L’iPhone 16 Pro dispose enfin du même équipement photo que la version Max, mais ce n’est pas la seule nouveauté de cette génération, pas vraiment révolutionnaire, certes, quoique très bien née.
En résumé
Même si l’iPhone 16 Pro n’est pas encore en mesure de tenir sa principale promesse (celle de l’IA Apple Intelligence), il reste un smartphone en tous points impressionnant. Équipé d’un écran à la diagonale plus généreuse qu’auparavant, il propose une image hyper lumineuse et impeccablement fluide grâce à ses 120 Hz. Mais ce qui impressionne encore davantage, ce sont peut-être ses performances de pointe. La Puce A18 Pro fait des merveilles dans tous les scénarios d’usage, et Apple a nettement amélioré sa copie en termes de dissipation thermique.
En photo, à part un ultra grand-angle en progrès (on passe à 48 mégapixels), peu de nouveautés cette année. Les trois capteurs continuent de proposer des clichés de grande qualité, même si l’on peut regretter un traitement un peu exagéré dans certains cas. Enfin, si l’autonomie ne progresse pas particulièrement, on continue de se satisfaire d’une batterie capable de tenir une grosse journée sans trop de problèmes.
Note technique
Les plus et les moins
- Son écran impressionnant
- Les performances décoiffantes
- Une bonne autonomie
- Polyvalent en photo
- Pas d'Apple Intelligence au lancement
- Un bouton Camera Control anecdotique
- Des photos encore assez bruitées
Détail des sous notes
Notre test détaillé
C’est sans aucun doute devenu l’habitude la plus ancrée du monde des nouvelles technologies : chaque année, le mois de septembre voit fleurir de nouveaux iPhone. Mais les iPhone 16 de 2024 sortent dans un contexte un peu particulier.
Aussi, commençons par évacuer d’emblée le sujet qui fâche : à l’heure où nous écrivons ces lignes, les iPhone 16 lancés ne bénéficient pas encore de la fonction Apple Intelligence. Son déploiement est prévu pour courant 2025 en Europe, sans plus de précision. Les critiques se sont cristallisées autour de cette absence. Il faut dire qu’Apple a un peu tendu le bâton pour se faire battre en communiquant beaucoup sur d’alléchantes fonctions d’intelligence artificielle. Il faudra un peu de patience pour les découvrir.
Mais est-ce pour autant qu’il faut tirer sur les iPhone 16 à boulets rouges ? Plutôt que de nous étendre sur le sujet, nous avons choisi de les tester de manière classique. Car, après tout, ils promettent des évolutions techniques et fonctionnelles intéressantes.
Avant de passer à la prise en main à proprement parler, commençons par nous pencher sur les principales caractéristiques de l’iPhone 16 Pro qui nous intéresse ici. Il est doté d’un écran OLED LTPO 120 Hz Super Retina XDR de 6,3 pouces protégé par un verre Ceramic Shield de seconde génération. Son cœur bat au rythme de la puce Apple A18 Pro gravée en 3 nm. Quatre variantes de stockage sont proposées (128, 256, 512 Go et 1 To), toutes avec 8 Go de RAM.
La photographie est assurée par un triple module comprenant un capteur principal de 48 Mpx, un téléobjectif périscope de 12 Mpx offrant un zoom optique x5 et un ultra grand-angle de 48 Mpx, le tout complété par un scanner LiDAR 3D TOF. À l’avant, une caméra de 12 Mpx avec stabilisation optique et un capteur 3D SL prennent place. La sécurisation Face ID est également de la partie. L’autonomie est confiée à une batterie de 3582 mAh, compatible avec la charge filaire rapide, la charge sans fil MagSafe de 25 W et la charge sans fil Qi2 de 15 W.
