Prise en main

Prise en main du Samsung Galaxy Z Flip 6 : abouti et efficace, mais sans prise de risque

04 septembre 2024
Par Georges Prat
Prise en main du Samsung Galaxy Z Flip 6 : abouti et efficace, mais sans prise de risque
©Samsung

Le Samsung Galaxy Z Flip 6 s’apparente plus à une évolution qu’à une révolution. Pour autant, si certains trouveront logiquement les changements trop timides, force est de constater que ce pliant est un compagnon agréable, fluide et doté d’une interface quasi parfaite.

En résumé

Samsung s’endort-il sur ses lauriers ? C’est ce que l’on pourrait penser au regard du peu de changements techniques sur cette nouvelle génération de Galaxy Z Flip. Certes la puissance progresse un peu, mais l’essentiel se concentre sur le design encore affiné. On pourrait bien entendu évoquer l’excellente section logicielle boostée par l’IA, mais le Flip 5 en bénéficie également par le biais de mises à jour. Plus que jamais, le Moto RAZR 50 Ultra se pose comme un sérieux concurrent objectif, mais il lui sera difficile de lutter contre l’aura du Samsung Galaxy Z Flip 6 qui demeure malgré les limites perçues tout au long de notre prise en main un excellent smartphone.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Encore plus beau
  • Finitions au top
  • Résistance à la poussière officialisée
  • Fluide
  • Caméra principale maîtrisée
  • Autonomie en léger progrès
  • Interface au top avec le plein d’IA
  • Suivi logiciel de 7 années !
Les moins
  • Chauffe un peu
  • Puissance de charge famélique
  • Ultra grand-angle moyen
  • Pliure perceptible

Notre prise en main détaillée

Samsung est une des rares marques, voire la seule, à proposer deux types de smartphones pliants. Le Fold, qui se plie verticalement, et le Flip, qui se plie horizontalement et rappelle les téléphones à clapet en vogue dans les années 2000. Les deux interprétations calquent leur rythme de renouvellement et c’est donc tout naturellement qu’après notre prise en main du Fold 6, nous vous proposons celle du Flip, que la marque n’hésite pas à qualifier de pliant le plus design.

Samsung Galaxy Z Flip 6
©L’Éclaireur

Le Samsung Galaxy Z Flip 6 débarque donc avec une cible un peu plus grand public que son grand frère. Si celui-ci voit ses tarifs légèrement augmenter, ce n’est pas le cas du Flip 6, un effort toujours appréciable. Le smartphone est proposé avec 256 ou 512 Go de mémoire interne pour respectivement 1199 et 1319 €, avec systématiquement 12 Go de RAM contre 8 pour la précédente génération (commercialisée au prix de 1199 et 1339 €).

Le Samsung Galaxy Z Flip 6 est proposé en bleu, gris, jaune et vert d’eau comme notre exemplaire prêté par la marque pour cette prise en main. Pour rappel, le Labo Fnac travaillera de son côté sur un modèle du commerce. La concurrence se résume, si l’on n’évoque que les modèles officiellement disponibles en France, au Moto Razr 50 et au Razr 50 Ultra.

Samsung Galaxy Z Flip 6
©L’Éclaireur

Ces deux modèles, dont les prix s’échelonnent entre 899 et 1199 euros, ne manquent pas d’atouts, notamment le Razr 50 Ultra testé par nos soins il y a quelques jours à peine. On note ainsi que, pour le prix du Samsung Galaxy Z Flip 6 de base, il propose deux fois plus de stockage, 512 Go contre 256 Go, ainsi qu’une batterie plus grosse et une recharge plus rapide.

Design et prise en main

Pour ce nouveau millésime, le Flip semble reprendre la recette appliquée par le Fold 6 avec un travail d’optimisation plus qu’une remise à plat. Cela commence avec un design qui ne remet pas en cause l’architecture générale du smartphone, mais dégage un peu plus de puissance, de caractère, avec des flancs plus anguleux qui confèrent à l’ensemble un aspect plus robuste. Pour autant, cela ne nuit pas au confort de la prise en main.

La charnière évolue pour plus de robustesse, avec la capacité de résister à 200 000 manipulations au moins. Elle permet d’apprécier le grand écran de 6,7 pouces, soit la même diagonale que celui de la précédente génération. Rappelons que le Moto Razr 50 Ultra va encore plus loin avec ses 6,9 pouces de diagonale.

