Dans le cadre du Data Privacy Day qui se tiendra samedi prochain, quatre entreprises défendant la protection des données personnelles ont organisé un grand sondage pour mieux comprendre la perception de ces enjeux chez les Français.
Au final, si une écrasante majorité de Français se dit bien consciente des enjeux que la protection des données sur ordinateurs et smartphones représente, une minorité agit réellement pour se protéger. Un problème d’accompagnement selon les interrogés, que Qwant, Proton, Olvid et Murena essaient de régler en publiant dans la foulée un guide explicatif.
Le privacy paradox existe encore
Selon ces quatre entreprises à l’origine du premier baromètre de ce genre, effectué avec l’entreprise Kantar en amont de la journée européenne de la protection des données personnelles, 72 % des personnes interrogées sont conscientes de divulguer leurs données en ligne. Plus important encore, 92 % des Français se disent conscients et préoccupés par ces problématiques.
Pour autant, ce ne sont que 48 % des interrogés qui déclarent prendre des mesures pour se protéger, selon le sondage, alors qu’ils sont 68 % à affirmer connaître des moyens de protection. Un cas flagrant de ce qui est communément appelé le privacy paradox, terme apparu dans la première moitié des années 2000.
Selon les chercheurs, les individus sont partagés entre le fait de protéger leur vie privée en ligne et leur désir de profiter des bénéfices des nouvelles technologies. En exemple concret mis en avant par le baromètre, les quatre acteurs citent le top 4 des informations à protéger en priorité pour ces personnes.
- Informations relatives aux finances personnelles : 76 %
- Informations relatives à l’identification personnelle : 69 %
- Les informations médicales : 37 %
- Les photos et les vidéos personnelles : 37 %
Les recherches sur le web (11 %), le calendrier/agenda (5 %) et les opinions politiques (4 %) sont, elles, les données les moins importantes à protéger aux yeux des interrogés. Une erreur selon le groupe d’entreprises, qui souligne la quantité d’informations très précises sur la vie privée qui peut être extraite d’un simple agenda en ligne.
Des méthodes de protection limitées
Comme nous le disions, seules 48 % des personnes interrogées déclarent prendre des mesures pour protéger leur vie privée en ligne. Mais, comme souligné par l’étude, ces solutions sont bien souvent peu suffisantes face à la voracité des géants de la tech et se cantonnent à des paramétrages classiques. Les premières préoccupations pour ces personnes est de sécuriser leur boite mail (66 %), sécuriser leurs réseaux sociaux (59 %), sécuriser leur navigateur (47 %) et leur moteur de recherche (46 %).
Pour parvenir à tout cela, les méthodes les plus utilisées sont tout à fait classiques et parfois non adaptées à leurs besoins. Le baromètre indique que 44 % de ces personnes désactivent la localisation de leurs appareils, 39 % utilisent un bloqueur de cookies, 25 % utilisent la navigation privée et 13 % utilisent un VPN. Ces parts augmentent sensiblement sur la tranche d’âge des 18 – 24 ans, plus au fait de ces problématiques et plus encline à agir dans ce sens. Seuls 8 % des sondés ont indiqué utiliser un moteur de recherche privé et 6 % une messagerie privée, dont la protection est pourtant une de leurs priorités.
Un chiffre important dans toute cette étude diffusée publiquement sur internet, 86 % des Français souhaitent effectivement plus d’accompagnements et d’informations sur les méthodes de protection de la vie privée. Pour répondre en partie à ce besoin, Proton, Qwant, OIvid et Musena ont publié une guide pratique (PDF) pour apporter un maximum d’informations de base sur ces enjeux.