En résumé
Atypique sur de nombreux points, le Sony Xperia Pro-I n’est évidemment pas tout à fait grand public. Il vise une cible précise, clairement identifiée par le constructeur nippon, celle des passionnés de photo et de vidéo. Des personnes qui ne se contenteront pas d’appuyer sur le bouton pour capturer des scènes en mode automatique. Ce produit élitiste n’est pas parfait, mais son originalité et les partis-pris qu’il assume totalement sont particulièrement séduisants.
Note technique
Les plus et les moins
- Qualité de fabrication
- Design atypique
- Slot microSD et prise casque
- Grand-angle avec un énorme potentiel pour les passionnés de photo
- Applications photo et vidéo très complètes
- Autonomie très décevante
- Vitesse de charge
- Prix
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Sony propose des smartphones se démarquant de la production actuelle. Leur design particulier, sur lequel nous reviendrons, et des choix technologiques uniques en font des produits connaissant de nombreux aficionados. Avec son Xperia Pro-I, Sony veut proposer un smartphone très haut de gamme entièrement tourné vers la photo et la vidéo. Il est proposé en une seule couleur (noir) et en une seule configuration mémoire : 12 Go de RAM et 512 Go de stockage.
Le design, l’ergonomie et l’interface
Le premier contact ne laisse pas place au doute : c’est bien un Sony avec son format tout en longueur induit par son écran 21/9e. Le Xperia Pro-I demeure ainsi étroit (72 mm), ce qui permet de bien le tenir.
À l’avant, la caméra frontale est toujours dans la bordure et non dans un poinçon afin de placer les deux haut-parleurs en façade, directement face à l’utilisateur. Le panneau arrière est en verre Gorilla Glass 6 satiné, sur lequel les traces de doigts finissent par se voir. Le design du bloc photo diffère totalement des autres Xperia, tout comme les flancs en aluminium, qui présentent désormais d’originales rainures et une encoche pour une dragonne.
Le côté droit est particulièrement occupé. Nous y trouvons une touche volume, un peu trop haute, et celle de mise sous tension, bien placée. C’est d’autant plus important qu’elle intègre un très efficace lecteur d’empreinte digitale. Plus bas, le Xperia Pro-I présente un classique de la marque avec un bouton permettant de déclencher la prise de vue. Ce smartphone va encore plus loin en accueillant un second bouton, plus petit, qui par défaut lance l’application Vidéo Pro.
Ce smartphone à l’indéniable qualité de fabrication conserve une prise casque et bénéficie de la certification d’étanchéité IP68. Il s’agit d’un gros bébé pesant 211 g et frôlant les 9 mm d’épaisseur. La partie logicielle s’appuie toujours sur une surcouche plutôt légère plaquée sur Android 11. C’est sensiblement la même que sur le Xperia 5 III testé pas nos soins ici.
L’écran
La dalle AMOLED de 6,5 pouces présente la particularité, outre son format atypique, de proposer une définition 4K (1 644×3 840 pixels) soit une impressionnante densité de 642 ppp. De plus, cette dalle atteint la fréquence de rafraîchissement de 120 Hz. Autant dire que, sur le papier, nous voilà face à ce qui se fait de mieux sur smartphone. Concernant la fréquence de rafraîchissement, Sony n’a pas prévu de mode automatique. C’est donc à l’utilisateur de choisir entre 60 Hz et 120 Hz.
Par défaut, la luminosité semble un peu faible, mais en fouillant dans les réglages il est possible de gagner quelques nits. Même constat pour les couleurs : une fois leur rendu ajusté, la précision devient excellente. Nous avons particulièrement hâte de voir comment cet écran hors norme se comportera face aux sondes de notre Labo.
Nous commençons donc nos mesures par le contraste et la progressivité, c’est-à-dire la capacité de l’écran à restituer un maximum de nuances entre le blanc et le noir. La dalle du Xperia Pro-I atteint selon notre sonde habituelle un taux de contraste de 420:5. Un excellent score, tout comme celui relatif à la progressivité.
Avec les réglages par défaut, la fidélité des couleurs est très bonne, mais il est possible d’améliorer les choses pour tutoyer l’excellence en se penchant sur les nombreux réglages manuels proposés ou en optant pour le rendu du mode Créateur. Nous mesurons pour finir la directivité de l’écran afin de savoir s’il sera utilisable quand l’utilisateur n’est pas face à lui. Avec un angle de 30°, la perte de luminosité est de 31 % contre 59 % avec un angle de 45°. C’est là aussi plutôt bon, même si nous avons pu croiser plus performant sur ce point précis.
Performances & rapidité
Avec un processeur Qualcomm Snapdragon 888 et 12 Go de RAM, le Sony Xperia Pro-I n’est évidemment pas avare de performances. En pratique, nous n’avons pas constaté de ralentissement et toutes les applications affichent une réactivité sans faille. Même chose pour les jeux vidéo les plus exigeants. Le smartphone présente une certaine propension à chauffer, mais sans que cela se traduise par une baisse des performances.
Pour en avoir le cœur net, nous avons soumis ce smartphone hors du commun à notre très exigeant test de performances. Les tâches correspondant à des usages simples et moyens sont exécutées sans mal. Même chose pour les usages plus complexes. Au final, seul notre dernier échelon pourra nous faire approcher les limites de Snapdragon 888 une nouvelle fois plein de brio.
Les 512 Go de stockage interne devraient suffire à la plupart des utilisateurs, mais une carte microSD peut aussi être utilisée.
