Face au succès macabre de ces productions, le diffuseur lance un documentaire en trois parties sur l’Ogre des Ardennes.
C’est une triste réalité : les docu-fictions ou documentaires autour des tueurs continuent de fasciner le public, comme le film autour d’Hannibal Lecter, Le Silence des Agneaux, l’avait démontré dès 1991. Les performances de Dahmer – Monstre : L’histoire de Jeffrey Dahmer ont sans doute encouragé Netflix à poursuivre dans cette voie, malgré les protestations nombreuses des victimes du serial killer américain. Pour retracer le parcours de Michel Fourniret, violeur, pédocriminel et meurtrier, le diffuseur s’est lancé dans une enquête en trois parties, étayées par le témoignage de sa propre femme, Monique Olivier. Complice ou victime sous influence ? Voilà un autre mystère que le documentaire tentera de résoudre.
Mais l’essentiel de L’Affaire Fourniret : Dans la tête de Monique Olivier se concentrera évidemment sur l’atroce parcours criminel de son mari, auquel elle a été associée et pour lequel elle purge actuellement sa peine de prison. Débutée à la fin des années 1980, sa série de crimes s’étendra jusqu’à son arrestation en 2003. Aujourd’hui, 11 victimes sont reconnues officiellement comme étant les siennes, même si son ombre plane dans nombre d’autres dossiers restés sans coupable.
Les particularités de cette affaire résident dans la longue période d’impunité du tueur, liée à des agissements de part et d’autre de la frontière franco-belge, et à des modes opératoires différents, qui l’ont longtemps protégé du statut de tueur en série. En outre, son intégration dans la société, à l’image du tueur de Dexter, le plaçait au-dessus de tout soupçon. Avant son arrestation, il venait même de décrocher un emploi de surveillant dans une école.
Un prédateur de sang froid
Le plus impressionnant dans le portrait de ce tueur reste son profil psychologique terrifiant. Dénué de remords, égocentrique, manipulateur et sans aucun sentiment pour les familles de ses proies. Pire encore, il s’amuse des interrogatoires et des reconstitutions, jouant avec les nerfs des enquêteurs et des proches de ses victimes.
Jusqu’au bout, il aura laissé planer le doute sur tant d’autres affaires, avant de mourir en 2021, abandonnant les enquêtes à leurs doutes. Le retentissement de l’affaire Fourniret en France et en Belgique promet des audiences fortes pour Netflix, à la diffusion du documentaire le 2 mars prochain, mais aussi de vives réactions des familles de victimes… Cette fascination morbide prendra-t-elle fin un jour ?