En réponse à l’amende que lui a infligée Bruxelles en juillet 2018, Google va mettre aux enchères la place de moteur de recherche par défaut sur Android. Les concurrents du géant américain devront faire une offre pour être mis en avant sur les smartphones et tablettes Android.
Sous la contrainte de la Commission européenne, Google est forcé de faire évoluer son système d’exploitation mobile. Le géant américain a écopé d’une amende de 4,3 milliards d’euros pour abus de position dominante en juillet 2018. Google a mal accueilli cette décision, mais a dû se résoudre à proposer un projet de mise en conformité.
Après avoir brandi la menace de rendre Android payant, la firme de Mountain View a également dû se pencher sur la question du moteur de recherche par défaut. À compter de 2020, les smartphones et tablettes sous Android vendus en Europe – et sur lesquels Google Search a été préinstallé – devront afficher un écran spécifique permettant à l’utilisateur de choisir le moteur qu’il souhaite employer. Lors de la première utilisation de l’appareil, quatre moteurs seront proposés via une page de sélection. En plus de Google, on retrouvera trois moteurs concurrents qui devront mettre la main au porte-monnaie pour figurer dans cette liste.
La firme américaine a décidé de mettre en place un système d’enchère pour permettre à ses rivaux de devenir le moteur de recherche par défaut des nouveaux appareils Android. Google explique qu’il utilisera « une enchère au premier prix à enchère fermée [vente aux enchères à l’aveugle] pour sélectionner les autres moteurs de recherche qui apparaîtront sur l’écran de sélection ». Le groupe ajoute qu’il organisera chaque année des enchères par pays avec une première échéance pour la période allant du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2020.
Une méthode « juste et objective » d’après Google
« Dans chaque pays enchère, les moteurs de recherche indiqueront le prix qu’ils sont disposés à payer chaque fois qu’un utilisateur les sélectionnera », précise Google. Il ajoute que chaque pays « aura un seuil d’enchères minimum » et que les trois offres les plus élevées apparaîtront sur l’écran de choix, au côté de se son propre service. Tous les mois, Google enverra une facture à ses concurrents qui tiendra compte du nombre d’utilisateurs ayant choisi leur solution et du prix d’enchère.
À noter que les gagnants de la vente aux enchères, ainsi que Google, seront classés au hasard sur l’écran de sélection tandis que les places vides pourront être comblées par un « pool de moteurs de recherche éligibles ». Selon Google, le système d’enchères est « la méthode la plus juste et objective pour déterminer quels moteurs de recherche sont proposés sur l’écran de choix ».
Les services intéressés par la décision de Google ont jusqu’au 13 septembre pour se manifester. La liste des moteurs qui apparaîtront dans chaque pays de l’Espace économique européen, dont la France, sera rendue publique le 31 octobre prochain. En Europe, Google contrôle environ 90 % du marché de la recherche.