Test Labo du Google Pixel 9a : toujours un bon rapport qualité-prix ?

Notre test détaillé

Le Pixel 9a s’inscrit dans une tradition annuelle bien installée chez Google, qui depuis 2019 décline l’expérience de ses modèles haut de gamme, ici le Pixel 9, en une version plus accessible, juste avant l’arrivée des très attendus Pixel 10. L’objectif et les ambitions de Google restent inchangés. Offrir le meilleur de son expérience premium, le tout avec un rapport qualité-prix indéniable.

Alors que l’évolution entre le Pixel 7a et le Pixel 8a avait été relativement discrète, Google se montre nettement plus ambitieux pour 2025. Le Pixel 9a inaugure plusieurs nouveautés sur le papier : un écran OLED plus grand et plus lumineux, un design dorsal entièrement repensé, plus de puissance, ainsi qu’une batterie plus généreuse.

Proposé à 549 € en version 8/128 Go et à 599 € en 8/256 Go, et disponible en plusieurs coloris (violet, rose, blanc, ou noir), le Pixel 9a se positionne dans une fourchette tarifaire extrêmement concurrentielle. Juste en dessous, on trouve le Nothing Phone (3a) Pro à 479 € pour 256 Go, ainsi que le Samsung Galaxy A56 5G affiché à 499 € (128 Go) et 549 € (256 Go).

Juste au-dessus, le Xiaomi 14T est sorti fin 2024 à 649 € pour une configuration 12 Go / 256 Go, bien que son tarif ait déjà considérablement diminué et avoisine aujourd’hui les 500 € environ.

Design et ergonomie

Le design du Pixel 9a marque une évolution notable par rapport à celui du 8a, à commencer par le module photo arrière. Depuis la famille Pixel 6, Google avait su conquérir un large public grâce à des choix design originaux, comme ce module photo iconique horizontal. Un bloc qui, année après année, s’est trouvé de mieux en mieux intégré, avant de se transformer sur les Pixel 9 en une large pilule élégante.

Sur le Pixel 9, si ce format pilule est bien présent, il est désormais réduit à son strict minimum. Une allure ambivalente : d’un côté, le Pixel 9a rentre un peu dans le rang et perd ce signe distinctif ; de l’autre, la cohérence visuelle fait plus premium, la stabilité sur une surface plane est désormais optimale, et le transport en poche devient plus discret.

Pour le reste, aucune autre révolution n’est à noter. Le cintrage en aluminium semble solide et le dos en plastique conserve une finition mate appréciable. En plus de mieux limiter les traces de doigts, l’ensemble est aussi moins glissant que les dos « glossy » de ses aînés plus onéreux.

Taille d’écran plus grande oblige, le Pixel 9a est légèrement plus grand et large que son prédécesseur : 154,7×73,3 mm contre 152×72,7 mm. Par contre, si l’épaisseur reste la même (8,9 mm), il est avec ses 186 grammes plus léger de 2 grammes que le Pixel 8a. Globalement, la préhension reste agréable et facile, même à une main. L’ensemble est bien aidé par ses arêtes toujours aussi adoucies.

Pour les commandes physiques, Google persiste. Elles sont toujours situées sur le flanc droit et ne tombent pas sous la main de manière fluide pour deux raisons. Déjà, le bouton volume est en dessous du bouton de mise sous tension. Il faut donc prendre l’habitude de cette nouvelle gestuelle, car la majorité des autres contacteurs font l’inverse. Surtout, ces touches sont un peu trop au milieu. Par conséquent, on hésite toujours entre l’index et le majeur pour les atteindre.

Par ailleurs, la firme américaine fait évoluer la durabilité en passant d’une certification IP67 à IP68. Tout en restant solide contre la poussière, le Pixel 9a résiste mieux à des immersions accidentelles plus profondes, jusqu’à 1,5 mètre contre 1 mètre précédemment.

Pour finir, il est dommage que Google se limite à un écran protégé par Gorilla Glass 3, une technologie Corning désormais un peu datée. Pour comparaison, son concurrent le Samsung Galaxy A56 5G bénéficie d’une meilleure protection aux chutes et aux rayures avec son verre Gorilla Glass Victus+.

Écran

L’autre évolution importante du Pixel 9a, c’est son écran plus grand. La dalle passe de 6,1 à 6,3 pouces par rapport au Pixel 8a. Pour le reste, tout est identique : la technologie OLED est toujours présente et le taux de rafraîchissement varie toujours entre 60 et 120 Hz. Petite déception cependant, toujours pas de technologie LTPO à l’horizon.

