Critique

Pas encore à la hauteur de GTA, Saints Row est néanmoins sur la bonne voie

24 août 2022
Par Alexandre Manceau
Anarchie et joyeux foutoir sont les mots d'ordre de ce nouvel opus.
Anarchie et joyeux foutoir sont les mots d'ordre de ce nouvel opus. ©Plaion

La célèbre saga parodique de Deep Silver est de retour avec un reboot qui joue à fond la carte du n’importe quoi et de l’open-world.

16 ans après le premier opus sorti uniquement sur Xbox 360, Saints Row fait son grand retour en 2022, avec un reboot censé remettre en lumière cette saga décrite comme du GTA-like. Dans ce nouvel opus, on incarne le boss des Saints, un gang de malfrats, qui compte bien imposer son autorité dans la ville de Santo Ileso et réduire en charpie quiconque se mettrait en travers de sa route. Tout comme GTA V à l’époque, ce nouvel épisode souhaite s’inscrire dans l’air du temps en se moquant ouvertement des travers de la société actuelle, notamment par son scénario et son univers loufoque et décalé.

Un cousin de GTA qui a encore du chemin à faire

Force est de constater que le titre nous met tout de suite au cœur de l’action. Après une cinématique qui présente un univers coloré, nous sommes plongés en plein flashback au sein d’une milice armée. Un déluge de coups de feu et d’explosions s’abat et notre avatar doit se frayer un chemin. L’occasion de se familiariser avec le gameplay imaginé par Deep Silver Volition et DS Fishlabs. Au premier abord, il a d’ailleurs de quoi surprendre pour un titre sorti en 2022. Même en façonnant un avatar de taille moyenne et assez fin, il reste lourd à déplacer.

Ultraprésentes dans le jeu, les phases de shoot sont peut-être la plus grosse déception de ce cru 2022.©Plaion

Comparaison avec GTA V oblige, se déplacer avec Trevor ou Franklin était plus simple, et l’on parle là d’un jeu sorti en 2013. Même chose pour le tir. Que ce soit avec un pistolet ou un fusil, déplacer son arme en pleine séquence de tir n’est pas chose aisée, tant elle semble lourde. Le seul moyen de faire mouche est de se rapprocher le plus possible de son adversaire, de manière à ce que le système de visée se concentre automatiquement sur lui. Mais un tel procédé implique forcément de s’exposer, ce qui n’est pas sans risques dans un tel contexte (y compris en niveau intermédiaire, disponible parmi les cinq niveaux de difficulté proposés par le jeu).

Le monde ouvert, gros point fort de ce reboot

Inspirée de Las Vegas (qui s’apprête à accueillir la chanteuse Adele), la région de Santo Ileso est aussi vaste, riche et colorée que son illustre modèle. C’est le lieu de tous les excès, où les rencontres étonnantes et les lieux de divertissement ne manquent pas. Méritant parfaitement son statut de monde ouvert, la map est l’un des bons points de Saints Row. Elle devrait en effet occuper largement les joueurs désireux d’en découvrir les moindres recoins en attendant l’arrivée d’éventuels contenus additionnels dans les mois à venir.

On peut évidemment découvrir ce monde à l’aide de véhicules, heureusement plus maniables que le personnage. Pour les accros aux challenges, on appréciera d’ailleurs la présence de minidéfis pour réaliser les plus longs dérapages ou rouler le plus longtemps possible à contresens.

Santo Ileso est un vaste monde qui n’est pas sans rappeler San Andreas, qui regorge d’endroits à voir absolument. ©Plaion

Deux règles d’or : faire ce que l’on veut et réussir coûte que coûte

Pour se démarquer de la concurrence, Saints Row mise également sur la personnalisation. Elle peut s’enrichir au fil de l’aventure, reste diversifiée et permet de personnaliser son avatar de la tête aux pieds. Illustrant parfaitement l’esprit irrévérencieux de la saga, il est même possible de pousser la personnalisation jusque dans les sous-vêtements et les parties intimes du personnage. Cela n’a bien entendu aucune importance dans le déroulé du jeu, mais ça a le mérite de prouver que Saints Row n’a pas froid aux yeux et préfère jouer hors des sentiers battus – tout comme l’héroïne que l’on incarne. En manque d’argent et tout juste virée de son boulot, elle va devenir la « boss » de son propre gang.

Pour devenir une boss, il n’y a pas de secret : il faut donner de soi-même et gérer les choses personnellement.©Plaion

Un statut qui implique de devoir gérer son propre gang, constitué de membres qui ont été rejetés des bandes rivales, dans un seul but : contrôler la ville de Santo Ileso. Et lorsque l’on fait partie d’un gang, peu importent les règles de bienséance et de bonne conduite. En deux secondes, il est possible de mettre le bazar dans la ville, et ce de manière assez cataclysmique.

Saints Row n’est pas là pour faire du « tout beau, tout propre », et c’est là que le côté fun de l’univers peut s’exprimer. Après tout, comme dans GTA (qui permettra bientôt d’incarner un personnage féminin), c’est tellement plus drôle de faire ce qu’il nous plaît, non ? Pour profiter pleinement de l’aventure, rendez-vous dès à présent sur l’Epic Games Store, PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series et Xbox One.

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Article rédigé par
Alexandre Manceau
Alexandre Manceau
Journaliste
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