Samsung Galaxy Z Flip 6
Déplié, le Samsung Galaxy Z Flip 6 est un long smartphone lorsqu’il est utilisé verticalement.©L’Éclaireur

Malgré la nouvelle charnière, la fameuse pliure est toujours présente visuellement, mais aussi lorsque l’on passe le doigt dessus. Comme pour le Fold, elle ne nous a pas vraiment gênés, mais elle existe. La dalle occupe 85,5 % de la surface et son ratio demeure inchangé. Elle intègre dans un poinçon la caméra frontale. Samsung annonce une résistance à la pression multipliée par deux. Replier le smartphone permet d’apprécier une charnière au fonctionnement plutôt onctueux. L’écran externe est lui aussi identique, en matière de dimensions et de format en tout cas, à celui du Galaxy Z Flip 5. Il affiche ainsi 3,4 pouces, contre 4 pouces pour le Moto.

Samsung Galaxy Z Flip 6
Les caméras prennent place dans un décroché qui vient mordre sur la surface d’affichage de l’écran externe.©L’Éclaireur

La surface d’affichage est tronquée par un renforcement destiné aux deux caméras qui sont mises en avant par un anneau aux couleurs du terminal qui ceint chacune d’entre elles. C’est plutôt esthétique, surtout dans la version vert d’eau prêtée par la marque. Les deux écrans sont protégés par du verre Gorilla Glass Victus 2. On retrouve le même matériau au dos, dans une finition mate qui résiste particulièrement bien aux traces de doigt.

Lorsqu’il est ouvert, nous avons face à nous un smartphone plutôt long : 165,1 mm. C’est tout de même 2,8 mm de plus que le S24 Ultra du constructeur coréen. Le haut de l’écran ne sera pas accessible sans avoir à modifier sa prise en main. De même, les touches matérielles pourront sembler trop hautes. C’est surtout dommageable pour le bouton de mise sous tension, car celui-ci dissimule le lecteur d’empreinte digitale. Quant aux touches de réglage du volume, elles sont franchement hors de portée de la plupart des mains.

Samsung Galaxy Z Flip 6
©L’Éclaireur

Le smartphone propose un connecteur USB-C et une trappe pour loger une nanoSIM. Il affiche la même épaisseur que son prédécesseur, soit 6,9 g et un poids identique. Il bénéficie lui aussi de la certification IP48. Étanche, il ne craint désormais plus les particules de plus de 1 mm de circonférence. Les ajustements sont parfaits et les matériaux présentent un aspect premium indéniable.

Écran

La dalle pliante est très proche de celle du Flip 5 : même format, même taille… mais aussi même définition de 1080×2640 pixels et donc même densité de 426 ppp. Il y a pourtant du neuf. Tout d’abord, Samsung a boosté sa luminosité qui passe ainsi en pic de 1750 à 2600 nits. Ensuite, la technologie LPTO débarque. La fréquence de rafraîchissement va donc varier dynamiquement entre 1 et 120 Hz. Cela permet essentiellement d’optimiser l’autonomie générale du smartphone. Il est toujours possible de se limiter au 60 Hz classique. Cet écran sera soumis aux sondes du Labo Fnac et à l’œil de ses spécialistes. En pratique, nous l’avons trouvé très agréable, y compris au soleil où sa luminosité très élevée fait des merveilles. Le rendu des couleurs est convaincant après avoir opté pour le mode Naturel.

Samsung Galaxy Z Flip 6
©L’Éclaireur

L’écran extérieur suit la même voie que son homologue intérieur. Sa dalle AMOLED conserve la même diagonale de 3,4 pouces et la même résolution de 720×748 pixels avec une densité d’un peu plus de 300 ppp. Sa fréquence de rafraîchissement se cantonne au 60 Hz sans variation dynamique. Si ce chiffre peut faire « jaser » en 2024, à l’heure où le Moto Razr 50 Ultra atteint les 165 Hz, il nous semble que, sur une petite dalle, une fréquence plus élevée a finalement peu d’intérêt. Le seul véritable changement réside dans une luminosité en pic plus élevée, puisqu’elle atteint désormais 2600 nits, contre 1600 nits sur la précédente génération. L’intérêt est immédiat, surtout sur un écran extérieur utilisé très fréquemment, par exemple pour prendre connaissance rapidement d’une notification.

Samsung Galaxy Z Flip 6
©L’Éclaireur

A contrario, nous serons beaucoup moins regardants quant à la justesse des couleurs, car cet écran secondaire n’est pas destiné à notre sens à apprécier la précision d’une photo par exemple.

Qualité audio et communication

Côté audio, nous trouvons deux haut-parleurs pour une expression stéréophonique lorsque le smartphone est ouvert. La puissance nous a semblé plutôt bonne, mais le Labo Fnac l’établira avec précision. Le rendu est axé sur les médiums et les hauts médiums, très classique donc, mais là aussi le Labo Fnac sera capable de nous donner une mesure de la réponse en fréquences précise.

Le Samsung Galaxy Z Flip 6 offre un environnement logiciel riche pour gérer totalement ses deux transducteurs. On retrouve le Dolby Atmos avec un mode Automatique ou des modes Scènes, un égaliseur graphique, l’Adapt Sound (égalisation générée en fonction de l’analyse de votre audition)…

Samsung Galaxy Z Flip 6
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Le pliant propose une section communication et pour tout dire un petit peu décevante. Le wifi 7 par exemple est aux abonnés absents, bien que le wifi 6e se montre largement à la hauteur. Le Bluetooth demeure figé à la version 5.3 du protocole de communication, alors que l’on voit aujourd’hui des smartphones en 5.4. Le modem radio prend en charge les réseaux 5G les plus véloces sans sourciller. Utilisé durant un mois, ce smartphone nous a donné satisfaction. En wifi ou en 5G, la connexion internet est stable et véloce. Un passage dans la célèbre chambre anéchoïque du Labo Fnac apportera des mesures précises sur la capacité du Samsung Galaxy Z Flip 6 à accrocher les réseaux sans fil.

Performances et interface

Le Samsung Galaxy Z Flip 6 s’appuie exactement sur la même base mécanique que le Fold : même processeur Snapdragon 8 Gen 3 et même quantité de RAM, 12 Go en l’occurrence. Logiquement, nous retrouvons en pratique le même niveau de fluidité. Nous avons bien un smartphone haut de gamme capable de s’affranchir de toutes les tâches et de faire fonctionner tous les jeux.

Mais nous avons constaté une chauffe sensible qui se concentre au dos de l’appareil. Cette chauffe entraîne logiquement une réduction de la fréquence de fonctionnement des composants internes pour en faciliter le refroidissement. Le protocole du Labo Fnac nous apprendra comment cette nouvelle génération se comporte et si le gain par rapport au Samsung Galaxy Z Flip 5 est sensible.

Samsung Galaxy Z Flip 6
©L’Éclaireur

Le Samsung Galaxy Z Flip 6 permet d’apprécier le savoir-faire de la marque en matière d’optimisation logicielle. Le duo One UI 6.1 et Android 14 est proche de la perfection, ultrariche en fonctionnalités sans être une usine à gaz. Les utilisateurs avancés pourront peaufiner dans les moindres détails l’interface et le comportement de leur smartphone.

Samsung Galaxy Z Flip 6
©L’Éclaireur

Mais ce n’est pas tout, car, sans surprise, le Samsung Galaxy Z Flip 6 embarque Galaxy AI, c’est-à-dire de très nombreuses fonctions animées par l’intelligence artificielle. Il ne s’agit pas de deux mots à la mode, mais d’apports réels. Certes, tous n’ont pas la même pertinence ou efficacité, mais force est de constater que certaines possibilités sont bluffantes. On pense à la traduction en temps réel, au résumé de pages web, à la mise en forme de notes ou encore à Studio Portrait… Comme tous les derniers haut de gamme de Samsung, le Galaxy Z Flip 6 bénéficie de sept ans de mises à jour, OS et patches de sécurité.

Samsung Galaxy Z Flip 6
©L’Éclaireur

Par défaut, l’écran secondaire se limite à l’affichage des notifications, d’informations de base et de widgets. Dans ce sens, la proposition de Samsung semble bien limitée par rapport à celle de Moto. Heureusement, pour remédier à cela, il suffit d’installer l’application Good Lock dans le Galaxy Store (ce qui garantit une application validée par la marque) et le plug-in MultiStar. Vous pourrez alors lancer les applications que vous voulez sur le petit écran externe de votre Flip.