Général
Dimensions & poids
Design et ergonomie
L’iPhone 16 Pro reprend globalement le design de la génération précédente, avec néanmoins quelques nouveautés bienvenues. L’écran OLED gagne ainsi légèrement en taille, passant de 6,1 à 6,3 pouces, tout en réduisant encore les bordures. La qualité de fabrication reste exemplaire, avec des finitions en titane qui renforcent la sensation de produit très haut de gamme. L’ensemble est donc aussi familier qu’élégant. Après avoir connu une sérieuse cure d’amaigrissement entre le 14 Pro (206 g) et le 15 Pro (187 g), le nouveau venu reprend un peu de poids sur la balance, à 199 g. Il reste néanmoins très agréable à utiliser et ne paraît jamais trop lourd.
Outre l’écran qui grandit un peu, Apple a aussi ajouté un nouveau bouton Commande de l’appareil photo sur la tranche droite, permettant de contrôler plus facilement l’application photo. Ce bouton permet de déclencher rapidement la prise de vue, de changer de mode ou encore de zoomer, sans avoir à toucher l’écran. Une addition intéressante en théorie… qui peine à convaincre en pratique.
Ce nouveau bouton se montre bien plus indiqué pour une utilisation en mode paysage, et assez compliqué à appréhender lorsque vous tenez le téléphone à une seule main, en mode portrait. Mais surtout, après des années à utiliser l’interface de l’appareil photo des iPhone, il n’est pas simple de prendre de nouvelles habitudes. Il faudra donc du temps et de la pratique pour juger cette nouvelle touche.
L’écran
La dalle Super Retina XDR OLED de 6,3 pouces présente une définition de 1206×2622 pixels et une densité de 460 pixels par pouce, la finesse d’affichage est bien au rendez-vous. On retrouve la technologie ProMotion qui permet de varier dynamiquement la fréquence de rafraîchissement jusqu’à 120 Hz, une technologie réservée donc aux versions Pro des iPhone. Apple annonce une luminosité maximale de 2000 nits, un chiffre élevé certes, mais la concurrence fait mieux aujourd’hui. On pense notamment aux 2600 nits du Samsung Galaxy S24 ou encore aux 3000 nits du Google Pixel 9 Pro.
En matière d’écran d’iPhone, Apple nous a habitués à l’excellence ces dernières années et pourtant l’iPhone 15 Pro n’avait pas réellement impressionné les spécialistes du Labo Fnac. Ils avaient notamment pointé du doigt sa précision des couleurs parfois hésitante et une directivité moyenne entraînant une perte de luminosité élevée. Autant dire que son successeur est attendu au tournant. Les mesures du Labo aboutissent à un taux de contraste quasiment inchangé avec 433:5 contre 421:5 sur l’iPhone 15 Pro. L’écran du nouveau modèle progresse sur la fidélité des couleurs puisque l’on tutoie désormais la perfection. La perte de luminosité lorsque l’on n’est pas face à l’écran est moins importante : avec un angle de 30°, on passe de 30 à 24 % de perte de lumière et de 65 à 58 % avec un angle de 45°.
En pratique, nous voilà face à un très bel écran qui profite de noirs profonds et de couleurs éclatantes sans être saturées. Il présente une lisibilité optimale, même en plein soleil. Au-delà des chiffres communiqués par la marque, l’utilisation en extérieur ne pose effectivement aucun problème au quotidien, même en environnements particulièrement lumineux.
Performances et interface
L’iPhone 16 Pro embarque la dernière puce maison d’Apple, l’A18 Pro, associée à 8 Go de mémoire vive. Cela peut sembler peu par rapport à certains smartphones Android qui embarquent 16 Go de mémoire vive. Mais les capacités d’optimisation des ingénieurs d’Apple ne sont plus à démontrer. Cette puce hexacore gravée en 3 nm promet même des performances CPU et GPU en hausse d’environ 20 % par rapport à l’A17 Pro des iPhone 15 Pro, elle-même déjà une bête de course. À l’usage, ce SoC se montre très véloce dans tous les domaines, de la navigation quotidienne aux jeux gourmands.
