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JO 2024 : les données sensibles seront hébergées par une société française pour le compte du chinois Alibaba

27 septembre 2022
Par Kesso Diallo
Atos va s'occuper de la gestion des données sensibles pour les JO 2024.
Atos va s'occuper de la gestion des données sensibles pour les JO 2024. ©nitpicker / Shutterstock

Alors qu’elles devaient être hébergées par la société chinoise, la décision a été prise de confier la gestion de ses informations à Atos, notamment par crainte d’espionnage économique.

Une histoire de confiance. L’État français et les organisateurs des Jeux olympiques (JO) de Paris 2024 ont choisi Atos, entreprise de services du numérique pour la gestion des données sensibles plutôt qu’Alibaba, rapporte l’AFP. Le géant chinois du commerce en ligne et sponsor officiel du Comité international olympique (CIO) devaient, à l’origine, abriter ses informations, dont le fichier des personnes accréditées pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, dans son cloud.

Comprenant des dizaines de milliers de coordonnées (invités, autorités publiques, médias…), le fait que ce fichier soit hébergé par la société avait inquiété le gouvernement, en particulier le ministère de l’Intérieur, vu qu’il incluait des informations personnelles de policiers français. Cette crainte était également partagée par la Cour des comptes qui, dans un rapport provisoire sur la sécurité remis cet été, avait déclaré que « ces données personnelles et étatiques (…) présentent un caractère particulièrement sensible incompatible avec un hébergement par Alibaba ».

Éviter les risques d’exfiltration

La Cour des comptes y mentionnait aussi « des risques d’exfiltration des bases de données des systèmes d’information olympiques à des fins stratégiques ou d’espionnage économique, d’exploitation des interconnexions entre les systèmes d’information olympiques et ceux des services de l’État, voire de prépositionnement pour mener des actions ultérieures, ou encore de coupure du fonctionnement des infrastructures en cas de tensions internationales ».

Atos hébergera ainsi ces informations sensibles pour le compte d’Alibaba, qui paiera la société française pour ce rôle de « tiers de confiance ». Elles seront abritées dans le cloud dédié à ses contrats militaires et sécuritaires avec l’État. Le géant chinois, lui, conservera la gestion directe des autres données. Interrogé par l’AFP, il n’a pas souhaité faire de commentaires sur cette affaire.

À noter qu’Alibaba n’est pas la seule entreprise chinoise à inquiéter en termes d’espionnage. C’est aussi le cas de TikTok, surtout depuis qu’un article de BuzzFeed a révélé cet été que des employés de la société mère ByteDance ont eu accès aux informations privées des utilisateurs américains à plusieurs reprises. Ces craintes ont également poussé le Parlement britannique à rapidement fermer son compte TikTok.

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste