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Fortnite sur le Play Store : Google ne fera pas d’exception pour Epic Games

11 décembre 2019
Par Thomas Estimbre
Fortnite sur le Play Store : Google ne fera pas d'exception pour Epic Games

Epic Games verrait d’un bon œil la présence de Fortnite sur le Play Store, à condition de s’affranchir de la commission de 30 % que prélève Google. Le géant américain répond à l’éditeur et assure qu’il ne fera pas d’exception.

Epic Games surfe sur le succès de Fortnite depuis un peu plus de deux ans. Après un lancement sur consoles, PC et iOS, le jeu phénomène a débarqué sur Android à l’été 2018 avec la particularité d’être absent du Google Play Store. Pour jouer à la version mobile de Fortnite sur Android, il faut en effet se rendre sur le site officiel d’Epic Games et y télécharger le fichier APK. Seuls les smartphones de Samsung disposent d’un traitement de faveur, puisque le jeu est directement disponible sur le Galaxy Store.

 © Epic Games
© Epic Games

Cette méthode permet à l’éditeur du jeu vidéo de s’affranchir de la commission de 30 % que prélève Google sur les transactions réalisées via son portail. Pour le patron d’Epic Games, Tim Sweeney, cette taxe est démesurée au regard des services proposés en contrepartie. L’éditeur aimerait toutefois que son jeu soit accessible depuis le Play Store, comme l’a annoncé le site 9to5Google en exclusivité le 8 décembre dernier. Selon des sources familières avec le sujet, Epic prévoirait de soumettre son jeu mobile à Google afin que celui-ci soit intégré à la boutique en ligne du géant américain. Cette version serait très proche de celle actuellement proposée aux joueurs Android.

Néanmoins, cette demande s’accompagnerait de l’exigence de récupérer l’intégralité des revenus sur les achats in-app (microtransactions), soit 100 % au lieu de 70 % en passant par Google. La sortie d’Epic Games, nouveau poids lourd du secteur des jeux vidéo, n’est évidemment pas passée inaperçue et la firme de Mountain View a rapidement réagi. « Google Play dispose d’un modèle économique [business model] et d’une politique de facturation qui nous permet d’investir dans notre plateforme et nos outils pour aider les développeurs à créer des entreprises prospères tout en assurant la sécurité des utilisateurs. Nous souhaitons la bienvenue à tout développeur qui reconnaît la valeur de Google Play et attendons d’eux qu’ils participent dans les mêmes conditions que les autres développeurs », indique Google dans un communiqué.

 Fortnite n’est pas disponible sur le Play Store de Google, mais il est présent sur le Galaxy Apps Store de Samsung © Capture d’écran/Labo Fnac
Fortnite n’est pas disponible sur le Play Store de Google, mais il est présent sur le Galaxy Apps Store de Samsung © Capture d’écran/Labo Fnac

Epic Games veut changer les règles

Le géant américain invite donc Epic Games à se conformer aux règles établies et confirme qu’il ne fera pas d’exception. Dans la foulée, le studio a tenu à clarifier la situation et critique une nouvelle fois la « taxe Google » sur le Play Store. « Epic ne cherche pas une exception spéciale, nous attendons plutôt de voir un changement global dans les pratiques de l’industrie du smartphone à cet égard. Nous avons demandé à Google de ne pas appliquer sa politique selon laquelle les produits distribués par le biais de Google Play utilisent le service de paiement de Google pour les achats in-app. Nous estimons que cette forme de vente liée d’un service de paiement obligatoire moyennant des frais de 30 % est illégale dans le cas où une plate-forme de distribution détient plus de 50 % du marché », précise Epic Games à The Verge.

La firme rappelle également qu’elle a lancé sa propre boutique en ligne sur PC – l’Epic Games Store – avec une commission de 12 % (contre 20 à 30 % pour Steam), accordant 88 % des revenus aux développeurs. Epic justifie également sa présence sur l’App Store – qui impose une « taxe » similaire à celle de Google – par la situation d’iOS, le système d’exploitation d’Apple est loin d’être en situation de monopole avec une part de marché autour de 22 %. Cette sortie confirme que les « frais de service » de Google restent un sujet de discorde entre Google et de nombreux éditeurs. Durant l’été, Tinder a lui aussi décidé de se détourner du Play Store et de suivre Spotify ou encore Netflix.

Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste