Des autorités locales ont tiré la sonnette d’alarme sur les nombreux problèmes causés par les services de taxis autonomes.
Un des principaux arguments de vente des constructeurs de voitures autonomes est la sécurité. Malheureusement, cela ne semble pas correspondre exactement à la réalité. À San Francisco, où les taxis autonomes peuvent circuler depuis un an, les incidents se multiplient : création d’embouteillages, obstruction des transports en commun et des véhicules d’urgence… Les autorités locales ont alerté l’État de Californie, alors que ce dernier devrait prochainement approuver l’usage des véhicules autonomes dans une zone et une plage horaire plus larges.
Un nombre qui pourrait être plus élevé
Entre fin mai et fin décembre, le nombre d’appels d’urgence a fortement augmenté à cause de véhicules autonomes bloquant des voies ou des intersections, ou conduisant de manière imprévisible. Selon le rapport, 92 incidents uniques ont été signalés sur cette période. Certains ont même duré plusieurs heures, au point d’attirer l’attention des médias internationaux.
Cependant, ce nombre pourrait en réalité être plus élevé. En effet, les taxis autonomes de Cruise et Waymo ne peuvent pour le moment circuler qu’entre 22 heures et 6 heures du matin et les incidents listés dans le rapport sont ceux qui ont fait l’objet d’un appel d’urgence par un témoin. La ville de San Francisco craint donc que ces problèmes empirent si les taxis autonomes ont le droit de circuler à des heures où il y a plus de trafic.
Que recommandent les autorités locales ?
Dans la lettre adressée à l’État de Californie, la ville de San Francisco conseille donc d’avancer par étapes de manière plus progressive et d’éviter, pour le moment, de faire circuler ces taxis autonomes lors des pics de circulation et dans le centre-ville tant que la sécurité des personnes n’est pas assurée. De la même manière, elle recommande d’augmenter le nombre de véhicules par étapes, par exemple de 100 à 200, pour mieux observer les conséquences sur le réseau de transports et la circulation en ville. Elle estime également que Waymo et Cruise ne sont pas assez transparents avec les pouvoirs publics. Pour résumer, la ville considère qu’« une série de déploiements limités avec des expansions par étapes — plutôt que des autorisations illimitées — sera le meilleur moyen d’avoir la confiance du public envers les véhicules autonomes et le succès de l’industrie, à San Francisco et au-delà. »
