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Au Royaume-Uni, les sites porno accusés de ne pas en faire assez pour protéger les enfants

23 octobre 2022
Par Kesso Diallo
Les sites porno sont nombreux à se contenter d'une simple déclaration de majorité.
Les sites porno sont nombreux à se contenter d'une simple déclaration de majorité. ©Alexxndr / Shutterstock

Selon l’Ofcom, régulateur britannique des télécoms, la plupart des sites de partage de vidéos pour adultes ne disposent pas de mesures solides pour empêcher les mineurs d’accéder aux contenus pornographiques.

La France n’est pas le seul pays où les sites pornographiques sont accusés de ne pas en faire assez pour bloquer l’accès des mineurs à leurs plateformes. C’est aussi le cas au Royaume-Uni, avec l’Ofcom indiquant qu’ils sont peu à aller plus loin qu’une simple déclaration de majorité. Sur les 19 sites de partage de vidéos pour adultes (VSP) relevant de sa juridiction, OnlyFans – le plus grand site britannique proposant des contenus pour adultes – est le seul à avoir mis en place un système de vérification de l’âge pour tous les nouveaux abonnés, en réponse à la réglementation. Il se sert notamment des outils de Yoti, une startup qui a développé un algorithme de reconnaissance des traits du visage pour analyser une photo ou une vidéo prise par une personne et en déduire son âge, sans l’identifier.

Les petits sites, eux, ne cherchent pas à mettre en place un système de vérification de l’âge car ils s’inquiètent des conséquences sur leur activité. L’une de ses plateformes lui a précisé qu’elle avait envisagé d’instaurer un tel système mais a décidé de ne le pas faire car cela réduirait la rentabilité de son entreprise.

Assurer la protection des jeunes utilisateurs

Les VSP relevant de la juridiction de l’Ofcom proposent tous des contenus destinés aux adultes, mais ne sont pas tous spécialisés dans la pornographie, le rôle de l’autorité étant de de vérifier qu’ils protègent les utilisateurs contre les contenus préjudiciables en ligne. Parmi eux figurent ainsi TikTok et Snapchat, mais aussi Twitch ou Vimeo. Le régulateur affirme que certaines entreprises ont procédé des changements pour protéger les utilisateurs. TikTok a par exemple introduit, cet été, un système conçu pour empêcher les jeunes de voir des vidéos avec des thèmes inadaptés à leur âge ou étant destinées à un public plus âgé. Snapchat, de son côté, a lancé des outils de contrôle parental avec la fonctionnalité « Centre familial » début août.

L’Ofcom a cependant constaté que les entreprises ne donnent pas la priorité aux évaluations des risques de leurs plateformes. Ces dernières sont pourtant « fondamentales pour identifier et atténuer de manière proactive les risques pour les utilisateurs » selon le régulateur. Les VSP seront tenus de mener ces évaluations avec la future loi sur la sécurité en ligne. C’est également par le biais de celle-ci que le gouvernement britannique prévoit de rendre obligatoire l’utilisation de technologies de vérification de l’âge pour les sites pornographiques, avec l’Ofcom qui pourra infliger une amende à ceux ne se conformant pas à cette mesure.

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Kesso Diallo
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Journaliste
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