Xiaomi n’en finit pas de monter avec un catalogue immense, mais dont le cœur bat encore pour l’essentiel au rythme des smartphones. La marque asiatique lance en France, quelques mois après sa présentation officielle en Chine, son nouveau porte-étendard : le Xiaomi 12 Pro, qui est aussi accompagné d’une version « standard », mais c’est une autre histoire.
En résumé
Avec son 12 Pro, Xiaomi propose un smartphone très haut de gamme venant cocher beaucoup de cases. Si son design n’est pas particulièrement original, il pourra plaire aux amateurs de discrétion qui apprécieront par ailleurs des finitions au top. Derrière son très bel écran se cache une mécanique dernier cri signée Qualcomm, qui apporte une puissance très élevée et la prise en compte de toutes les dernières technologies, notamment en matière de communication. Le Xiaomi 12 Pro dispose par ailleurs d’une partie photo convaincante, malgré une légère tendance à booster les couleurs. Son autonomie est simplement correcte, mais sa vitesse de charge impressionne.
Note technique
Les plus et les moins
- Qualité de fabrication au top
- Discrétion
- Un écran très réussi
- Une puissance impressionnante
- Une charge ultrarapide
- Recharge sans fil
- Très bon téléobjectif
- Pas d’étanchéité
- Une chauffe perceptible, mais sans baisse des performances
- Caméra frontale décevante
- Photo, des couleurs parfois un peu trop poussées
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Le Xiaomi 12 Pro succède donc aux mobiles de la série Mi 11, la marque ayant choisi de désormais se passer du préfixe Mi pour asseoir encore son nom. Ce smartphone semble cocher toutes les cases d’un très haut de gamme actuel, à commencer par de solides arguments techniques comme la nouvelle plateforme Qualcomm Snapdragon 8 Gen 1, un grand écran 120 Hz ou encore une section photo très complète.
Notre exemplaire de test accueille 12 Go de RAM et 256 Go de stockage, des caractéristiques qui devraient combler la plupart des utilisateurs. Quant à la couleur, il s’agit d’un anthracite plutôt discret, un bleu et un violet étant également au programme.
Le design, l’ergonomie et l’interface
Difficile de faire abstraction de la pièce maîtresse de ce smartphone, à savoir son immense écran de 6,73 pouces. C’est grand, très grand même. Les côtés de la dalle viennent légèrement s’incurver et ses bordures sont forcément très fines, mais nous avons vu mieux, notamment en bas. Le taux d’occupation est donc très bon, 89,5 %, mais moins élevé que celui du Mi 11 Pro, qui se situe au-delà des 91 %. Le poinçon de la caméra frontale est particulièrement petit, et le lecteur d’empreinte digitale également intégré à l’écran est très bien placé. Le pouce vient se positionner tout naturellement dessus, sans contorsion.
L’arrière ne joue visiblement pas la carte de la surenchère. La plaque de verre anthracite présente une finition mate, extrêmement discrète… et qui n’attrape pas facilement les traces de doigt. Xiaomi pousse l’idée jusqu’à placer son nom en ton sur ton. C’est plutôt classe. Si le bloc photo demeure imposant, il tente là aussi de se fondre dans le décor en adoptant exactement la même finition. Il dépasse d’un peu moins de deux millimètres et accueille trois caméras, dont une de très grand diamètre.
Les flancs très fins sont organisés de manière très classique avec les touches regroupées à droite. Le bouton de mise sous tension est parfaitement placé. Les mains les plus petites pourraient simplement avoir un peu de mal à monter le volume. En bas, nous trouvons le connecteur USB-C ainsi que le trappe pour les deux nano SIM. Le smartphone de Xiaomi se passe donc de prise casque et d’emplacement pour carte mémoire. Notons qu’il propose un port infrarouge utilisé par l’app de télécommande universelle préinstallée.
Forcément, avec une telle diagonale d’écran, le mobile est plutôt imposant et lourd, avec 205 g sur la balance. En contrepartie, ses finitions parfaites et ses matériaux premium en font un très bel objet. Malheureusement, il ne bénéficie pas de certification d’étanchéité, contrairement au Mi 11 Pro. Xiaomi indique simplement sa capacité à résister aux projections d’eau et à la poussière.
