Trois lycéens new-yorkais ont créé et partagé de fausses vidéos montrant le directeur d’un collège voisin et un membre des forces de l’ordre insulter et menacer des élèves noirs sur TikTok.
« J’espère que ces nég*** se feront tirer dessus parce qu’ils n’apprennent tout simplement pas ». Voici ce qu’affirme le principal d’un collège américain dans une vidéo publiée sur TikTok, menaçant ensuite « de venir à l’école avec [sa] mitrailleuse ». Il s’agit en réalité d’un deepfake, soit une vidéo altérée par l’intelligence artificielle (IA) pour donner l’impression qu’une personne fait ou dit quelque chose alors que ce n’est pas le cas. Il a été créé par trois élèves du lycée Carmel, au nord de New York, rapporte Vice.
Dans cette vidéo, le directeur du collège voisin Georges Fischer, John Piscitella, semble tenir des propos racistes, traitant les élèves noirs de « singes » et déclarant qu’ils seraient renvoyés en Afrique. Dans une autre, un deepfake d’un membre du bureau du shérif menace de « les pendre comme le KKK (Ku Klux Klan, ndlr) ».
Une plainte pour inaction contre les autorités scolaires
Signalées pour la première fois aux autorités scolaires, qui ont condamné un « racisme flagrant », le 12 février, ces fausses vidéos ont depuis été retirées. Trois jours après, le district central de Carmel, qui supervise à la fois le lycée et le collège, a déclaré dans un communiqué que les élèves les ayant publié seraient « traités conformément au code de conduite du district », sans donner plus de détails sur la sanction.
Malgré cela, les parents reprochent aux autorités scolaires de ne pas avoir réagi de manière appropriée. Pour commencer, la plupart d’entre eux n’ont jamais vu les vidéos complètes avant leur suppression et n’étaient pas au courant des menaces spécifiques et racistes proférées contre les élèves noirs. Ils les accusent de ne pas avoir pris celles-ci au sérieux, envisageant désormais de porter plainte contre elles. En plus de ne pas avoir prévenu les parents d’une « menace terroriste », ils ont laissé le collège ouvert, sans mesures de sécurité alors que la fermeture de l’école est l’une des premières choses à faire « lorsqu’une telle menace est proférée », a indiqué Arthur Schwartz, avocat représentant les parents, au média américain.