Xiaomi annonce avoir déposé une plainte contre le gouvernement États-Unis, quelques jours après avoir été placé sur la « liste noire » américaine. Le fabricant chinois conteste cette décision qu’il qualifie d’« illégale et inconstitutionnelle ».
L’administration Trump s’était offert un dernier coup d’éclat mi-janvier en « blacklistant » Xiaomi. Le département de la Défense avait en effet décidé de placer le constructeur chinois sur sa « liste noire », le considérant comme une « entreprise militaire chinoise communiste ». Une décision forte de la part de Donald Trump qui visait à priver Xiaomi de ses investisseurs américains. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle de Huawei, mis en difficulté par ces sanctions américaines. Elle est toutefois loin d’être comparable, mais suffisamment importante pour faire réagir sa direction.
Xiaomi a rapidement contesté ces reproches, confirmant « qu’elle n’est pas détenue, contrôlée ni affiliée à l’armée chinoise, et qu’elle n’est pas une « société militaire communiste chinoise » ». La firme a également indiqué se réserver le droit de prendre « les mesures appropriées » et elle s’est décidée, dimanche, à contre-attaquer. Via un communiqué, Xiaomi annonce avoir porté plainte devant un tribunal du District de Columbia (Washington D.C.) contre les ministères de la Défense et du Trésor des États-Unis, dans l’espoir de pouvoir de nouveau accéder aux marchés de capitaux américains.
Dans sa plainte (disponible ici en version PDF), Xiaomi qualifie cette décision d’« illégale et inconstitutionnelle » et assure que ces restrictions lui causeraient « un préjudice immédiat et irréparable ». Pour rappel, les restrictions d’investissement doivent entrer en vigueur le 15 mars 2021 et les investisseurs états-uniens sont invités à céder leurs participations « d’ici le 11 novembre 2021 ». L’entreprise chinoise rappelle qu’elle a « des liens importants avec le marché américain » et qu’un « nombre important » de ses actionnaires est américain. Elle souhaite désormais que la décision soit déclarée illégale et annulée.
Xiaomi ne veut pas rejoindre Huawei
Aucune date n’est évoquée et Xiaomi veut sans doute s’éviter une escalade des sanctions. Le cas Huawei, privé des services Google, résonne encore dans les têtes des entreprises chinoises. Pour rappel et comme nous le précisons dans cet article, les deux cas sont différents et Xiaomi n’encourt pas les mêmes sanctions. Le géant du smartphone Huawei est en effet inscrit sur une autre liste noire, appelée « Entity list » par le département du Commerce.