Le Xiaomi 12 Pro s’appuie sur l’interface MIUI 13 associée à Android 12. Un duo très agréable à utiliser, malgré quelques erreurs de traduction et d’affichage encore présentes. Le panneau de contrôle ultracomplet, par exemple, a du mal à faire tenir la terminologie dans la langue de Molière. Certains raccourcis nous ont semblé assez peu explicites.
L’aspect esthétique est très réussi avec de nombreuses possibilités de personnalisation, dont certaines sont directement issues d’Android 12. L’OS de Google permet d’apprécier le contrôle total offert à l’utilisateur de ses données personnelles. Comme souvent chez Xiaomi, un antivirus vient ralentir un peu la fluidité générale du logiciel. Quelques applications supplémentaires sont installées, mais, finalement, il s’agit d’apps très courantes : Facebook, Amazon ou encore Spotify. Comme beaucoup de concurrents, Xiaomi se fend d’un lanceur spécifique pour les jeux qui vient optimiser l’expérience en garantissant une puissance maximale.
L’écran
Pour son écran, Xiaomi a opté pour une dalle AMOLED fournie par Samsung qui vient puiser dans une palette 10 bits, soit plus d’un milliard de couleurs. Elle présente une définition maximale de 1 440×3 200 pixels, mais par défaut elle se contente du FHD+, soit 1 080×2 400 pixels, afin de moins solliciter la batterie. Dans le même ordre d’idée, Xiaomi propose une gestion fine de la fréquence de rafraîchissement de la dalle. L’utilisateur peut choisir entre différents modes : Automatique (avec une plage comprise entre 1 et 120 Hz), 60 Hz, 90 Hz et 120 Hz.
Cet écran, qui peut atteindre une luminosité de 1 500 nits selon Xiaomi, est bien évidemment capable d’offrir une finesse d’affichage exceptionnelle lorsqu’il est utilisé dans sa définition maximale. La densité de pixels atteint alors plus de 520 ppp.
Nous l’avons bien entendu soumis aux sondes de notre Labo. Elles nous ont tout d’abord permis de confirmer l’excellent contraste offert par la dalle équipant ce Xiaomi, avec un taux de 567:5. La progressivité est du même acabit, tout comme la fidélité des couleurs. Celles-ci nous ont semblé très naturelles en optant pour le réglage « Couleur original ». Si ce rendu vous semble un peu fade, vous pourrez toujours opter pour les autres modes ou vous plonger dans des réglages manuels, plutôt développés ici.
Utilisé en extérieur, ce smartphone conserve toute sa superbe avec un mode Automatique capable de pousser très haut la puissance de l’écran. Sa directivité est un peu décevante en revanche, puisqu’avec un angle de vision de 30°, la luminosité baisse déjà de 38 %. Lorsque cet angle passe à 45°, c’est 65 % de la luminosité qui part en fumée. Nous avons vu mieux.
Performances & rapidité
Petit à petit, les premiers smartphones haut de gamme intégrant la nouvelle plateforme Qualcomm débarquent dans nos colonnes. Le Snapdragon 8 Gen 1 est donc naturellement présent avec son architecture complexe culminant à 3 GHz et des gains de puissance annoncés par Qualcomm autour de 20 % en moyenne. Il est sur notre exemplaire accompagné de 12 Go de RAM LDDR5. Sans surprise, la fluidité est maximale, un sentiment renforcé par la dalle 120 Hz. L’interface réagit avec promptitude à toutes les sollicitations, y compris lorsque nous poussons le smartphone avec des jeux gourmands et des benchmarks. Le système de refroidissement est, comme c’est presque toujours le cas aujourd’hui, particulièrement sophistiqué. Il s’appuie dans le cas présent sur une chambre de condensation de 2 900 mm2 et trois feuilles de graphite. L’idée est de rapidement déplacer la chaleur vers la coque, qui tiédit, afin de refroidir les composants internes du smartphone.
À l’usage, donc, le Xiaomi 12 Pro est un mobile véloce que nous avions hâte de soumettre à notre redoutable série de tests dans notre Labo. Les résultats sont sans surprise excellent, mais l’écart n’est pas réellement énorme avec la précédente génération, et l’Exynos 2200 du Samsung Galaxy S22+ fait jeu égal avec le Snapdragon 8 Gen 1. Nous nous attendions à mieux, pour être francs.
