Qualcomm s’est vu accorder une autorisation pour travailler avec Huawei. Le fondeur devra toutefois se limiter à des puces pour les smartphones 4G du fabricant chinois.
Au cœur de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, Huawei a cédé sa place de numéro un mondial à Samsung au troisième trimestre. Inscrit sur la liste noire du gouvernement américain, le géant chinois n’est pas autorisé à travailler avec des entreprises américaines comme Google. Face à cette situation, Huawei cherche depuis plusieurs mois à développer ses propres solutions (HarmonyOS) pour renforcer son indépendance, mais le groupe a besoin des technologies américaines pour s’approvisionner en puces auprès de HiSilicon. Privé de ses processeurs Kirin, Huawei aura bien du mal à tenir tête à ses concurrents.
Les États-Unis ont néanmoins décidé de desserrer un peu l’étau autour de Huawei en autorisant Qualcomm à fournir des puces au fabricant chinois. L’agence Reuters rapporte que le fondeur a reçu vendredi une autorisation du gouvernement américain lui permettant de vendre des puces 4G à Huawei. « Nous avons reçu une licence pour un certain nombre de produits, dont certains produits 4G », a confirmé une porte-parole de Qualcomm à Reuters. Cette dernière n’a pas précisé la nature des produits concernés, mais elle confirme qu’ils sont liés à des appareils mobiles. Réputé pour ses SoC Snapdragon, le plus grand fournisseur mondial de processeurs pour smartphone a déjà travaillé avec Huawei sur des modèles d’entrée ou milieu de gamme. Cependant, le fabricant chinois utilisait ses propres puces maison sur ses modèles phares.
Une licence limitée aux appareils 4G
L’accord entre les deux ne devrait d’ailleurs avoir qu’un « impact limité » comme l’explique l’analyste de chez Bernstein Stacy Rasgon. En effet, cette licence spéciale ne concerne que des puces 4G alors que les utilisateurs se tournent désormais vers des appareils 5G. Il n’est pas encore certain que Qualcomm puisse également travailler avec Huawei sur des modèles compatibles avec la dernière génération de réseau mobile. Néanmoins, le fondeur confirme que d’autres demandes sont en cours auprès du gouvernement américain. Pour l’heure, Huawei ne pourra pas utiliser les Snapdragon 765(G), 768G, 865(+) ou Snapdragon 875, le futur SoC haut de gamme de Qualcomm. En revanche, le constructeur pourrait opter pour une puce milieu de gamme comme le Snapdragon 732G.