L’apparition de Dark Vador dans la série Disney+ recelait un mystère : la voix du seigneur Sith était-elle bien celle de James Earl Jones ?
Depuis la première trilogie de George Lucas, l’apparence physique de Vador est souvent associée à l’acteur David Prowse, disparu en 2020. Mais sa voix iconique était doublée par James Earl Jones. Acteur à la solide formation théâtrale, il a fait ses débuts dans Docteur Folamour de Kubrick avant de connaître une carrière aussi riche qu’éclectique de À la poursuite d’Octobre Rouge à Conan Le Barbare. Surtout, sa voix grave et puissante est devenue la signature du personnage le plus emblématique de Star Wars. Mais l’âge influant aussi sur les cordes vocales, les 91 ans de Jones ont vu Disney, via Lucasfilm, faire une proposition étonnante à l’acteur dans le cadre de la série Obi-Wan Kenobi.
Doubleurs virtuels
C’est par le biais de Vanity Fair que l’on apprend, à travers un article passionnant à plus d’un titre, que Lucasfilm a proposé un contrat à l’acteur pour céder les droits d’utilisation des données de sa voix en vue de les utiliser pour les futures apparitions de Dark Vador. Afin d’y parvenir, la société de production s’est associée aux Ukrainiens de Respeecher, spécialiste de l’IA et de leur capacité à retranscrire une voix originale de façon numérique. L’accord de l’acteur et de sa famille crée toutefois un précédent, dont on peut se demander si des dérives potentielles ne mettront pas en danger les acteurs de doublage à l’avenir.
La guerre, et ses étoiles
La grande histoire derrière l’anecdote, c’est le courage des artisans de la société ukrainienne Respeecher, qui a dû oeuvrer pour son prestigieux client en pleine guerre. Alors que le responsable de la partie sonore de la série chez Skywalker Sound, Matthew Wood, essayait de réfréner ses remarques et demandes envers son prestataire, sous les bombes, leur réponse a été admirable. « Travaillons, travaillons face à l’adversité et persévérons », aurait déclaré l’équipe. Et le patron de Respeecher, Alex Serdiuk de surenchérir « nous créons des espaces de travail, des jobs, nous payons des gens et contribuons à l’économie ukrainienne, cela a du sens ».