Après l’adoption de la taxe GAFA, Donald Trump s’en est pris à Emmanuel Macron et promet des représailles contre la France.
En début de mois, le Parlement a définitivement adopté une taxe de 3 % sur les revenus des grands acteurs du numérique. Surnommée « taxe GAFA », elle touche principalement des géants de l’informatique et du Web américains (Google, Amazon, Facebook et Apple). Temporaire, elle a été décidée dans l’attente d’un accord au niveau international et fait de la France le premier Européen à introduire une telle taxation. Sur son site, le gouvernement rappelle cependant qu’elle « n’est pas seule en Europe » à agir sur le sujet. Ainsi, six autres États membres de l’Union européenne mettent en place une fiscalité analogue ou y réfléchissent.
Très vite, les États-Unis ont menacé la France de représailles par la voix du représentant américain au Commerce Robert Lighthizer. Ce dernier expliquait : « les États-Unis sont très préoccupés par le fait que la taxe sur les services numériques qui (…) vise injustement des entreprises américaines ». Dans le même temps, Donald Trump avait ordonné à son administration d’ouvrir une enquête sur le projet de la France. Le président américain est revenu sur le sujet via son réseau social préféré, Twitter.
France just put a digital tax on our great American technology companies. If anybody taxes them, it should be their home Country, the USA. We will announce a substantial reciprocal action on Macron’s foolishness shortly. I’ve always said American wine is better than French wine!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) July 26, 2019
« La France vient d’imposer une taxe numérique à nos grandes entreprises technologiques américaines. Si quelqu’un doit les taxer, cela devrait être leur pays d’origine, les États-Unis. Nous annoncerons bientôt une action réciproque substantielle après la stupidité de Macron. J’ai toujours dit que le vin américain était meilleur que le vin français ! », a écrit Donald Trump dans des propos traduits par l’AFP. Plus mesuré, Larry Kudlow – son principal conseiller économique – avait plus tôt estimé que cette taxe était « une très, très grosse erreur ». Le porte-parole de la Maison blanche, Judd Deere, a pour sa part expliqué : « Les États-Unis sont extrêmement déçus de la décision de la France d’adopter une taxe au détriment des entreprises et des travailleurs américains ».
La « taxe GAFA » ne plaît pas à Washington
Bruno Le Maire, ministre français des Finance, avait de son côté indiqué que Paris et Washington devaient régler leurs divergences sur ce dossier « autrement que par la menace », rappelle Reuters. Sur Twitter, il a confirmé ce week-end que la France mettra en œuvre sa taxation nationale « en attendant d’avoir une solution internationale sur une juste taxation du numérique dans le monde ». Le ministre a également rappelé que cette taxe « ne cible pas spécifiquement les multinationales américaines », mais qu’elle « cible toutes les entreprises qui ont un chiffre d’affaires numérique supérieur à 750 millions d’euros dans le monde et 25 millions d’euros en France ». Au total, une trentaine de sociétés devraient être concernées par la taxe GAFA.