En 2016 sortait Un Président ne devrait pas dire ça, un livre rassemblant une soixantaine d’entretiens donnés par François Hollande, alors chef de l’État, à deux journalistes du Monde. Porté au théâtre, l’ouvrage est à (re)découvrir sur les planches du Théâtre Libre jusqu’au 22 avril 2023.
Il y a maintenant sept ans de cela, la fin du quinquennat de François Hollande était marquée par la publication d’un livre-entretien fleuve sans pareil. Intitulé Un Président ne devrait pas dire ça (2016, Stock) l’ouvrage résultait d’une longue enquête menée par Fabrice Lhomme et Gérard Davet. Tous les premiers vendredis du mois pendant cinq ans, les deux journalistes du Monde s’entretenaient avec un chef d’État qui se livrait sans concession, permettant d’esquisser les contours de l’homme, plein de doutes et de contradictions, qui se cachait derrière la fonction qu’il revêtait.
Un complément du livre
Sur les planches, le nom du président est tu, quoiqu’aucun doute ne subsiste quant à son identité. La pièce commence dans la soirée du 6 mai 2012, jour du second tour des élections. Scali Delpeyrat, qui prête ses traits au nouveau locataire de l’Élysée, salue la foule qui l’acclame. « Je n’ai pas essayé de me mettre dans la peau de François Hollande. J’ai essayé plutôt de me mettre dans la peau d’un président. Ce que j’ai voulu incarner, c’est quelque chose de l’ordre de la fonction présidentielle. Je me suis dit : c’est moi le président, je ne me suis pas dit : je suis François Hollande. Ce n’est pas ce qu’on m’a demandé, d’ailleurs », a déclaré le comédien à l’occasion d’un entretien pour France Info.
Adaptée par ses auteurs, la version théâtrale d’Un Président ne devrait pas dire ça livre à nouveau les dessous du pouvoir, les innombrables intrigues politiques qui font les jours d’un chef d’État, mais donne également à voir les coulisses d’une rédaction. « La pièce montre la préparation du livre. À part les verbatims du président, qui viennent du livre, on est à l’intérieur d’une rédaction. Ce n’est pas du tout dans le livre, et on voit quels sont les rapports internes : les inimitiés, les jalousies… On voit aussi les rapports du politique avec le journalisme, l’information. La pièce est complémentaire du livre », conclut Thibault de Montalembert – qui endosse le rôle des deux journalistes –, toujours au micro de France Info.