L’informaticien estime que nous devrions « ignorer » ce concept considéré comme la future itération d’Internet.
Pour certains, le Web3 est vu comme une nouvelle version du Web proposant un Internet décentralisé et équitable, en étant basée sur la blockchain, technologie derrière les NFT et les cryptomonnaies. Il s’opposerait ainsi au Web 2.0 actuel, dominé par les Gafam. Mais ce concept est aussi critiqué par plusieurs personnalités du monde de la tech, à l’instar de Tim Berners-Lee, le fondateur du Web.
À l’occasion du Web Summit, événement annuel à Lisbonne, l’informaticien britannique a déclaré que nous devrions « ignorer » le Web3, rapporte CNBC. « C’est vraiment dommage que le véritable nom du Web3 ait été pris par les gens d’Ethereum pour ce qu’ils font avec la blockchain. En fait, le Web3 n’est pas du tout le Web », a indiqué Tim Berners-Lee. Il estime que le terme « Web3 » est trop souvent confondu avec le « Web 3.0 », son propre projet pour reconstruire Internet. Avec sa startup, Inrupt, l’informaticien souhaite redonner le contrôle des données aux internautes.
Un concept critiqué
Dans cet objectif, la société utilise Solid, un projet de décentralisation du Web lancé par Tim Berners-Lee en 2015. Il permet aux utilisateurs de stocker leurs informations dans des magasins de données décentralisés appelés Pods, grâce auxquels il est possible pour eux de contrôler l’accès à ces dernières. Pour le fondateur du Web, les protocoles Blockchain ne sont pas utiles à son projet. « Ils sont trop lents, trop chers et trop publics. Les magasins de données personnelles doivent être rapides, bon marché et privés », a-t-il déclaré. Il considère que la blockchain n’est pas une solution viable pour construire la future itération d’Internet.
Tim Berners-Lee n’est pas la première personnalité du monde de la tech à critiquer le Web3. C’est aussi le cas de Jack Dorsey, ancien PDG de Twitter qui a lancé un réseau social décentralisé baptisé Bluesky. « Personne ne possède le “Web3”. Ce sont les sociétés de capital-risque et les partenariats limités qui en sont les propriétaires. Il n’échappera jamais à leurs incitations. C’est finalement une entité centralisée avec un label différent », avait affirmé Jack Dorsey l’année dernière. Elon Musk, l’actuel PDG de Twitter, a également montré qu’il n’était pas convaincu par le Web3 à plusieurs reprises, l’ayant par exemple qualifié de « connerie ».