Après un PX 7 très réussi, Bowers & Wilkins nous propose la deuxième édition de son casque à réduction active de bruit haut de gamme. Partons à la découverte du PX7 S2 avec un petit test.
Un style typiquement Bowers & Wilkins pour le PX7 S2
Depuis son tout premier casque, le P5, sorti en 2010, Bowers & Wilkins a creusé son sillon dans la catégorie en conservant une ligne directrice qui se retrouve au niveau du design de ses produits. La photo ci-dessous montre, de gauche à droite, le P3 (petit frère du P5 datant de 2012), le PX sorti en 2016 et le PX7 S2 qui fait l’objet de ce test. Bien que de gammes différentes, on retrouve un air de famille indéniable, marqué par une armature au dessin particulier, des coques d’oreillettes ovales, l’utilisation de matières nobles et une élégance qui ne se dément pas d’une génération à l’autre.
Vous l’aurez compris, je suis un grand fan des produits de la marque. D’abord parce que les casques Bowers & Wilkins conservent un style visuel d’un classicisme qui les rend indémodables, ensuite parce que la qualité de fabrication est un crédo traditionnel chez le fabricant anglais. Et enfin parce que Bowers & Wilkins est une figure légendaire de la HIFI haut de gamme, et l’exigence que cela implique se retrouve dans la gamme de produits nomades.
Pour ceux qui ne connaissent pas bien la marque, il est utile de rappeler que Bowers & Wilkins produit depuis plus de 55 ans des enceintes très appréciées pour leur neutralité, tant à destination du monde professionnel que des particuliers. Parmi ses faits d’armes, Bowers & Wilkins équipe le fameux studio Abbey Road, où a été enregistré une grande partie des albums des Beatles notamment. Coté enceintes grand public, la marque propose une gamme très complète allant de la petite enceinte compacte coutant quelques centaines d’euros à la mythique Nautilus que vous pourrez acquérir pour la modique somme de 68 000 € !
Un peu de technique
Le PX7 S2 est un casque de type fermé doté de haut-parleurs large bande de 40 mm de diamètre en bio-cellulose. Bowers & Wilkins a fait le choix de les incliner afin de mieux s’adapter à la forme de l’oreille et d‘apporter une écoute plus précise. La marque annonce une bande passante de 10Hz à 30kHz et une distorsion inférieure à 0,3 % (1 kHz / 10 mW). Aux habituels codecs AAC et SBC s’ajoute la prise en charge des plus audiophiles aptX™ HD, aptX™ Classic et aptX™ Adaptive.
Ils sont équipés de 4 micros pour la fonction de réduction active du bruit et de 2 micros pour la prise de communication téléphonique.
La connectiques et les touches, physiques comme toujours avec les casques de la marque, se situent pour l’essentiel sur l’oreillette droite. Se succèdent ainsi du bas vers le haut une entrée USB type C, les touches Volume -, Pause, Volume +, un petit indicateur lumineux d’état et une touche faisant à la fois office d’appairage Bluetooth et d’extinction /mise en route du casque. Le côté gauche n’affiche quant à lui qu’un bouton destiné à choisir entre les différents états de la réduction de bruit. On notera l’absence d’une prise jack.
Des capteurs de proximité lui permettent de se mettre en pause lorsque vous le retirez, un bon moyen d’économiser la batterie.
Le PX7 S2 est compatible multipoint et pourra donc être connecté à plusieurs dispositifs simultanément. Il bénéficie de la connectivité Bluetooth 5.0 mais il est aussi compatible USB Audio. Cela signifie que vous pouvez le brancher sur un port USB type C de votre ordinateur, il prend alors le pas sur la carte son souvent médiocre de celui-ci. Avantages : d’une part vous pouvez écouter votre musique tout en rechargeant le casque, d’autre part dans cette configuration les formats haute résolution sont pris en charge.
Premiers pas avec le Bowers & Wilkins PX7 S2
Une qualité de fabrication qui saute aux yeux
Pour revenir au PX7 S2, il s’agit d’un casque à réduction active de bruit de type circum-auriculaire, c’est à dire que les écouteurs englobent l’oreille.
La fabrication fait un fois de plus la part belle à des matériaux premium : du tissu recouvrant les oreillettes et l’arceau, de la fibre de carbone (qui conjugue rigidité et légèreté) pour la structure, du similicuir visiblement très qualitatif et à mémoire de forme pour les coussinets, etc. Le casque pèse 307 g et est livré dans un joli étui rigide recouvert de tissu. Outre le casque, on trouve à l’intérieur, bien rangé dans une ingénieuse trappe, un câble jack / USB C et un autre au format USB C / USB C, les deux mesurant 1,3 mètres. Le Bowers & Wilkins de ce test est d’un coloris noir, mais il existe également en coloris gris et dans un très beau bleu.