Concernant la résolution, elle évolue à la marge, passant de 1080×2400 à 1080×2024 pixels. Il est regrettable que Google n’ait pas fait d’effort sur ce point, puisque l’écran étant plus grand, la densité baisse mécaniquement, chutant à 377 ppp contre 430 ppp sur le Pixel 8a. 

À commencer par un gros défaut de son prédécesseur, le taux de contraste passe de 261:5 à 377:5. Un excellent point pour ceux qui aiment regarder des films et des séries sur leur smartphone. 

D’autant que la fidélité des couleurs s’améliore encore, lui valant la note maximale. Même son de cloche du côté de la luminosité. Le Pixel 9a est tout bonnement éblouissant, et on peut l’utiliser sans problème sous un soleil de plomb — rare pour un smartphone milieu de gamme.

Qualité audio

Pour sa partie sonore, le Pixel 9a repose toujours sur deux haut-parleurs. Un principal situé sur la tranche inférieure et un autre d’appoint en haut, sous le cadre du smartphone. À l’usage, la restitution est correcte, mais manque d’assise dans les graves. 

Le peu de basses perceptibles provient uniquement du haut-parleur inférieur, ce qui crée un léger décalage lors d’une écoute sans casque ou écouteurs. Principalement axée sur les médiums, sa signature favorise la clarté et l’intelligibilité des voix dans les contenus vidéo.

S’il ne prend toujours pas en charge Dolby Atmos ou DTS, le smartphone profite de quelques fonctionnalités utiles comme les sous-titres instantanés ou un amplificateur de son, qui améliore sensiblement l’immersion.

En Bluetooth, une petite régression, difficile à expliquer, est à noter. Si le Pixel 9a gère toujours le SBC, l’AAC et le LDAC, il perd la compatibilité avec les codecs aptX présents sur le Pixel 8a.

Performances et interface

Comme le Pixel 9, le Google Pixel 9a est équipé de la dernière puce Tensor G4 développée par Google. Gravée en 4 nm, ce SoC est muni de huit cœurs, dont un Cortex-X4 à 3,1 GHz, trois Cortex-A720 à 2,6 GHz et quatre Cortex-A520 à 1,9 GHz. D’après les tests du Labo Fnac, cette nouvelle configuration offre des performances globales améliorées, notamment en gestion des tâches complexes et extrêmes (multitâche intensif, usage d’IA, retouches photo légères…).

Durant nos trois semaines d’utilisation, le smartphone a fait preuve d’une grande fluidité. Son interface est réactive, sans ralentissement notable, tandis que la stabilité reste appréciable même avec de nombreuses applications en arrière-plan.

Néanmoins, et comme sur les précédents modèles, le Pixel 9a est plus à la peine en performances graphiques. Sa puce Mali-G715 MP7 est suffisante pour la plupart des usages courants, mais elle ne fera pas de miracle sur des jeux vidéo 3D gourmands. Il faudra baisser les attentes en graphismes pour éviter les chutes de framerate. Est-ce réellement une surprise ? Pas vraiment, la famille Pixel a de Google ne s’est jamais positionnée pour séduire les passionnés de jeux vidéo.

Livré avec Android 15, le Pixel 9a offre une interface fidèle à l’esprit « stock Android ». Si son support logiciel reste parmi les plus longs du marché — 7 ans de mises à jour d’Android et de sécurité — l’intégration de l’IA est renforcée grâce au processeur Tensor G4.

De nouvelles fonctions inédites de création sont disponibles. Comme un mode Macro Focus, la possibilité d’ajouter une personne sur une photo ou encore un accès à une gomme magique pour supprimer les bruits alentours sur une vidéo.

L’assistant IA Gemini gagne lui aussi en capacités. Désormais, il est possible de converser de manière naturelle à la voix avec cet assistant, de lui demander de résumer des vidéos YouTube ou encore d’analyser ce que l’on montre à la caméra ou sur son écran. Saluons toutes ces possibilités, autant utiles qu’agréables à utiliser.

Enfin, il est dommage que certaines fonctionnalités manquent sur le Pixel 9a, probablement à cause d’une mémoire vive limitée à 8 Go contre 12 Go sur les Pixel 9. Par exemple, la recherche dans les captures d’écran (Pixel Screenshots) et le résumé des appels vocaux (Call Notes) ne sont pas disponibles.

