Loin de se limiter à Pedro Pascal, des points communs font du show Star Wars une destination rêvée pour les amateurs des aventures de Joel et Ellie.
Pour vous convaincre de regarder The Mandalorian et vous réconforter après la fin de la diffusion de The Last of Us, il aurait pu suffire d’un rien. Comme écrire à quel point Pedro Pascal parvient, une nouvelle fois, à jouer un rôle principal avec très peu de lignes de dialogue au départ. Mais l’acteur apparaissant 99 % du temps sous son casque, il faudrait être très sensible à son charme pour s’appuyer sur ce seul argument. Fort heureusement, bien d’autres points communs rapprochent, de façon étonnante, les deux séries.
1 Des duos iconiques
Évidemment, Pedro Pascal est le lien logique entre les deux productions. Cependant, l’acteur à lui seul ne saurait porter la proximité de The Last of Us et The Mandalorian. Dans la première série, le duo constitué par Joel et Ellie sert réellement de moteur narratif, chaque personnage se livrant peu à peu et laissant entrevoir tout son potentiel.
La deuxième reproduit le même schéma, à la seule différence qu’en lieu et place de Bella Ramsey (Game of Thrones), Din Djarin donne ici la réplique à Grogu, aussi surnommé Baby Yoda, une fascinante marionnette aux pouvoirs de Jedi.
La comparaison entre Ellie et Grogu peu paraître peu flatteuse. Pourtant, ce petit personnage vert si craquant se met, comme la jeune fille de The Last of Us, à révéler l’étendue de ses pouvoirs et de son importance au sein de son univers.
Sa maîtrise potentielle de la Force, en dépit de sa jeunesse et de son caractère très enfantin, et la pureté de ses sentiments, en font un contrepoids idéal à un Mando très rigide au départ et obsédé par deux choses : son job de chasseur de primes et le respect du credo mandalorien.
2 Des séries road movie
Autre point en commun marquant, le voyage des deux duos en quête d’un monde meilleur. Dans ces quêtes initiatiques, chaque obstacle et chaque nouvelle situation met à l’épreuve la relation entre Joel et Ellie ou Din Djarin et Grogu. De simple prime potentielle au départ, celui qui était surnommé un temps « l’enfant » est devenu le protégé de Mando. Ce mécanisme est très similaire à celui liant Ellie et Joel, l’homme voyant d’abord la jeune fille comme un simple « paquet » à livrer à ses destinataires, avant de nouer un lien intense au fil de leurs aventures.
Si cette relation quasi filiale est commune aux deux séries, elle est évidemment moins subtile, moins complexe dans la façon dont elle est dépeinte dans The Mandalorian. Les univers fantastiques de Star Wars se montrent souvent moins sombres, mais The Last of Us sait elle aussi, a contrario, dans quelques instants de grâce, proposer des pauses dans cet enfer sur Terre.
Il s’agit de l’une des fiertés méritées du duo Neil Druckman et Craig Mazin, qui a créé la série. Sur ce point, la saga imaginée par Dave Filoni et Jon Favreau s’appuie sur l’immensité pour varier les plaisirs, avec une réussite tout aussi insolente.
3 Des personnages qui évoluent
Tout comme dans The Last of Us, Pedro Pascal, qui joue d’abord un héros quasi mutique, finit peu à peu par s’ouvrir et ressentir un véritable attachement (réciproque) à Grogu qu’il décide de protéger par tous les moyens. Et les occasions ne manqueront pas au cours de leur voyage aux quatre coins de la galaxie. Surtout, le code d’honneur des Mandaloriens, « La Voie », dont il ne s’écarte sous aucun prétexte, laisse peu à peu la place à des sentiments plus riches.
Sur un plan plus physique, Mando et Grogu gagnent en expérience et en force au fil de leurs aventures, tout comme Joel et Ellie. Autre trait commun, la possibilité de rédemption, qui ne touche pas uniquement les héros, mais aussi les personnages secondaires, et ce, dans les deux shows.
D’abord perçue comme faible, Ellie se montre finalement plus forte en termes de maturité et de détermination, Joel faisant lui le chemin inverse. Là encore, la comparaison sur le plan psychologique avec Din Djarin et Grogu ne tient pas, mais se voit remplacée par l’acquisition de pouvoirs supplémentaires.
Mando acquiert régulièrement de nouvelles armes et compétences. Baby Yoda est bien loin de n’être qu’un enfant vulnérable, comme en témoignera l’intérêt qu’il suscite de la part des survivants de l’ordre Jedi, mais aussi de l’Empire. Là encore, des camps s’affrontent pour obtenir l’accès exclusif à un individu au potentiel exceptionnel.
4 Une exploration du lore
L’un des points les plus appréciés par les fans du jeu vidéo dans la série HBO est sa capacité à détailler des éléments trop fugaces dans la version PlayStation, ou même jamais évoqués. Une façon intelligente d’augmenter l’univers avec de nouveaux éléments forts. La présence de Neil Druckmann, cocréateur du jeu original, a permis cette liberté totale. Il a lui-même soumis des idées qui ont permis de remettre en perspective la vision de son propre univers.
Élargir le champ des possibles en ouvrant certaines portes restées fermées ou entrouvertes dans la version vidéoludique est un pari osé et réussi… que l’on retrouve dans The Mandalorian.
La tâche était pourtant aussi ardue, sinon plus, pour Filoni et Favreau. Effectivement, Star Wars est un temple particulièrement bien « gardé ». S’appuyant sur des écrits ou imaginant des pièces entières, une grande partie de la galaxie créée par Lucas étant toujours restée dans l’ombre, ils offrent parfois une vision radicalement nouvelle.
Pour preuve, les Mandaloriens sont une culture loin de l’image d’un Bobba Fett manichéen et au destin tragique quasi ridicule de la trilogie originale. On pense également aux hommes des sables, loin de n’être que des sauvages sans vergogne, mais dont la langue et le code d’honneur les transforment en un peuple nomade, certes rustre, mais pas sans consistance.
5 Des futurs sombres
[Attention, spoilers] Les joueurs ayant bouclé The Last of Us Part II le savent bien : le duo va connaître une séparation aussi violente que cruelle. Elle donnera un caractère radicalement différent au personnage d’Ellie, emplie d’une rage folle, et verra aussi l’apparition d’un personnage antagoniste aux motivations finalement pas si éloignées des siennes… À l’époque, ce choix scénaristique avait beaucoup divisé, sans doute par son simple aspect tragique, au-delà des polémiques sur la vengeance ou la haine qui ont stigmatisé le nouveau personnage en question.
L’avenir de Din Djarin et Grogu paraît plus prometteur, le ton de The Mandalorian restant toujours plus positif que celui de The Last of Us. Pourtant, il suffit d’y regarder de plus près pour comprendre que le duo finira par tourner court. Grogu est de la même espèce que Yoda, âgé de 900 ans dans la trilogie.
Mando n’étant qu’un simple humain, il mourra donc forcément bien avant lui. L’autre séparation possible entre les deux acolytes réside dans les pouvoirs mêmes de Grogu. Amené à devenir un jour un Chevalier Jedi, on l’imagine mal devenir un Mandalorien à son tour, et pas uniquement en raison de son gabarit, peu compatible avec le port d’une armure.
Pour conclure, on ajoutera que la principale différence entre les deux séries réside dans le côté positif, jouissif même, de l’enchaînement des épisodes de The Mandalorian. Un crescendo perpétuel, rythmé par des moments d’anthologie, et surtout une longueur supérieure à l’heure actuelle à The Last of Us. Un véritable paquet de bonbons qui, une fois ouvert, vous fera forcément craquer.