Comme un nombre croissant de casques à réduction de bruit, le PX7 S2 ne se plie pas, il peut juste se mettre à plat. Du coup, l’étui de rangement est très qualitatif mais un peu encombrant.
Prise en main et installation
La première prise en main confirme le ressenti visuel, c’est un très bel objet agréable à manipuler. Le métal des coques est très agréable au toucher tandis que les coussinets sont d’une douceur qui rend le contact avec l’oreille particulièrement confortable. Le poids de 370 g ne se fait pas vraiment sentir, en revanche pour les gens qui ont les cheveux ras comme moi le contact de l’arceau est un peu rigide. Le pression exercée par les oreillettes est ferme mais pas trop, on peut bouger la tête dans tous les sens, le PX7 S2 reste bien vissé sur le crâne sans pour autant que cela devienne douloureux, y compris lors des séances d’écoute prolongées.
Pour ceux qui sont familiers des casques Bower& Wilkins, l’utilisation des touches sera une évidence tant leur disposition varie peu d’un modèle à l’autre. Certains regretteront l’absence de touches tactiles, je trouve personnellement les touches physiques plus fiables et maniables.
L’installation est très rapide, on installe l’application Music | Bowers & Wilkins, on met le casque en mode d’appairage Bluetooth et on suit les instructions. La marque recommande toutefois de charger complétement le casque avant la première utilisation. Le PX7 S2 est très vite reconnu et installé. On découvre au passage les réglages proposés par l’application. Il est ainsi possible de choisir entre 3 statuts pour la réduction active de bruit, « Suppression de bruit », « Passe au Travers » (qui est l’équivalent du mode Transparence) et « Désactivé ». On peut aussi accéder à un guide de démarrage rapide, à une FAQ et à un égaliseur hélas limité aux réglages de basses et des aigus. L’application permet par ailleurs de mettre à jour le firmware et de renommer son casque. Enfin, on peut accéder directement à partir de l’appli à 3 services musicaux qui sont Deezer, Qobuz et Tidal.
Le PX7 S2 est livré avec un câble USB C / jack qui permet de le brancher sur l’entrée casque d’un smartphone, d’une tablette tactile ou encore un d’ordinateur. En revanche, il ne peut pas être utilisé en mode passif, ce qui signifie que vous ne pouvez pas le brancher à une prise jack et écouter votre musique lors qu’il est déchargé. En revanche vous pouvez utiliser le câble USB type / USB Type C pour écouter votre musique – y compris en Bluetooth – tout en le rechargeant. En mode USB Audio, c’est au niveau du Dac intégré au casque que s’opère le traitement du signal, avec un gain qualitatif sensible comme on va le voir.
Test audio
En Bluetooth
Le Bowers & Wilkins PXW7 a d’abord été testé en Bluetooth aptX adaptative sur un smartphone compatible, le Realme GT. A l’écoute du titre » I Get Lonely » de Janet Jackson, sur l’album « The Velvet Rope », le PX7 S2 assure un tempo rythmé avec des basses bien présentes (voire un peu trop), un joli médium informatif et des aigus bien positionnés.
On trouve plus dynamique comme restitution mais le PX7 S2 se place sans le moindre doute parmi les casques affichant une bande passante large et régulière. Pour ce qui concerne la petite coquetterie dans les graves, les choses rentrent dans l’ordre en utilisant l’égaliseur disponible dans l’application. On regrette un peu d’ailleurs que les possibilités se réduisent au niveau du grave ou de l’aigu.
Branché en USB C sur un PC portable Dell tout en prolongeant l’écoute sur mon smartphone, le casque Bowers & Wilkins a fini chargé à 87 % alors qu’il affichait 35 % de charge au début de l’écoute Bluetooth, voilà qui est décidément bien pratique si vous devez l’utiliser sur un long courrier par exemple.
Autre point positif, une fois le service Qobuz configuré avec mes identifiants, j’ai pu profiter d’un son d’excellente qualité en naviguant directement dans mes favoris dans l’application. J’en veux pour exemple le « The Girl Is Mine » du roi de la pop, un vrai plaisir sur le PX7 S2, ou encore l’excellente playlist « The Px7 S2 » proposée sur cette plateforme par la marque.
