Barbara lui avait prédit : Petits et grands seront toujours auprès d’elle. Cinquante ans de carrière et Chantal Goya continue de confirmer cette prophétie, avec le lancement de sa nouvelle tournée Sur la route enchantée. Une trentaine de dates dans toute la France, dont certaines affichent déjà complet.
Depuis le 7 janvier, c’est habitée d’une énergie remarquable que Chantal Goya remonte sur scène. Sans surprise les salles se remplissent des premiers de ses fans, accompagnés à leur tour de leurs enfants. Ce partage générationnel démontre le lien indéfectible que Chantal Goya entretient avec son public depuis cinq décennies. Il semblerait que la fidélité soit une valeur commune de la salle jusqu’à la scène puisque ce retour elle le signe d’une nouvelle aventure co-écrite avec son allié de toujours, son mari l’auteur-compositeur Jean-Jacques Debout. Pour bien faire ils n’ont pas manqué de faire apparaitre Sur la route enchantée, nombreux de ses acolytes de toujours. C’est donc accompagnée de noms que l’on adore retrouver comme Bécassine, le Chat Botté ou encore Jeannot Lapin, qu’elle fait chanter et danser son monde.
Du neuf avec du vieux et de la féérie
Quarante ans après Le Soulier qui vole, premier conte mis en scène par le couple créateur, Chantal Goya et sa troupe n’hésitent pas à dépoussiérer leurs anciens costumes. Ces pièces créées par l’habilleur de Rudolf Noureev à l’époque n’attendaient que d’être ressorties pour briller à nouveau. Tout comme les accessoires et décors, eux conçus par Jean-Luc Simonini grand maître d’oeuvre à l’Opéra de Paris dans les années 1970. C’est donc sur le pouvoir intemporel et la féérie de ces pièces d’art que Chantal Goya a misé, ce qui d’après un envoyé spécial du Monde à l’une des représentations de janvier, participe au grand succès du spectacle.
Une comédie musicale pour enfant
Chantal Goya a fait de ce genre son crédo, dont elle a développé la popularité en France. Depuis les années 1970, elle pratique la magie et y initie son public à l’aide de chorégraphies accessibles mais travaillées. Mais si l’on dépasse les rythmes entêtants, les couleurs et l’énergie de la scène et que l’on prête attention aux paroles, s’ouvre alors à nous une seconde lecture.
La chanson Pandi Panda sort en 1984, et sous des airs enfantins bien marqués elle dénonce la menace de disparition dont est victime le Panda. Ce titre a contribué à sensibiliser l’opinion publique et les jeunes au sort de cette espèce aujourd’hui encore en péril. C’est d’ailleurs courant de retrouver un certain engagement pour l’écologie et le bien-être animal dans les chansons de Chantal Goya, tout le monde se souvient d’Un Lapin. Un service rendu aux professeurs des écoles qui s’en servent pour animer leurs classes.
C’est donc une tournée moderne et patrimoniale que présente l’interprète la plus reconnaissable de France en ce début d’année. Qui existe désormais aussi en BD dans L’intrépide Chantal Goya (Du Signe), l’occasion de revenir sur l’ensemble de sa carrière.
Sur la route enchantée de Chantal Goya, en tournée jusqu’au 25 novembre 2023.
