Dans son nouveau livre, la psychanalyste Emma Scali décrypte la psyché de nos personnages favoris. Psychopathie, trouble bipolaire, hystérie… Elle nous apporte un éclairage inédit sur la pop culture.
Plus un personnage est complexe, et plus il est intéressant. On s’identifie à ses peurs, à ses doutes et à ses désirs, et ses traumatismes font écho à notre propre vécu. Leurs troubles et leur psyché deviennent un réel moteur scénaristique, et nous poussent à binger l’intégralité de la série pour mieux les comprendre. La psychologie continue de passionner les spectateurs, et le succès d’En Thérapie en est la preuve.
Conseillés par des experts tel que le psychanalyste Serge Hefez, les scénaristes ont développé des histoires autour de drames comme les attentats du 13 novembre, ou encore sur les effets de la pandémie de Covid 19 sur notre santé mentale. Une intrigue qui a plu, et qui a permis à la première saison d’enregistrer un pic d’audience sur le site d’Arte, avec près de 40 millions de vues. Si cette production revendique son attrait pour la psychologie, d’autres créations, très grands publics, sont aussi influencées par cette thématique.
De la névrose hystérique de Susan Mayer au complexe narcissique de Cersei Lannister
Emma Scali a plusieurs casquettes. Psy-doctor, psychanalyste, praticienne coaching, art-thérapeute, et accompagnatrice de scénaristes et d’acteurs, elle collabore avec de nombreux artistes, psys, philosophes et personnalités publiques. Des rencontres éclectiques, qui lui ont permis de s’ouvrir à différents mondes, dont celui du petit écran. Son nouveau livre, Séries sur le divan, s’intéresse aux secrets de ces personnages cultes. « Comment penser que des héros qui traversent moult et moult conflits n’aient pas de sérieuses pathologies ?, confie-t-elle dans un communiqué. [Cette œuvre] est aussi une façon ludique de découvrir ce qui se trame dans les histoires et d’aborder les grandes théories psy avec sérieux et divertissement. »
Anakin Skywalker, Clark Kent, Tokyo… Elle analyse les névroses et les psychoses des personnages, ainsi que les récits des séries. Elle nous parle notamment des mécanismes de défense, de la névrose hystérique dans Desperate Housewives et Dexter, de la névrose obsessionnelle dans Monk et Sex Education, de la phobie dans Kaamelott, des personnalités narcissiques à travers l’exemple de Game of Thrones, des personnalités borderlines dans Breaking Bad, des pervers dans House of Cards, des troubles du spectre schizophrénique dans Mr Robot, du trouble dissociatif de l’identité dans Fight Club, ou encore de la mélancolie dans Le jeu de la dame. Des réflexions passionnantes, qui nous permettront de (re)voir nos séries et nos films favoris avec un nouveau regard.
