Le Conseil d’État a recommandé la création d’un label sur le modèle du cyberscore pour mieux informer les internautes.
Alors que les réseaux sociaux font régulièrement l’objet de critiques, le Conseil d’État a présenté une étude sur le sujet mardi. Il en ressort 17 propositions qui peuvent se résumer à « mettre l’utilisateur au centre ». Parmi elles, faciliter les paramétrages pour mieux contrôler son utilisation des plateformes, créer des standards minimum pour les conditions générales d’utilisation (CGU) de ces applications, simplifier le signalement de contenus haineux et noter les réseaux sociaux sur plusieurs critères.
Quelques critères déjà envisagés
Dans cette étude, le Conseil d’État a donné quelques exemples de critères qui pourraient déterminer la note d’un réseau social, déterminée par une autorité compétente : des critères objectifs comme « la certification CNIL, la certification à d’autres normes notamment celles concernant le RSE (responsabilité sociétale des entreprises) ou les normes environnementales, l’hébergement des données au sein de l’Union européenne, le recours à des modérateurs maîtrisant la langue française, la possibilité pour l’utilisateur de supprimer la publicité, l’absence d’utilisation de cookies tiers, la possibilité de classer ses contenus par ordre chronologique et non par le biais d’algorithmes de recommandation, le recours à la publicité ciblée », ainsi que des indicateurs de performance comme « la contribution à la politique de réduction de l’impact carbone, la qualité du design du réseau, l’accessibilité du bouton de signalement des contenus, la qualité du service client pour l’exercice des recours, le nombre de modérateurs parlant la langue française proportionnellement à la quantité d’utilisateurs parlant le français, l’ouverture de négociation des CGU avec les associations, l’absence de cession des données à des tiers ».
Obligatoire ou facultatif ?
Pour le moment , le Conseil d’État préfère s’en tenir à un dispositif facultatif basé sur les critères objectifs. Ce type de label, bien qu’il soit intéressant pour synthétiser ce que l’on sait de la politique d’un réseau social, peut poser un autre problème : la lisibilité de l’information pour un public non-initié. D’autant plus que les réseaux sociaux sont omniprésents, malgré les scandales et les nombreuses études montrant leur impact négatif sur la santé. Si Instagram, Twitter ou TikTok obtient une mauvaise note, est-ce que cela aura réellement un impact sur le nombre d’inscriptions ou de suppressions de comptes ?