’horreur culte, Evil Dead 2 est le sommet de la série, preuve du talent sans limite d’un réalisateur qui réalisera presque 15 ans plus tard la trilogie Spider-Man.
2 Evil Dead, 1981
Une cabane abandonnée, de jeunes Américains insouciants, un mystérieux grimoire qui déchaîne l’avènement d’une légion d’esprits démoniaques… Âgé d’à peine 20 ans lors du tournage d‘Evil Dead, Sam Raimi ne savait pas encore qu’il allait poser les bases d’un cinéma d’horreur bis, imité mais jamais égalé dans les décennies suivantes. Avec un budget dérisoire d’environ 100 000 dollars, le jeune réalisateur bricole un film d’horreur gore et effrayant, inspiré par les mythologies lovecraftiennes. Au centre de l’histoire, le personnage d’Ash Campbell révèle l’acteur Bruce Campbell, figure emblématique de la série et acolyte d’enfance du réalisateur, confronté à la mort progressive des membres de son groupe d’amis partis se ressourcer dans les bois.
Après des mois de montage, Evil Dead est enfin présenté en 1981 à Détroit, mais surtout au marché du film de Cannes, où il reçoit l’admiration de Stephen King. Terrifié par le visionnage du film d’horreur fauché mais génial, l’auteur de Carrie (1974) signera une critique dithyrambique du long-métrage pour le Twillight Zone Magazine et participera ainsi au succès du film, devenu au fil des années une œuvre culte du cinéma d’horreur.
3 Evil Dead 3 – L’Armée des ténèbres, 1992
Après la folie des événements du deuxième volet de la franchise, Ash Williams se retrouve transporté au Moyen-Âge, à la cour du Roi Arthur. Armé de son iconique tronçonneuse et de son fusil, le désormais « super-héros » devra retrouver le maléfique Necronomicon s’il veut un jour rentrer chez lui. Dans ce conte fantastique et absurde, Sam Raimi décide une nouvelle fois de faire évoluer la franchise avec un scénario loufoque dans lequel Bruce Campbell affronte des armées de zombies guidés par un nouveau double maléfique du héros. Toujours fasciné par le talent comique de son acteur principal, le réalisateur offre un nouveau terrain de jeu à son ami d’enfance, dont le jeu pourrait rappeler celui de Jim Carrey.
Film plus orienté vers le grand public, Evil Dead 3 reste une nouvelle réussite pour la saga, déjà culte depuis près de 11 ans. S’il n’égale pas le génie de son prédécesseur, ce dernier volet de la trilogie originale confirme une nouvelle fois le talent de son créateur, proposant une sorte de parodie de Jason et les Argonautes (1963). Avec Evil Dead 3, Sam Raimi tourne la page de la saga qui l’a rendu célèbre et il faudra attendre plus de 20 ans pour voir un nouveau film de la série au cinéma.
4 Evil Dead Rise, 2023
Après un reboot controversé en 2013, la saga Evil Dead est de retour en salles avec Evil Dead Rise, cinquième volet de la série. Exit la cabane dans les bois, les démons sont maintenant à Los Angeles, où ils torturent les habitants d’un immeuble, dont une mère, ses trois enfants et sa sœur de passage. Reprenant le premier degré du reboot de 2013, ce nouvel opus joue désormais sur le thème de la famille pour créer l’horreur, avec ces enfants confrontés à la possession démoniaque de leur mère célibataire.
Dirigé par le jeune réalisateur Lee Cronin, ce nouvel Evil Dead signe le retour en forme de la saga. Avec des références à la première trilogie bien trouvées (la caméra qui poursuit ses acteurs devient un drone inoffensif), l’Irlandais propose un film gore à souhait, avec une créature finale géniale et terrifiante, parfaitement dans le thème de ce nouvel opus. Inspiré par l’horreur familiale d’Hérédité (2018), Evil Dead Rise s’éloigne de ses illustres prédécesseurs sans jamais les renier (Sam Raimi et Bruce Campbell sont désormais à la production) et signe une des bonnes surprises de ce début d’année 2023.
5 Evil Dead, 2013
Fantasme des fans depuis le dernier opus en 1992, la saga Evil Dead est revenue au cinéma avec un reboot à l’accueil mitigé en 2013. Le groupe de jeunes est là, la cabane dans les bois aussi, mais le traitement de l’histoire est désormais empreint d’un premier degré lourd et sombre, plus proche de l’esprit du premier film. Le groupe d’étudiants se donne rendez-vous dans les bois pour une seule raison : aider leur amie Mia à se sevrer de ses diverses addictions. Reprenant le scénario et les scènes iconiques du premier film, Evil Dead s’amuse à jouer sur ce thème de l’addiciton, les amis de Mia pensant que les démons ne sont que des hallucinations de la jeune fille.
Réalisé par l’Espagnol Fede Alvarez, responsable de l’excellent Don’t Breathe en 2016, Evil Dead est un film ultragore, en témoignent les 750 000 litres d’hémoglobines utilisés pour son tournage. Relecture presque trop sérieuse du premier film, le reboot peine à trouver de nouvelles idées pour revitaliser un cinéma d’horreur à l’époque en quête de nouvelles propositions. Ce nouvel opus reste néanmoins un épisode sympathique pour quiconque aime le sang et les tortures infligées au corps humain. Dans sa scène post-générique, on aperçoit Bruce Campbell, cette séquence annonçant un retour qui ne viendra peut-être finalement jamais. La dernière apparition de l’acteur dans son rôle emblématique sera donc dans la série Ash vs Evil Dead (entre 2015 et 2018) dont les trois saisons se rapprocheront de la comédie horrifique.