En pleine crise, la firme aux grandes oreilles a décidé de se séparer de son dirigeant actuel, Bob Chapek, et annoncé le retour de Bob Iger à tête de l’entreprise, deux ans après le départ du producteur et homme d’affaires américain.
En 2020, Bob Chapek a pris la direction de Disney, succédant ainsi à Bob Iger. Après quinze ans de bons et loyaux services, le producteur avait quitté le poste de directeur général, laissant les clés du château à son successeur. Toutefois, dans un retournement de situation étonnant et sans précédent, la firme aux oreilles de souris a annoncé que son dirigeant actuel, président depuis deux ans, avait quitté ses fonctions, ce dimanche 20 novembre 2022.
Bob Iger à la rescousse ?
Une nouvelle surprenante, avec effet immédiat, visant à réinstaller Bob Iger au poste de directeur général. À 71 ans, ce dernier est donc de retour à la tête de Disney. La société de production basée à Burbank a justifié ce choix dans un objectif de croissance renouvelée. « Le conseil a estimé qu’au moment où Disney s’engage dans une période de plus en plus complexe de transformation du secteur, Bob Iger est particulièrement bien placé pour diriger la société à travers cette période charnière », a justifié la présidente du conseil d’administration, Susan Arnold, dans le communiqué. « Je suis très optimiste quant à l’avenir de cette grande entreprise et ravi que le conseil d’administration me demande de revenir », a quant à lui commenté Bob Iger.
De son côté, Bob Chapek – qui venait d’être reconduit pour trois ans en tant que PDG – ne s’est pas exprimé, le communiqué précisant seulement qu’il avait démissionné. Il faut toutefois préciser que cette stratégie intervient après la publication d’un rapport trimestriel décevant, plusieurs actionnaires ayant semble-t-il demandé le départ de Chapek. Par ailleurs, ce dernier avait pris ses fonctions seulement quelque temps avant la pandémie de Covid-19. On lui doit ainsi la réorientation de programmes cinématographiques à destination exclusive de la plateforme de streaming Disney+ – une décision qui avait déplu aux exploitants de salles en pleine crise -, mais aussi sa non-prise de position sur le projet de loi anti-gay en Floride, où se trouve le parc d’attractions Walt Disney World.
Avec Bob Iger, Disney espère redorer son image et sortir de la crise, d’autant plus que le PDG représente une véritable poule aux œufs d’or pour l’entreprise. Sous sa direction, Disney est devenu un véritable empire du divertissement entre les acquisitions du studio d’animation Pixar en 2006 (Le Monde de Nemo, Toy Story), de Marvel en 2009 (Spider-Man et toute la série des Avengers), de Lucasfilm en 2012 (Star Wars, Indiana Jones), ou de l’essentiel des actifs de la 21st Century Fox en 2019. On lui doit aussi la création de la plateforme Disney+, ainsi que la capitalisation boursière florissante de Disney. Son mandat actuel devrait durer deux ans, deux ans au cours desquels le PDG va devoir prouver que la stratégie qu’il a conçue avant son départ peut finalement marcher.
