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Définition, enjeux… Tout comprendre sur l’open source

05 janvier 2023
Par Marion Piasecki
Définition, enjeux… Tout comprendre sur l'open source
©SurfsUp/Shutterstock

L’open source, ou code source ouvert, cherche à mettre l’éthique au centre du secteur numérique.

Les utilisatrices, utilisateurs et régulateurs demandant de plus en plus de transparence aux entreprises du numérique, revient souvent l’exigence de mettre le code et les algorithmes en « open source ». Que signifie ce terme ? Quels écosystèmes s’articulent autour de ce principe ? Dans quel cadre est-il utilisé ? On vous dit tout.

C’est quoi l’open source ?

L’open source consiste à rendre accessible au public le code source d’un logiciel, d’un site ou, de manière plus large, des designs et des instructions pour réaliser un projet. Dans le cas du logiciel libre, cela peut être résumé en trois principes : la liberté d’usage illimité, la liberté de modification et la liberté de redistribution des modifications.

Du côté des logiciels, on peut citer le navigateur web Firefox, la suite bureautique LibreOffice, le logiciel de modélisation 3D Blender ou encore OBS Studio, dédié au streaming. Des sites connus sont aussi open source, comme Wikipédia, Open Food Facts ou OpenStreetMap. Ces derniers ont pour point commun de miser sur les contributions d’un grand nombre d’utilisateurs et d’utilisatrices pour alimenter leurs plateformes, dans l’intérêt général.

« L’open source représente aujourd’hui 6 milliards d’euros dans l’Hexagone – 40 fois plus qu’il y a 20 ans –, soit 11 % du marché du numérique. Ce secteur devrait rassembler pas moins de 90 000 emplois d’ici 2027, majoritairement dans des TPE et des PME. »

Contrairement aux idées reçues, les structures open source ne se limitent pas qu’à des organisations à but non lucratif. Une étude publiée en novembre dernier et réalisée par Markess pour le CNLL, Numeum et Systematic Paris-Region permet d’avoir un bon aperçu du marché de l’open source en France, aujourd’hui leader européen. L’open source représente aujourd’hui un 6 milliards d’euros dans l’Hexagone – 40 fois plus qu’il y a 20 ans –, soit 11 % du marché du numérique. Ce secteur devrait rassembler pas moins de 90 000 emplois d’ici 2027, majoritairement dans des TPE et des PME.

Selon le CNLL : « l’open source s’européanise de plus en plus en se structurant autour d’entreprises, de communautés et d’organisations utilisatrices qui en font le cœur de leurs stratégies de développement. Les principales raisons de l’adoption de l’open source restent les économies de coûts et l’effet de levier stratégique, mais également, de plus en plus, la facilité de collaboration et le développement des compétences. Le soutien de la Commission européenne, annoncé depuis la publication de la dernière étude en 2019, s’accompagne progressivement de la mise en place de politiques nationales au niveau de nombreux États membres et contribue au dynamisme de la filière open source. »

Une réponse à plusieurs enjeux

Lors du salon Open Source Experience en novembre dernier à Paris, plusieurs thèmes d’actualité étaient sur toutes les lèvres : l’éthique, la cybersécurité, la souveraineté (à l’échelle française ou européenne) et l’impact environnemental du numérique. Autant de sujets auxquels ces développeurs souhaitent apporter une réponse grâce à l’open source.

Rendre le code accessible au plus grand nombre de programmeurs et programmeuses possible permet en effet de mettre les logiciels régulièrement à jour, ce qui les rend particulièrement agiles en terme de cybersécurité. C’est pour cela que les Gafam, en particulier Google et Microsoft, investissent dans des solutions open source et les utilisent.

Si votre vieux Minitel vous manque, le projet open source MiniMit permet d’y brancher un petit boîtier pour le faire revivre. Pratique pour consulter la météo, connaître son horoscope, jouer à des jeux ou lire des articles du Monde… de 1982.©MiniMit

Les gouvernements s’intéressent aussi à l’open source pour des questions de souveraineté, puisque cela permet d’avoir des logiciels (souvent gratuits) de qualité sans dépendre de grandes entreprises étrangères qui manquent parfois de transparence. C’est pour cela que le gouvernement français a annoncé en novembre 2021 le plan d’action « logiciels libres et communs numériques ». Ce dernier se concentre autour de trois objectifs : « Mieux connaître et utiliser les logiciels libres et les communs numériques dans l’administration, développer et accompagner l’ouverture des codes sources du secteur public, s’appuyer sur les logiciels libres et open source pour renforcer l’attractivité de l’État-employeur auprès des talents du numérique. »

L’open source peut aussi être une réponse à l’obsolescence programmée, par exemple pour utiliser un système d’exploitation alternatif – Linux et Ubuntu étant les plus connus – sur de vieux appareils qui n’acceptent plus les dernières versions de Windows, Android, MacOS ou iOS. Ça peut aller encore plus loin en « ressuscitant » des objets qui ne sont plus utilisables depuis plus d’une dizaine d’années, comme avec TagTagTag pour le lapin connecté Nabaztag et MiniMit pour le Minitel. Les acteurs de l’open source, en proposant des réponses variées et qualitatives aux enjeux clés du numérique, sont promis à un bel avenir : une croissance de 7,8% en moyenne par an est prévue d’ici 2027, une dynamique meilleure que celle du marché total du numérique.

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Article rédigé par
Marion Piasecki
Marion Piasecki
Journaliste
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