Gina Raimondo, secrétaire au Commerce du nouveau gouvernement Joe Biden, ne voit « aucune raison » de lever les sanctions décrétées contre Huawei. Une déclaration qui plombe les espoirs du géant chinois, placée sur une liste noire depuis 2019.
Le président Joe Biden est déterminé « à tourner la page de l’ère Trump », mais son administration ne devrait pas sonner la fin de la guerre technologique qui oppose les États-Unis à la Chine. Durant les quatre années de son mandat, Donald Trump a multiplié les provocations contre Pékin et si son successeur promet un style différent, la Chine doit s’attendre à une « compétition extrême ». Alors que son élection laissait entrevoir un allégement des sanctions à l’encontre des entreprises chinoises bannies, ces dernières ne doivent pas s’attendre à un cadeau venu des États-Unis.
La candidate de Joe Biden au poste de secrétaire au Commerce dont la nomination doit être validée par le Sénat, Gina Raimondo, a profité d’une séance de questions-réponses écrites avec des élus républicains pour se montrer ferme sur ce dossier. Interrogée sur le cas Huawei et de Hangzhou Hikvision Digital Technology (spécialiste chinois des semi-conducteurs), Gina Raimondo a expliqué qu’elle ne voyait « aucune raison » de lever les sanctions contre ces entreprises soupçonnées de menacer la sécurité nationale. « Je comprends que ces groupes soient placés sur l’Entity List et la liste militaire parce qu’elles présentent un risque pour la sécurité nationale ou les intérêts de politique étrangère des États-Unis », précise-t-elle dans des propos rapportés par Bloomberg. « Je n’ai actuellement aucune raison de croire que les entités figurant sur ces listes ne devraient pas y figurer. Si cela se confirme, j’attends avec impatience un briefing sur ces entités et d’autres qui suscitent des préoccupations ».
« Aucune raison » de lever les sanctions contre Huawei
Une explication qui tranche avec celle donnée il y a quelques semaines devant le Sénat. Le 26 janvier dernier, elle avait ouvert la voie à un allégement des sanctions visant Huawei, suscitant la colère de nombreux élus républicains. Gina Raimondo a finalement décidé de se montrer plus ferme à l’égard de Huawei qui ne doit pas espérer un traitement de faveur sous l’administration Biden. Dans le viseur des États-Unis depuis 2019, Huawei peaufine la version 2.0 de son OS maison et a récemment été rejoint pas Xiaomi sur la liste noire. En réponse, la marque chinoise a décidé de saisir la justice américaine pour faire annuler cette décision.