Plus de 20 ans après la sortie de la trilogie du Seigneur des Anneaux sur grand écran, Amazon Prime Vidéo nous embarque pour un nouveau voyage en Terre du Milieu. Un préquel frais, prometteur et fidèle à l’œuvre originale.
Sacrée rentrée pour les œuvres d’heroic fantasy ! Après The Sandman sur Netflix et le spin-off de Game of Thrones, House of the Dragon, sur OCS, ce vendredi 2 septembre, Amazon Prime Vidéo a présenté les deux premiers épisodes du Seigneur des Anneaux : les anneaux de pouvoir. La série se déroule durant le Second Âge, soit plusieurs siècles avant les événements de la trilogie mise en scène par Peter Jackson entre 2001 et 2003.
Morgoth a été battu et Sauron rassemble dans l’ombre son armée afin d’attaquer la Terre du Milieu après une relative période de paix. La menace approche et seule Galadriel, incarnée ici par Morfydd Clark (après Cate Blanchett), semble l’entendre gronder. Les Nains se terrent dans leurs mines, les Hobbits s’apprêtent à migrer, et les Hommes et les Elfes ont du mal à croire au retour des ténèbres.
Un blockbuster de série
C’est dans ce contexte que s’ouvre le prologue de la série pilotée par John D. Payne et Patrick McKay. Un symbole scénaristique qui fait écho à la saga centrée sur Frodon Sacquet, et plus précisément à l’ouverture de La Communauté de l’Anneau, qui présentait, en 2001, le riche univers initié par J.R.R. Tolkien.
On retrouve également l’envergure visuelle de la photographie, des décors et des costumes. Il faut dire qu’Amazon Prime Vidéo a mis la main au porte-monnaie, en débloquant 465 millions de dollars pour la première saison, faisant ainsi des Anneaux de pouvoir le show le plus cher de l’histoire de la télévision. Au regard des premiers épisodes, cet investissement semble être à la hauteur de nos attentes et s’articule finalement comme les prémices d’un blockbuster cinématographique.
La série se désolidarise en effet de la construction classique des épisodes télévisuels, pour offrir des passages destinés au grand écran. Elle s’impose également en tant que véritable préquel à la trilogie de Peter Jackson, bien qu’inspirée du Silmarillion (1977) ainsi que des Contes et Légendes inachevés (1980).
Ce constat pourrait effrayer les fans les plus fidèles du Seigneur des Anneaux, déçus de ne pas découvrir cette nouvelle aventure en Terre du Milieu dans l’écrin des cinémas. Néanmoins, ce choix représente un savant mélange entre l’hommage à la saga et la dimension spectaculaire que sont capables de prendre les séries aujourd’hui, d’autant plus lorsqu’elles jouent avec une œuvre mythique de la pop culture.
L’importance des personnages
C’est aussi une force scénaristique. Les deux premiers épisodes servent d’exposition aux décors et d’introduction aux personnages. Cependant, ils sont suffisamment bien dosés en termes d’action, de drame et d’humour pour nous faire replonger avec passion et plaisir dans cet univers unique d’heroic fantasy.
Bien que l’histoire et son articulation soient sensiblement les mêmes que la trilogie de Peter Jackson – à savoir la bataille du Bien contre le Mal autour de destins croisés –, Les Anneaux de pouvoir est empreint d’une fraîcheur inédite. Cela passe par les nouveaux lieux, cartographiés de façon animée en hommage à J.R.R. Tolkien, mais aussi par les personnages féminins présentés. La série fait cette fois-ci la part belle aux femmes et prend le contre-pied de la trilogie principalement portée par des hommes.
Galadriel devient ici le personnage principal de l’aventure, là où Le Seigneur des Anneaux en avait fait une alliée secondaire. Par ailleurs, son appréhension est différente. Elle est présentée comme une guerrière, une commandante qui a juré de venger son frère et de combattre Sauron. On est loin de la sagesse, qui faisait d’elle l’une des Elfes les plus mystérieuses de la Terre du Milieu.
On retrouve aussi Elrond (Robert Aramayo), certes moins expérimenté et charismatique que la version incarnée par Hugo Weaving en 2001, mais dont la relation avec le prince nain Durin (Owain Arthur) permet un parallèle amusant avec Legolas et Gimli.
Les Anneaux de pouvoir offre une nouvelle approche des légendaires personnages, ce qui permet de réinventer la saga, tout en lui rendant hommage. Un schéma que l’on retrouve également à travers Nori (Markella Kavenagh), une Hobbit qui n’a pas froid aux yeux et dont la vitalité pourrait rappeler celle partagée par Pippin et Merry. On notera enfin la présence de Bronwyn (Nazanin Boniadi), une Humaine dont la relation avec l’Elfe Arondir (Ismael Cruz Cordova) rappelle la romance d’Aragorn et Arwen.
Les Anneaux de pouvoir s’inscrit donc totalement dans la continuité de ce que les films de Peter Jackson représentent aujourd’hui dans le paysage cinématographique. Entre clins d’œil à la trilogie et réinvention de la saga, les showrunners sont parvenus à offrir un retour en Terre du Milieu fidèle à l’univers d’heroic fantasy. Une entrée en matière prometteuse, portée par des personnages passionnants, dont il nous tarde de découvrir la suite dans les semaines à venir sur Amazon Prime Vidéo.