Huawei se porte-t-il aussi mal que le laisse entendre une récente étude Canalys ? Chiffres à l’appui, Huawei réfute cette analyse et se veut optimiste pour l’année à venir.
Au début de ce mois, Huawei était épinglé par le cabinet d’études Canalys, qui estimait dans sa dernière publication que la firme chinoise était à la peine, évoquant une part de marché en France réduite à 11 % au quatrième trimestre 2019. Une estimation réfutée par le principal intéressé. Huawei a ainsi choisi la conférence remplaçant l’événement initialement prévu dans le cadre du MWC de Barcelone et au cours de laquelle il a officialisé son Mate Xs et ses derniers ordinateurs, pour revenir sur les chiffres de la discorde.
Huawei assure aujourd’hui conserver la deuxième place au classement des vendeurs de smartphones et s’appuie pour ce faire sur les chiffres récoltés par l’institut GFK, principalement auprès des différents vendeurs. La marque chinoise indique ainsi détenir 18,8 % de parts de marché au dernier trimestre 2019 dans l’Hexagone, et maintenir ainsi une part semblable que sur l’ensemble de l’année, où GFK l’établit également à 18,8 %. Une performance qui lui permet d’affirmer avoir gagné des points entre 2018 et 2019 : toujours d’après les chiffres de GFK, Huawei a gagné 26,2 % de part de marché. Nous avons pu par ailleurs confirmer ces données, qui montrent globalement une stabilité des performances de Huawei sur le marché hexagonal, et son maintien au troisième rang des vendeurs de mobiles en France, derrière Samsung et Apple. Rappelons qu’à l’échelle mondiale, et en s’appuyant cette fois sur les données du cabinet d’études IDC, Huawei assure avoir livré 240 millions de smartphones, soit une croissance de 16,8 % sur un an, et occuper la deuxième place du marché des vendeurs de mobiles (17,6 % des livraisons).
Si l’embargo américain date du printemps dernier, il faut rappeler que les chiffres de Huawei pour l’année 2019 bénéficient très largement des performances de ses smartphones commercialisés juste avant que le couperet ne tombe. Car les modèles à succès de la marque chinoise en France ont tous été présentés avant que Huawei soit privé de la licence Android de Google, et bénéficie d’une garantie de mise à jour : aussi bien la série P30 que les P Smart ou Y 2019 sont sortis au premier trimestre. Quant aux chiffres avancés par IDC, ils doivent être mis en regard de leur contexte : si l’on ne peut contester à Huawei son statut de leader sur le marché des smartphones 5G (6,9 millions d’unités livrées en 2019), la marque commercialise essentiellement ses modèles compatibles en Chine, où le réseau est disponible et où l’absence des services Google n’est pas pénalisante.
Convaincre sans les services Google
L’année 2020 constituera un tournant pour Huawei, dont le Mate 30 Pro commence à être largement distribué et dont la série P40 sera officialisée à Paris le 26 mars prochain. L’ensemble de ce catalogue – hors stocks restants des modèles 2019 – sera alors équipé des services Huawei (HMS) et de la version open-source d’Android. À charge de la marque de rassurer en l’absence de Play Store : draguant les développeurs pour alimenter rapidement son alternative, l’App Gallery, Huawei promet une multiplication rapide des apps disponibles. Richard Yu, son CEO, a d’ailleurs récemment laissé entendre que les applications Facebook et Instagram le rejoindraient rapidement.