Qu’est-ce que cela donne face au protocole de tests du Labo Fnac ? Contre toute attente, les différentes mesures ne mettent pas en lumière de différence entre l’A18 Pro de l’iPhone 16 Pro et l’A17 Pro de son prédécesseur. Mais ce n’est pas foncièrement une mauvaise nouvelle, puisque le smartphone d’Apple reste l’un des plus performants du moment. Il s’affranchit sans mal des usages les plus extrêmes et, au final, seules ses performances graphiques semblent très légèrement en retrait.
L’iPhone 16 Pro tourne sous iOS 18, qui apporte son lot de nouveautés. La marque a mis l’accent cette année sur les possibilités supplémentaires de personnalisation de l’écran d’accueil et des widgets. Il est désormais possible de créer plusieurs pages d’écran d’accueil, chacune avec sa propre disposition d’icônes et de widgets. Ces derniers gagnent aussi en flexibilité, avec davantage de tailles et de formes disponibles. iOS 18 apporte par ailleurs son lot d’améliorations en termes de confidentialité et de sécurité (mode anti-fingerprinting, masquage de l’adresse e-mail lors de la création de comptes, etc.).
Toutefois, comme dit plus haut, la nouvelle fonction la plus attendue d’iOS 18, Apple Intelligence, brille par son absence. Apple n’a pris aucun risque avec le RGPD européen. Et il faudra attendre 2025 pour en profiter sous nos latitudes. Si les attentes sont grandes, c’est parce qu’Apple Intelligence promet de changer, pour le meilleur, l’interaction avec les iPhone, en offrant un assistant personnel compétent, capable, en théorie, de répondre à des requêtes complexes et d’apprendre de nos habitudes. Mais c’est surtout son intégration poussée à Siri et aux autres applications natives qui laisse entrevoir un potentiel immense, tant en termes de productivité que de confort d’utilisation.
Photo
Contrairement à l’année dernière, les iPhone 16 Pro et Pro Max disposent exactement de la même configuration photo. On retrouve un capteur principal de 48 Mpx, un ultra grand-angle, lui aussi de 48 Mpx (contre 12 Mpx sur les 15 Pro), et un téléobjectif périscopique offrant un grossissement optique x5. C’est évidemment à l’avantage du 16 Pro que nous testons ici, et qui n’a plus à rougir de ses caractéristiques photographiques. Désormais, vous pourrez faire votre choix uniquement en fonction du gabarit du smartphone, sans avoir à sacrifier la qualité photo.
La caméra principale est donc identique à celle de la précédente génération. Accompagnée d’un nouvel ISP et d’un nouvel OS, se comporte-t-elle de la même manière face aux différentes mesures du Labo Fnac et à l’œil de ses experts ? La réponse est globalement oui. La qualité optique est toujours parfaite, mais on trouve aussi toujours le même déficit au niveau de la sensibilité du comportement en basse lumière. La vraie déception est sans doute l’ultra grand-angle qui, malgré le plein de pixels fait par rapport à la précédente génération, ne franchit pas de cap en matière de qualité. Il n’en reste pas moins convaincant, mais on s’attendait à des progrès plus marqués.
La caméra frontale est identique sur les deux générations d’iPhone Pro. Les sondes du Labo Fnac révèlent un comportement quasi similaire, ce qui est plutôt logique.
En pratique, la qualité des clichés est excellente, avec un niveau de détails élevé, des couleurs fidèles et un traitement logiciel toujours aussi efficace. Le capteur principal de 48 Mpx utilise la technologie du pixels binning pour capturer davantage de lumière dans les scènes sombres. Ce n’est certes pas la révolution quand on compare avec les résultats de l’iPhone 15 Pro. Mais les clichés de nuit gagnent un peu en netteté et en clarté, avec un niveau de bruit numérique réduit. C’est toujours ça de pris.
Côté vidéo, les iPhone 16 Pro filment jusqu’en 4K à 120 fps et proposent un mode Cinématique amélioré, pour (essayer de) réaliser des vidéos au rendu proche du cinéma. La stabilisation est également revue à la hausse, offrant des vidéos parfaitement fluides, même en mouvement. Enfin, nous avons beaucoup apprécié la fonction Mix audio, qui permet d’isoler les voix tout en réduisant au maximum les bruits. Tout n’est pas encore parfait, mais les résultats sont souvent bluffants.