La photo
Xiaomi a particulièrement soigné la partie photo de son smartphone, car c’est souvent là que se fait la différence. Commençons par notre traditionnel petit état des forces en présence. La caméra principale est un grand-angle dont l’optique f/1,9 équivaut à un 24 mm argentique. Elle dispose d’un capteur de 50 mégapixels IMX707 Sony. Il déploie sans surprise le procédé du pixels binning, réunissant les pixels par groupe de quatre pour produire des clichés de 12,5 mégapixels, capturant un maximum de lumière. Xiaomi annonce que le gain serait de 120 % par rapport au Mi 11. La marque évoque d’énormes pixels de 2,44 µm, mais il s’agit en fait d’un subterfuge prenant en compte le pixels binning.
La seconde caméra est un ultra grand-angle f/2,2 présentant un champ de capture de 115°. Elle dispose, elle aussi, d’un capteur de 50 mégapixels. Enfin, le troisième module est un téléobjectif x2 présentant une ouverture de f/1,9 (une performance !), avec en prime un capteur de 50 mégapixels. Oui, le Xiaomi 12 Pro frappe fort en mettant en œuvre trois capteurs de 50 mégapixels ! Bien entendu, le tout est saupoudré d’intelligence artificielle.
Notre première série de clichés, réalisée sous un beau soleil, permet d’apprécier des images très détaillées, qui peuvent présenter deux visages : le premier aux couleurs naturelles sans être fades lorsque l’IA est désactivée et, dans le cas contraire, les couleurs se font plus punchy, un peu saturées. On pensera notamment aux ciels, dont le bleu est poussé, ce qui se traduit par la disparition de certaines petites trainées nuageuses. Le HDR automatique agit avec discrétion.
Les photos présentent dans tous les cas une excellente dynamique et une lumière très bien maîtrisée. Le mode 50 mégapixels apporte un gain sensible de détails avec une colorimétrie naturelle, car l’IA n’intervient plus.
En basse luminosité, le mode Nuit peut se lancer automatiquement le cas échéant (si l’IA est activée). Les images produites sont plutôt intéressantes : les traitements numériques se montrent efficients, avec un bel équilibre entre lissage et conservation des détails. La balance des blancs est plutôt précise.
L’ultra grand-angle affiche une bonne cohérence colorimétrique avec la caméra principale. Même s’il dispose d’un capteur de 50 mégapixels lui aussi, le piqué est moins présent, mais les photos se situent, sur ce plan encore, au-dessus de nombreux concurrents. La correction de la déformation optique est très efficace et l’exposition très bien gérée. La netteté est conservée, même lorsque l’on se rapproche de la périphérie de l’image, ce qui est loin d’être toujours le cas sur les ultra grand-angle. En basse luminosité, l’UGA de Xiaomi 12 Pro conserve pas mal de détails et le résultat est globalement très satisfaisant. Les couleurs se distinguent en revanche davantage de celles du grand-angle et le tout est un petit peu sous-exposé.
Le téléobjectif x2 est une excellente surprise. Il conserve une cohérence colorimétrique parfaite avec les autres capteurs. Le piqué est élevé – merci le capteur de 50 mégapixels. En journée, le mode x5 est pleinement exploitable. Bien entendu, cela se gâte ensuite, mais le résultat peut encore vous surprendre. De nuit, en revanche, inutile d’aller tenter l’aventure au-delà du x2.
Mais là aussi, le smartphone s’en sortira avec les honneurs. Les traitements numériques sont bien contrôlés pour parvenir à proposer une photo plutôt détaillée. Nous retrouvons une légère sous-exposition et la balance des blancs se montre un peu trop chaude.
La caméra frontale en impose avec son gros capteur de 32 mégapixels, mais le résultat nous a un peu déçus. Le lissage est trop prononcé, même en désactivant le mode embellissement. De plus, la lumière n’est pas toujours bien gérée.
Pour la vidéo, le smartphone peut filmer du 720p (24, 30 et 60 fps) à la 8K (24 fps). Comme souvent, notre préférence va à la 4K à 60 fps, qui offre un excellent compris entre détails et fluidité. Ces paramètres sont parfaitement gérés par le hardware du smartphone. Les scènes sont fluides et dynamiques, avec un autofocus rapide et précis.
