Le gouvernement allemand assure disposer de preuves montrant que Huawei coopère avec les services de renseignements chinois. La firme dément ces informations.
Nouvel épisode dans l’affaire Huawei, auquel les États-Unis ne sont pas directement liés. L’Europe se méfie depuis de nombreux mois du premier équipementier mondial des télécoms, sans toutefois lui fermer les portes. Le cas Huawei divise néanmoins l’Allemagne et le Handelsblatt rapporte ce mercredi 29 janvier que le gouvernement fédéral allemand dispose de preuves montrant que la firme de Shenzhen a collaboré avec les services de renseignements chinois. Le journal cite un document confidentiel du ministère des Affaires étrangères (via Reuters) dans lequel il est écrit : « À la fin 2019, des renseignements nous ont été transmis par les États-Unis, selon lesquels Huawei a coopéré de manière avérée avec les autorités de sécurité chinoises ».
Les liens supposés entre le géant chinois et Pékin font débat et sont au cœur des accusations américaines. Washington accuse l’équipementier d’espionnage pour le compte de Pékin et Donald Trump pourrait prochainement durcir encore le ton. Le gouvernement Trump a également demandé à ses alliés de ne pas faire appel à Huawei pour construire leurs réseaux 5G. L’absence de l’équipementier chinois, qui a toujours rejeté ces accusations, pourrait entraîner un surcoût de 55 milliards d’euros en Europe.
Huawei dément tout lien avec les services chinois
Cette annonce intervient au moment même où le gouvernement allemand doit décider d’exclure ou non Huawei du déploiement sur son territoire de la 5G. De nombreux politiciens allemands demandent l’exclusion du groupe chinois, d’autres assurent que de simples suspicions ne suffisent pas à démontrer l’existence d’un lien entre Huawei et Pékin. Les preuves évoquées ici pourraient nourrir le débat, mais l’entreprise a rapidement démenti tout lien avec les services chinois. « Huawei Technologies n’a jamais fait quoi que ce soit pour compromettre la sécurité des réseaux et données de ses clients, et ne le fera jamais », rétorque le géant chinois.
Il ajoute que « l’article du Handelsblatt répète des allégations anciennes et infondées sans fournir la moindre preuve concrète ». En attendant, la présence de Huawei sur le Vieux Continent fait toujours débat, en Allemagne mais aussi en France.