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Comment la Maison Blanche souhaite encadrer l’utilisation de l’intelligence artificielle

10 octobre 2022
Par Kesso Diallo
Comment la Maison Blanche souhaite encadrer l’utilisation de l’intelligence artificielle
©Andrea Izzotti / Shutterstock

Elle vient de dévoiler son projet de Déclaration des droits de l’intelligence artificielle, qui comprend cinq principes de protection pour les Américains.

Comme l’Union européenne, la Maison Blanche cherche à réglementer l’intelligence artificielle (IA) pour protéger les citoyens. Le 4 octobre, le Bureau de la politique scientifique et technologique (OSTP), service y étant rattaché, a présenté un projet de Déclaration des droits de l’intelligence artificielle, censé servir de guide pour la conception, le développement et le déploiement de l’IA et d’autres systèmes automatisés.

Cela permettrait de protéger les Américains des méfaits de ces technologies dans un contexte où – comme ailleurs dans le monde – ils sont de plus en plus surveillés ou classés par ce type de système (lieu de travail, école, système judiciaire…). « Les algorithmes utilisés dans de nombreux secteurs sont en proie à des préjugés et à de la discrimination, et sont trop souvent développés sans tenir compte de leurs conséquences dans le monde réel et sans la contribution des personnes qui devront vivre avec leurs résultats », explique l’OSTP dans un communiqué.

Une déclaration utile pour l’ensemble de la société

Le projet de Déclaration des droits de l’intelligence artificielle comprend cinq principes de protection dont les Américains devraient bénéficier :

  • Être protégé contre les systèmes dangereux ou inefficaces ;
  • Ne pas être discriminé par des algorithmes ;
  • Être protégé contre les pratiques abusives en matière de données et avoir le contrôle sur la manière dont leurs données sont utilisées ;
  • Savoir lorsqu’un système automatisé est utilisé ;
  • Pouvoir refuser les décisions des systèmes automatisés et contacter une personne pouvant rapidement examiner et résoudre les problèmes rencontrés.

Avec ce projet, la Maison Blanche entend offrir « une vision d’une société où les protections sont intégrées dès le début, où les communautés marginalisées ont une voix dans le processus de développement et où les concepteurs travaillent dur pour s’assurer que les avantages de la technologie profitent à tous ». Selon l’OSTP, la déclaration est conçue pour être utilisée par tout individu de la société américaine, que ce soient les chefs de projet pour le développement de nouveaux produits d’IA, les parents afin de connaître les protections existantes pour leurs enfants ou encore les décideurs politiques qui peuvent codifier ces mesures dans la loi.

Le projet de la Maison Blanche pour encadrer l’IA a reçu un accueil mitigé dans le secteur de la tech. Certains, comme Eric Schmidt, ancien PDG de Google, estiment que les principes risquent d’être un frein à l’innovation. « Il y a trop de choses qu’une réglementation précoce pourrait empêcher de découvrir », a-t-il déclaré auprès du Wall Street Journal. D’autres, à l’instar de Mark Surman, directeur exécutif de la Mozilla Foundation, qu’ils sont nécessaires par rapport aux utilisations actuelles : « Les systèmes d’IA qui imprègnent nos vies sont souvent construits de manière à entrer en conflit avec ces principes. Ils sont conçus pour collecter des données personnelles, pour être intentionnellement opaques et pour apprendre des ensembles de données existants et souvent biaisés », a-t-il expliqué.

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
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