Photo

Pour ce nouveau millésime, Samsung a décidé d’upgrader la caméra principale de son Flip. On trouve ainsi le même module que sur le Fold 6, mais aussi sur les Galaxy S24 et S24+. Il s’agit donc d’un capteur de 50 mégapixels déployant par défaut le pixels binning. Il produit des images de 12,5 mégapixels en réunissant ses pixels par groupes de quatre. L’optique est l’équivalent d’un 23 mm argentique. Elle affiche une ouverture ƒ/1,8. Le deuxième capteur ne change pas par rapport à la précédente génération. Il s’agit toujours d’un ultra grand-angle de 12 mégapixels associé à une optique ƒ/2,2 présentant un champ de vision sur 123°. La caméra frontale est elle aussi reprise telle quelle du Flip 5. Elle s’appuie sur un capteur de 10 mégapixels.

Samsung Galaxy Z Flip 6
©L’Éclaireur

Le Samsung Galaxy Z Flip 6 est également attendu de pied ferme par les spécialistes du Labo Fnac, mais, en attendant leur verdict, voici nos impressions.

Samsung Galaxy Z Flip 6
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Sous un beau soleil estival, la caméra principale est excellente. Les photos sont détaillées et dynamiques. Les couleurs sont légèrement saturées, mais elles ne tombent pas dans une caricature trop éloignée de la réalité. Un modèle d’équilibre, donc. Le mode 50 mégapixels est facilement accessible pour apporter un peu plus de détails. La nuit, le résultat est excellent aussi. Le grand-angle est mis à contribution grâce à son capteur de 50 mégapixels pour offrir un zoom numérique x2 tout à fait convaincant.

Samsung Galaxy Z Flip 6
©L’Éclaireur

L’ultra grand-angle ne soutient pas la comparaison en matière de netteté, surtout en périphérie de la photo. En basse luminosité, cela ne s’arrange pas vraiment, mais il sera possible d’obtenir des clichés acceptables pour une utilisation sur les réseaux sociaux. La caméra frontale est efficace, mais l’architecture particulière du Samsung Galaxy Z Flip 6 permet d’utiliser ses caméras dorsales pour réaliser des selfies de haute qualité. En effet, l’écran externe permet de cadrer avec précision.

Samsung Galaxy Z Flip 6
©L’Éclaireur

Samsung nous réserve parfois des surprises. Ici, cela concerne la vidéo. Équipé du même processeur et de la même caméra principale que le Fold 6, le Flip 6 ne propose pas la captation en 8K… Ce n’est pas indispensable, tant s’en faut, mais cela demeure étrange. Il filme donc en 4K à 60 images par seconde pour des résultats d’un bon niveau, mais le S24 Ultra est un cran au-dessus, en matière de détails notamment.

Autonomie

Bonne nouvelle, le Samsung Galaxy Z Flip 6 dispose d’une batterie de plus forte capacité que son prédécesseur ! Elle passe ainsi de 3700 à 4000 mAh. Voilà qui augure d’une autonomie en progrès, sachant en prime que la nouvelle génération de processeurs Qualcomm a plutôt bonne réputation en matière de consommation énergétique. Pour rappel, le Samsung Galaxy Z Flip 5 avait tout juste atteint la barre des dix heures de fonctionnement au redoutable test d’autonomie du Labo Fnac. Autant dire que nous avons particulièrement hâte de voir comment le nouveau venu se comportera.

Samsung Galaxy Z Flip 6
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Pour notre part, nous avons pu nous passer de charge durant une bonne journée : l’écart avec le Flip 5 existe, d’une heure environ. Nous nous attendions à un peu mieux.

Samsung Galaxy Z Flip 6
La charnière est plus solide et limite l’intrusion de poussières.©L’Éclaireur

Pour la charge, justement, rien ne change et le Samsung Galaxy Z Flip 6 se contente des 25 W maximum réglementaires sur cette famille. Autant dire qu’en matière de vitesse de rechargement, on a vu franchement mieux, y compris chez la concurrence puisque le Moto Razr 50 Ultra accepte 45 W. Le Flip 5 avait nécessité 1 h 41 pour une pleine charge en suivant le rigoureux test du Labo Fnac. Qu’en sera-t-il sur cette nouvelle génération dotée d’une batterie de plus grosse capacité ? L’optimisme n’est pas de rigueur sachant que, de manière empirique, nous avons estimé le temps de charge à 95 minutes environ. Le Samsung Galaxy Z Flip 6, qui n’est pas livré avec un bloc secteur, propose toujours la compatibilité avec la charge sans fil 15 W et la recharge inversée 4,5 W. Là non plus, pas de changements à l’horizon.

Article rédigé par
Georges Prat
Georges Prat
Journaliste