Apple propose aussi un nouveau mode Styles photographiques qui offre la possibilité de modifier à votre goût la tonalité colorimétrique de vos photos.
Communication
Côté connectivité, l’iPhone 16 Pro adopte enfin le wifi 7, accompagné du Bluetooth 5.3, du NFC, de l’Ultra Wideband de 2e génération et de l’USB Type-C 3.2 Gen 2. Bien entendu, la 5G est présente avec le support de toutes les bandes de fréquences et de la norme 5G Advanced qui optimiserait les débits.
L’iPhone 16 Pro est passé dans la chambre anéchoïque du Labo Fnac afin que sa capacité à recevoir et émettre sur les réseaux 2G, 3 G et 4G soit mesurée. Le smartphone se comporte très bien, avec un creux sur la bande 8 de la 4G un peu plus marqué. Il est en revanche plus performant que l’iPhone 15 Pro sur la bande 28 de la 4G. Sa puce wifi est véloce et devrait profiter du réseau wifi 7 pour atteindre d’impressionnants débits.
Autonomie
Apple nous avait promis une autonomie améliorée pour ses nouveaux smartphones, avec notamment une batterie de 3582 mAh, 10 % plus conséquente que celle du précédent modèle, et un processeur qui serait encore optimisé en matière d’efficience énergétique. L’iPhone 15 Pro avait plutôt bien résisté au test d’autonomie du Labo Fnac avec un très honorable 12 h 56. C’est par exemple 2 h 20 de plus que le Samsung Galaxy S24. Mais le plan ne se déroule pas comme prévu, puisque l’iPhone 16 Pro fait moins bien que son prédécesseur avec une autonomie de 11 h 26. Une durée mesurée par le Labo Fnac inférieure de 90 minutes…
À l’usage, pourtant, le téléphone est capable de tenir une journée complète loin d’une prise, même avec une utilisation assez intensive. Ce qui est une excellente nouvelle pour un modèle « non Max ». Pourtant, nous n’avons lésiné ni sur les sessions de navigation GPS ni sur les jeux vidéo pendant ces journées.
Dommage que la charge filaire rapide ne soit toujours pas au niveau de la concurrence sous Android, avec seulement 25 W en entrée. Le protocole du Labo Fnac indique un temps de charge de 69 minutes, soit 19 minutes moins que la précédente génération. Un gain indéniable que nous avons du mal à expliquer, mais bon c’est toujours bon à prendre.
Apple a fait des efforts du côté de la recharge sans fil MagSafe qui peut désormais atteindre une puissance de 25 W, à condition toutefois d’utiliser la nouvelle génération de socle Apple. L’iPhone 16 Pro est compatible avec les chargeurs au standard Qi2, mais il faut se contenter de 15 W.
Conclusion
Même si l’iPhone 16 Pro n’est pas encore en mesure de tenir sa principale promesse (celle de l’IA Apple Intelligence), il reste un smartphone en tous points impressionnant. Équipé d’un écran à la diagonale plus généreuse qu’auparavant, il propose une image hyper lumineuse et impeccablement fluide grâce à ses 120 Hz. Mais ce qui impressionne encore davantage, ce sont peut-être ses performances de pointe. La Puce A18 Pro fait des merveilles dans tous les scénarios d’usage, et Apple a nettement amélioré sa copie en termes de dissipation thermique.
En photo, à part un ultra grand-angle en progrès (on passe à 48 mégapixels), peu de nouveautés cette année. Les trois capteurs continuent de proposer des clichés de grande qualité, même si l’on peut regretter un traitement un peu exagéré dans certains cas. Enfin, si l’autonomie ne progresse pas particulièrement, on continue de se satisfaire d’une batterie capable de tenir une grosse journée sans trop de problèmes.