Communication

Comme son prédécesseur, le Pixel 9a prend en charge la 5G, le Bluetooth 5.3 et le wifi 6e, mais fait toujours l’impasse sur le wifi 7. Après une série de tests au Labo Fnac, le nouveau smartphone milieu de gamme de Google s’avère globalement meilleur. En 4G notamment, il frôle la perfection avec une note de 9,7 contre 7,3 pour le Pixel 8a. Même constat pour le Bluetooth, où Google améliore sensiblement sa copie.

En revanche, la stabilité de la connexion wifi chute cette année, avec un score qui agrippe tout juste la moyenne selon les mesures au Labo Fnac. Cette faiblesse a été confirmée pendant nos premiers jours d’utilisation, durant lesquels le wifi se montrait capricieux. Il avait du mal à se reconnecter automatiquement à un réseau enregistré. Plusieurs réinitialisations des paramètres réseau ont été nécessaires pour retrouver une connexion plus fiable.

Enfin, le Pixel 9a supporte toujours la double SIM avec une carte nano SIM physique et une eSIM. Notons tout de même que le tiroir a changé de place. Il est maintenant en bas du téléphone, alors que sur le Pixel 8a, il se trouvait sur la tranche gauche.

Photo

Le Google Pixel 9a opte toujours pour un double capteur arrière combinant un grand-angle 48 mégapixels (ƒ/1,7) avec stabilisation optique et un ultra grand-angle 13 mégapixels (ƒ/2,2) à mise au point fixe. Cette configuration diffère quelque peu du Pixel 8a, qui embarquait un capteur principal de 64 mégapixels. Malgré cette diminution, le Pixel 9a compense largement grâce à un traitement logiciel plus avancé piloté par la puce Tensor G4.

Les tests du Labo Fnac confirment cette progression, soulignant une amélioration sensible de la qualité optique, de la colorimétrie et des performances en basse lumière. En plein jour, les clichés sont plus équilibrés, avec un meilleur niveau de détail et une gestion plus subtile des zones à fort contraste. Fidèle à l’héritage des Pixel, la colorimétrie sait rester juste, même en contre-jour, et évite toute saturation excessive.

En conditions nocturnes, malgré la réduction de mégapixels, la qualité des photos du Pixel 9a s’améliore également. Plus performant, le traitement logiciel permet un rendu moins lissé et une meilleure maîtrise du bruit. La gestion du point blanc, essentielle la nuit, est particulièrement soignée. Par contre, en intérieur le soir ou si, en extérieur, les éclairages de ville viennent à se raréfier, le Pixel 9a ne fera pas de miracle. Du flou occasionnel s’invite alors sur les bords et parfois au centre de la photo.

Concernant l’ultra grand-angle, il reste le talon d’Achille des smartphones milieu de gamme de Google. Même en plein jour, ce capteur secondaire peine à offrir une netteté impeccable et une bonne gestion des textures complexes.

De son côté, la caméra frontale de 13 mégapixels n’évolue pas techniquement, mais profite à nouveau des avancées algorithmiques. Les selfies se distinguent par un bon niveau de détails, avec une restitution fidèle de la texture de la peau et une colorimétrie naturelle, contrairement à certains smartphones asiatiques qui ont tendance à trop lisser la scène.

Pour conclure, sachez que le Pixel 9a filme en 4K jusqu’à 60 images par seconde avec une stabilisation combinant optique et électronique, tandis que la caméra frontale filme en full HD jusqu’à 60 images par seconde ou en 4K à 30 images par seconde.

Autonomie

Malgré une batterie plus généreuse de 5 100 mAh contre 4 492 mAh sur son prédécesseur, le Pixel 9a déçoit sur l’autonomie réelle. Le Labo Fnac mesure ainsi seulement 8 heures d’utilisation standardisée, soit 4 heures de moins que le Pixel 8a. Au quotidien, le smartphone peine à tenir une journée complète en usage intensif. La recharge devient souvent inévitable en fin de journée, notamment le week-end pour ceux qui utilisent beaucoup leur téléphone en soirée.

Cette contre-performance est d’autant plus notable lorsqu’on la met en regard des résultats de la concurrence. Par exemple, le Samsung Galaxy A56 5G, doté d’une batterie comparable de 5 000 mAh, dépasse largement les 16 heures d’autonomie, tandis que le Nothing Phone 3a affiche près de 14 heures, plaçant la barre très haut dans ce segment.

Côté recharge, la déception continue. Si le Pixel 9a conserve une puissance maximale de 18 W en filaire, le Labo Fnac a relevé un temps de charge de 1 h 40, nettement plus long que les 1 h 14 du Pixel 8a. En contrepartie, le Pixel 9a inaugure enfin une prise en charge de la charge sans fil Qi à 7,5 W, assez rare sur ce segment de prix.