Qualité audio
Sur le papier, la section sonore du Xiaomi 12 Pro a de quoi impressionner. En effet, la marque chinoise s’est associée aux experts d’Harman Kardon. Contrairement à la plupart des smartphones concurrents, le 12 Pro n’utilise pas le transducteur de la fonction mains libres en tant que second haut-parleur. Il y a deux véritables unités identiques pour un plus grand équilibre et une stéréophonie plus marquée. Derrière deux grilles asymétriques dans les tranches du mobile se cachent en réalité quatre haut-parleurs avec de chaque côté un woofer et un tweeter. Une merveille de miniaturisation que nous avions particulièrement hâte de confronter à nos mesures Labo. Les résultat sont convaincants en ce qui concerne la puissance maximale, qui a été établie à 76 dB. La courbe de réponse en fréquences est un peu heurtée et n’offre pas une différence majeure par rapport à des configurations plus basiques. Pour la musique, l’utilisation d’écouteurs Bluetooth demeure bien entendu à privilégier. Il faut se passer de prise casque, mais nous commençons à en avoir l’habitude.
Xiaomi propose les traitements numériques Dolby Atmos, ainsi que de nombreuses possibilités de réglages, comme un égaliseur avancé.
Communication
Qualcomm fournit la partie radio du Xiaomi 12 Pro, à commencer par son modem X65 qui apporte une connectivité 5G ultrarapide avec le support de la plupart des fréquences déployées dans le monde. Le smartphone embarque par ailleurs le Bluetooth 5.2 et le wifi 6e, une évolution du wifi 6 encore plus véloce. Le passage dans la chambre anéchoïque de notre Labo va nous permettre de nous faire une idée plus précise de la sensibilité radio du smartphone.
Celle-ci est dans l’ensemble excellente, avec en particulier un comportement quasi parfait en 2G. Pour la 4G, les résultats sont un peu plus nuancés, notamment sur la bande de fréquence 8. Rien de particulier à signaler en ce qui concerne le wifi et le Bluetooth. Le Xiaomi 12 Pro assure donc sans mal.
Autonomie
Le Xiaomi 12 Pro intègre une batterie de 4 600 mAh, une capacité qui ne semble plus vraiment exceptionnelle aujourd’hui, où la barre des 5 000 mAh est souvent atteinte par les plus haut de gamme. Nous l’avons soumis à notre exigeant protocole de tests, qui s’appuie sur l’exécution en boucle de scripts JavaScript. Le smartphone échoue tout juste sous la barre des 11 heures, soit une performance correcte sans plus. C’est sensiblement la même chose que le Samsung Galaxy S22+, par exemple.
Le 12 Pro dispose de la technologie HyperCharge 120 W, ainsi que de plusieurs fonctionnalités destinées à préserver la santé de la batterie qui, contrairement à celle de l’Oppo Find X5 Pro, est monobloc. Xiaomi a aussi développé une puce dédiée à l’optimisation de la charge, la Surge P1. Une pleine charge prend une vingtaine de minutes selon la marque. Mais que donneront les mesures plus précises de notre Labo ? Pour une fois, nous avons reproduit exactement le temps annoncé par Xiaomi, soit 20 minutes tout rond. Un nouveau record de rapidité.
Notons aussi que le smartphone dispose d’une charge sans fil rapide (50 W pour une charge complète en 42 minutes selon la marque) et de la recharge inversée 10 W.
Conclusion
Avec son 12 Pro, Xiaomi propose un smartphone très haut de gamme venant cocher beaucoup de cases. Si son design n’est pas particulièrement original, il pourra plaire aux amateurs de discrétion qui apprécieront par ailleurs des finitions au top. Derrière son très bel écran se cache une mécanique dernier cri signée Qualcomm, qui apporte une puissance très élevée et la prise en compte de toutes les dernières technologies, notamment en matière de communication. Le Xiaomi 12 Pro dispose par ailleurs d’une partie photo convaincante, malgré une légère tendance à booster les couleurs. Son autonomie est simplement correcte, mais sa vitesse de charge impressionne.