Via la prise jack
J’ai ensuite branché le casque sur la sortie jack d’un Dell XP 13. On gagne alors très sensiblement en dynamique et la musique parait » plus rapide « . Les basses sont mieux domestiquées et les aigus filent plus haut. Comme on peut le constater sur le superbe » The Beats Goes On » extrait de l’album Companion de la diva du jazz vocal Patricia Barber, la contrebasse étonne par son extension dans les graves et la voix chaude et très reconnaissable de la chanteuse est bien rendue.
En passant à un titre beaucoup plus énergique, » Life in Hell » sur le tout récent » The Sick, The Dying … And The Dead ! » de Megadeth, le Bowers & Wilkins se régale des riffs de guitare et le message reste étonnamment lisible. Preuve que ce casque est particulièrement polyvalent, ce qui n’a pas toujours été le point fort des casques de la marque, qui s’adressait plutôt aux audiophiles amateurs de jazz et de classique. Sans vendre son âme, Bowers & Wilkins semble donc avoir évolué vers une restitution un peu moins neutre mais plus vivante.
En USB audio
C’est logiquement dans cette configuration que le PX7 S2 donne le meilleur de lui-même. Ecouter le reggae « Deep Eyes » sur l’excellent album » Guitar Chant » de Kubix en qualité CD permet d’apprécier un bon étagement des sons, un son équilibré et sans mise en avant d’une fréquence par rapport à l’autre.
En fichier haute définition 24 bits / 96 Khz, c’est un régal sur le piano virtuose de Sviatoslav Richter (Rachmaninov : Etudes -Tableaux & préludes, 2014) avec une belle dynamique et une richesse tonale indéniable. Point fort de ce casque, il supporte la montée en volume sans que la distorsion ne vienne obscurcir le message sonore.
Autonomie et réduction active de bruit
La marque annonçait 30 h d’autonomie avec la fonction ANC activée, ce qui pouvait paraitre ambitieux. Dans les faits, j’ai pu vérifier que la promesse est tenue et même un peu dépassée puisqu’il a tenu un peu plus de 33 heures avec réduction de bruit en marche, en Bluetooth aptX qui plus est ! Autant dire que vous vous fatiguerez bien avant que le PX7 S2 déclare forfait ! Sur ce point, il fait jeu égal et même un peu mieux que les ténors de la catégorie.
Le constat est un peu moins favorable sur le terrain de la réduction active de bruit. Non pas qu’elle soit mauvaise, elle est même plutôt performante. Mais elle peine à atteindre le niveau des meilleurs de la catégorie. Illustration : le bureau dans lequel je suis installé au moment de ce test donne sur la Seine. De temps en temps passent des péniches, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’on les entend bien, surtout quand elles s’amarrent au ponton juste en face de ma fenêtre. Le Bowers & Wilkins sur les oreilles avec la réduction de bruit activée, le grondement des moteurs se réduit à un bruit de fond en net recul et beaucoup plus acceptable. En revanche, on perçoit toujours les clapotis de l’eau au passage des bateaux, signe que le PX7 S2 est performant sur les fréquences basses mais perfectible sur les sons plus aigus.
Cela se confirme en open space, avec un bruit de fond très bien annihilé mais des conversations qui restent perceptibles. De même, , dans la rue, la réduction des bruits de circulation n’atteint pas l’efficacité des meilleurs, surtout sur les bruits plus aigus comme les klaxons ou les bruits de motos de petite cylindrée.
Le mode Transparence – pardon, le mode » Passe au travers » – fait le job, les conversations restent intelligibles avec cependant un bruit de fond un peu gênant par moments.
Petit bémol sur les conversations, qui sont de bonne qualité tant que le bruit ambiant reste raisonnable. J’ai trouvé le PX7 S2 plus en difficulté dans les environnements bruyants, où l’interlocuteur a plus de mal à vous entendre, et réciproquement. De même le mode » Passe au travers » m’a paru le plus confortable lors des conversations, le mode ANC et le mode Désactivé s’accompagnant d’un effet bouchon un peu gênant.
Comme on pouvait s’y attendre, le Bowers & Wilkins est un excellent casque, qui offre une très belle qualité audio et un grand confort de port. La réduction active de bruit, sans atteindre le niveau des meilleurs de la catégorie, remplit bien son office. La compatibilité USB Audio est un vrai plus, tout comme le design particulièrement soigné et la qualité des matériaux. Un vrai haut de gamme qui tient son rang.