L’Éclaireur a pu se glisser dans la foule à l’occasion du concert d’Olivia Dean au Badaboum à Paris. On vous raconte.
Elle n’a que 24 ans et pourtant hier soir, au coeur du Badaboom, Olivia Dean a montré qu’elle avait tout pour devenir une grande star. De passage à Paris dans le cadre de sa tournée européenne, l’artiste britannique, originaire de Londres, a enflammé la boite de nuit de la capitale. Accompagnée de ses quatre musiciens, elle a débuté par ses classiques, notamment le tube Echo, un mélange de jazz, de soul, et de pop. Dès les deux premiers morceaux, le ton est donné et la chanteuse reprend le sourire au lèvre, découvrant une salle pleine à craquer, l’un de ses autres standards, Danger.
Difficile de ne pas reprendre les paroles de ce tube entêtant tout comme le reste de sa tracklist à travers laquelle Olivia Dean mélange sa soul fraîche et pleine de vie à des ballades plus langoureuses. À ce propos, le morceau Slowly fait office de parenthèse enchantée, comme un instant suspendu dans le temps durant lequel le rythme faibli. La chanteuse passe ainsi derrière le clavier afin d’entamer un titre d’une grande pudeur, à son image.
Des textes féministes
Car malgré son aura et son talent, la chanteuse affiche une timidité aussi surprenante qu’attachante. Les manches tirées jusqu’au bout de ses doigts, elle se dévoile petit à petit, jouant çà et là avec son public, majoritairement féminin. Il flotte d’ailleurs dans la salle une ambiance de sororité. Les filles chantent à tue-tête, et se déhanchent sur les morceaux de celle qui a commencé sa carrière en 2017 dans le groupe de drum ‘n’ bass, Rudimental.
Il faut dire que les thèmes privilégiés d’Olivia Dean regroupent souvent celui de l’amour, des relations amoureuses, mais d’un point de vue féministe fort. La chanteuse prône de façon poétique un empowerment féminin dans ses textes, ainsi que le self-love, une thématique que l’on retrouve dans le puissant Be my own Boyfriend, mais aussi prochainement dans le morceau Dive qu’elle a présenté en exclusivité à son public, et qui sera disponible le 28 mars prochain.
C’est aussi le cas de Ladies Room, une chanson à paraître sur le prochain album de l’artiste habituée jusqu’ici aux EP, qui lui a été inspirée par une soirée dans les toilettes des femmes. On sent tout de suite une proximité avec l’artiste, qui offre des morceaux au pouvoir identificateur et témoigne d’une vitalité communicative à travers son sourire et ses danses sur scène.
Entre deux chansons, Olivia Dean distille quelques anecdotes sur ses textes et ses inspirations parmi lesquelles on pense reconnaître autant Lauryn Hill qu’Amy Winehouse. Deux immenses stars dont elle est finalement aujourd’hui la digne héritière. Fraiche et inspirante, la chanteuse à la voix jazzy nous a embarqué au coeur du Badaboum dans un univers pop fédérateur rythmé tour à tour par Ok Love you Bye, What Am I Gonna Do On Sundays ? ou encore Crosswords, avant de terminer avec son morceau le plus personnel, The Hardest Part. Une composition intime dont les vocalises finales nous feront dire que la plus difficile partie du concert pour nous, c’était finalement de le quitter.