La photo
Ce smartphone atypique s’appuie sur un capteur photo de 1 pouce. Une taille plus importante que ce que l’on trouve habituellement sur un mobile. La taille du capteur conditionne celle des photosites : plus ils sont gros, plus ils pourront capturer de la lumière. Entre ce smartphone et le Xperia 5 III, la différence est sensible avec des photosites de respectivement 2,4 contre 1,8 µm. Mais ce capteur, adapté de celui du compact RX100 VII, n’est exploité que sur 60 % de sa surface. Sa définition passe de 21 à 12 mégapixels. Ce choix limite l’encombrement de l’optique : pour obtenir comme ici l’équivalent d’un 24 mm avec un capteur de 1 pouce pleinement utilisé, l’optique dépasserait nettement de l’arrière du smartphone. Pas de panique, l’avantage des photosites plus imposants est, lui, pleinement conservé. Au passage, notons que Sony reprend un principe un temps utilisé par Samsung : l’optique présente deux ouvertures f/2,0 et f/4,0.
Le Xperia Pro-I dispose de deux autres caméras plus classiques : un ultra grand-angle f/2,2 de 12 mégapixels et un téléobjectif x2 f/2,4 lui aussi doté d’un capteur de 12 mégapixels. Une caméra TOF 3D est aussi présente.
Dans le cadre de l’utilisation classique de la photo sur smartphone, c’est-à-dire en mode automatique et avec des images JPEG, on ne peut pas vraiment dire que le Xperia Pro-I creuse l’écart avec les autres mobiles très haut de gamme. L’exposition est maîtrisée et la netteté excellente sur toute la surface de la photo. L’image produite est très naturelle, notamment ses couleurs. Cela peut décontenancer au début, avec un aspect un peu fade et moins contrasté.
Le niveau de détails est excellent pour un capteur de 12 mégapixels, mais il ne peut rivaliser sur ce point avec les smartphones embarquant des capteurs de 48 mégapixels ou plus. En basse luminosité, le constat est le même : le résultat est naturel et vous ne verrez pas des éléments invisibles à l’œil nu comme c’est le cas avec certains modes nuit. Ce Xperia ouvre en revanche de nouvelles perspectives aux amateurs éclairés lorsque l’on opte pour des réglages entièrement manuels et l’enregistrement au format RAW. Si vous maîtrisez le développement avec un logiciel comme Adobe Lightroom, ce smartphone est capable de produire des clichés très intéressants. L’intérêt du capteur 1 pouce prend alors sens.
Nous serons plus brefs sur les deux autres caméras. Le téléobjectif, peu ambitieux en matière de focale, est très performant. Les couleurs produites sont très proches de celles de la caméra principale avec le même naturel. Le niveau de détails est satisfaisant, tout comme la netteté. En basse luminosité, il se montre tout aussi à son avantage. En journée, l’ultra grand-angle reprend à son compte toutes les qualités énoncées pour le téléobjectif. Il se montrera simplement moins convaincant la nuit.
La caméra frontale de 8 mégapixels nous a semblé correcte, sans plus. Pour la vidéo, le Sony Xperia Pro-I fait très fort avec la possibilité de filmer jusqu’en 4K à 120 images par seconde.
Qualité audio
Les deux haut-parleurs n’impressionnent pas vraiment par leur puissance. Un sentiment confirmé par nos mesures Labo avec une puissance maximale de seulement 60 dB. C’est sous la moyenne dans le haut de gamme actuel. La courbe de réponse en fréquences est assez pleine une fois le traditionnel effondrement autour des 80-100 Hz passé. La tenue dans les hautes fréquences est même excellente. La prise casque analogique sera appréciée, tout comme les possibilités de réglages étendues ou encore le système de vibrations dynamiques. Nous retrouvons bien entendu le Dolby Atmos, ainsi que le son spatial 360.
Communication
En optant pour la plateforme Qualcomm Snapdragon 888, Sony s’attache les services d’une partie radio up-to-date. Au programme, une compatibilité étendue avec l’ensemble des technologies actuelles, dont la 5G, bien entendu. Le Xperia Pro-1 dispose en prime du wifi 6 et du Bluetooth 5.2. Nous avons mené notre programme de tests afin de déterminer la sensibilité radio de ce smartphone.
Les résultats sont conformes à nos attentes avec un appareil simplement un peu moins à l’aise en 3G, tandis qu’en 4G la bande 8 demeure légèrement en deçà, comme très souvent avec les terminaux récemment passés entre nos mains. Le Bluetooth et le wifi sont quant à eux plutôt efficaces.
Autonomie
Le Sony Xperia Pro-I embarque une batterie de 4 500 mAh qui lui offre une grosse journée d’utilisation en pratique, mais pas plus. C’est plutôt décevant, comme le confirme le passage dans notre Labo, dont la série de tests est venue à bout de la batterie du Sony Xperia Pro-I en 8 h 38. Pour rappel, l’iPhone 13 Pro Max avait quant à lui résisté plus de 16 heures !
Le smartphone se limite à une puissance de 30 W et il nous a fallu plus de 3 heures pour une pleine charge. Notons que le smartphone se passe de la recharge sans fil.
Général
Dimensions & poids
Conclusion
Atypique sur de nombreux points, le Sony Xperia Pro-I n’est évidemment pas tout à fait grand public. Il vise une cible précise, clairement identifiée par le constructeur nippon, celle des passionnés de photo et de vidéo. Des personnes qui ne se contenteront pas d’appuyer sur le bouton pour capturer des scènes en mode automatique. Ce produit élitiste n’est pas parfait, mais son originalité et les partis-pris qu’il assume totalement sont particulièrement séduisants.