Après la polémique autour de la carte blanche accordée à Bastien Vivès au Festival de la bande dessinée d’Angoulême, l’auteur a présenté ses excuses sur les réseaux sociaux.
La semaine dernière, le Festival de la bande dessinée d’Angoulême a décidé de déprogrammer l’exposition consacrée à Bastien Vivès. Une carte blanche, intitulée Dans les yeux de Bastien Vivès, devait avoir lieu en janvier prochain dans le cadre du célèbre rassemblement littéraire français. Cet annonce a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, l’auteur de Petit Paul (Glénat, 2018), étant accusant de prôner la culture du viol, l’inceste ou encore la pédopornographie.
Mea culpa pour Bastien Vivès
Une polémique qui a forcé le Festival d’Angoulême à finalement annuler l’exposition, en justifiant cette décision par l’existence de « menaces » à l’encontre de l’auteur et des organisateurs. De son côté, si Bastien Vivès ne s’était pas exprimé autour de l’affaire, c’est aujourd’hui chose faite, puisque l’auteur a publié sur ses réseaux sociaux personnels un message d’excuse. Dans celui-ci, il condamne « la pédocriminalité, son apologie et sa banalisation », ainsi que « la culture du viol et les violences faites aux femmes ». « Je tiens à exprimer ma solidarité sincère envers les victimes d’inceste et de tout autre abus sexuels. En aucun cas mes livres ne doivent être lus sous le prisme de la complaisance envers ces crimes. »
“Aujourd’hui, je me rends compte qu’au-delà de mes œuvres, ce sont surtout mes propos qui ont choqué […] Je regrette sincèrement certains de mes propos, et plus particulièrement ceux à l’encontre de la dessinatrice Emma postés sur mon mur Facebook envers laquelle je tiens à m’excuser. C’était gratuitement violent, irrespectueux et surtout indigne.” Ici, l’auteur de La Décharge Mentale (Requins Marteaux, 2018) fait référence au cyberharcèlement et aux appels à la violence qu’il avait lancés sur Facebook sous un pseudonyme contre la dessinatrice féministe Emma, en 2017.
La polémique porte également sur les livres de cet auteur, qui mêlent pornographie et mineurs. À ce sujet, Bastien Vivès s’est défendu sur Instagram, en écrivant : « Mes dessins s’inscrivent dans un genre burlesque humoristique. Ce ton provocateur, il m’est arrivé de le reprendre parfois, de manière maladroite, dans mes interviews. […] Mais à aucun moment je n’ai voulu blesser des victimes de crimes et abus sexuels. Et je tiens évidemment, si mes propos ont pu heurter ces personnes, à leur présenter mes plus sincères excuses », a ajouté Bastien Vivès, avant d’évoquer plus précisément son exposition au Festival d’Angoulême, qui « n’aurait pas abordé ces sujets polémiques. Tout y avait été pensé et pesé en tenant compte des contraintes d’une manifestation comme le festival international de la bande-dessinée”.