Test Labo de l’Oppo Reno 6 5G : un smartphone performant, au design inspiré

Notre test détaillé

Le Reno 6 vient se positionner au sommet du milieu de gamme de la marque avec son tarif sous la barre des 500 €. Une zone complexe où l’on peut trouver des concurrents jouant à fond la carte du prix avec des smartphones mieux armés en matière de caractéristiques techniques. Mais aligner des composants ne fait pas forcément un meilleur mobile. Oppo entend, lui, effectuer un choix judicieux des différents éléments afin de proposer un modèle homogène sur le plan technique et doté de lignes originales. Au programme, une seule configuration mémoire, soit 8 Go de mémoire vive et 128 Go de stockage interne.

Le design, l’ergonomie et l’interface

À l’avant, nous retrouvons un écran de 6,43 pouces qui occupe plus de 90 % de la façade grâce à des bordures très fines et à une caméra frontale placée dans un poinçon. Les designers de la marque s’éloignent de la tendance actuelle des lignes courbes en optant pour une coque plate et des flancs tout aussi rectilignes. Cela rappelle pour être franc les iPhone 4 et 5, une inspiration qui n’a rien de honteuse, bien entendu, et qui permet surtout de faire preuve d’un peu d’originalité en 2021. Le dos du Reno 6 s’appuie sur du verre Panda Glass 2 sur lequel est appliqué le revêtement spécifique Oppo Glow qui a nécessité pas moins de 20 dépôts de brevet.

Sur notre exemplaire de test noir, la coque adopte une finition mate peu sensible aux traces de doigt et très agréable au toucher. Les flancs en aluminium sont rectilignes sans que cela nuise au confort de la prise en main. Il faut dire aussi que le Reno 6 est un petit gabarit au milieu de la production actuelle. Il pourra être aisément utilisé par tout le monde, y compris les personnes ayant de petites mains. Seul petit regret, il ne présente pas de véritable étanchéité, mais simplement une conformité IP 54 : le smartphone résiste aux environnements poussiéreux et aux projections d’eau, mais pas à une immersion complète.

La surcouche maison ColorOS (version 11.3) est associée à Android 11. Celle-ci pousse très loin les possibilités de personnalisation. Il est ainsi possible de changer le style des icônes, la disposition des applications, les couleurs, le style du capteur d’empreinte digitale et plus encore. L’éclairage des bords demeure présent pour vous informer de l’arrivée de certaines notifications lorsque l’écran est éteint. Nous retrouvons aussi une barre flottante que vous pouvez adapter à vos besoins.

L’écran

La dalle au format 20/9 s’appuie sur la technologie AMOLED. Protégé par une vitre en verre Corning Gorilla Glass 5, cet écran présente une définition de 2 400×1 080 pixels, soit une densité de plus de 409 ppp. Nous retrouvons toutes les qualités intrinsèques de l’AMOLED, comme un contraste très élevé que nos sondes ont estimé à 458:5. Sa progressivité est excellente, tout comme la fidélité des couleurs. La directivité de cet écran tutoie également les sommets avec une perte de luminosité de seulement 28 % avec un angle de vision de 30° et 56 % à 45°.

Oppo reconduit son moteur 01 Ultra Vision qui transforme des contenus lambda en contenus HDR. L’écran du Reno 6 dispose d’une fréquence de rafraîchissement poussée à 90 Hz afin d’améliorer le sentiment global de fluidité. L’utilisateur peut basculer vers les 60 Hz standard manuellement, car il n’y a pas de gestion automatique comme c’est le cas chez certains concurrents. Notons pour finir la présence d’un affichage Always On très riche en possibilités de personnalisation. Le Reno 6 inaugure quelques nouveautés au passage, comme la possibilité de transformer la photo d’une personne pour qu’elle s’affiche sous forme d’une silhouette lorsque le smartphone est en veille.

Performances et rapidité

L’Oppo Reno 6 s’appuie sur un processeur MediaTek Dimensity 900 qui dispose de 8 cœurs physiques capables d’atteindre la fréquence de 2,4 GHz. Notons que cette puce est gravée en 6 Nm soit une finesse très concurrentielle, qui permet théoriquement d’obtenir un composant chauffant peu et consommant un peu moins d’énergie, et d’intégrer davantage de transistors sur la même surface totale. Dans les faits, le Dimensity 900 procure au Reno 6 une excellente fluidité générale. Nous n’avons pas constaté de ralentissement au cours de notre semaine d’utilisation. L’interface maison demeure fluide et les jeux les plus récents sont exécutés avec sérénité. Face à nos impitoyables tests labo, cette puce s’en sort également très bien. Ses performances face à des usages simples et moyens tiennent largement la comparaison avec les concurrents notamment équipés de processeur Qualcomm. Les choses deviennent forcément plus difficiles dans les usages complexes et extrêmes, mais les tâches sont menées à bout avec une réelle efficacité.

Le stockage de 128 Go en interne devrait suffire à la plupart des consommateurs, qui devront de toute façon faire avec, Oppo ayant pris le parti de supprimer l’emplacement pour une éventuelle carte mémoire.

Photo

L’Oppo Reno 6 dispose de trois caméras, un nombre qui n’impressionne plus aujourd’hui, même sur des smartphones beaucoup moins chers. La caméra principale est un grand-angle qui équivaut à un 25 mm argentique. L’optique est particulièrement lumineuse avec son ouverture de f/1,7 et bénéficie d’une stabilisation électronique. Le capteur est un 64 mégapixels qui peut bénéficier de la technologie Pixels Binning qui aboutit à des photos de 16 mégapixels exploitant mieux la lumière. La seconde caméra est un ultra grand-angle dont l’optique f/2,2 correspond à un 15 mm argentique. Oppo a choisi le capteur Sony IMX355 de 8 mégapixels. Enfin, le dernier module se consacre à la macrophotographie et se contente d’un capteur de 2 mégapixels. Il ne dispose pas d’autofocus.

Premier constat, l’application se montre fluide et encore plus simple à utiliser qu’avant. En effet, Oppo a renoncé au trop discret menu déroulant accessible en glissant le doigt sur un petit rectangle blanc qui permettait par exemple de basculer dans la pleine définition du capteur. Désormais, l’opération se passe en cliquant simplement sur les deux points sur la même ligne que les autres réglages. Seul petit regret, le smartphone ne bascule pas automatiquement vers la caméra Macro si le besoin s’en fait sentir. Il faut choisir manuellement le mode idoine.

Pour le reste, le Reno 6 offre d’emblée une mise au point précise et véloce pour parvenir quasiment à coup sûr à un cliché réussi. L’intelligence artificielle amène parfois un côté surréaliste que certains apprécieront forcément. Une fois désactivée, le Reno 6 nous prouve qu’il est aussi capable de faire de belles photos dont les couleurs demeurent naturelles. La dynamique est bonne, tout comme le contraste. Le passage en 64 mégapixels apporte un léger mieux en détails. Logique.

L’ultra grand-angle semble de prime abord plutôt convaincant, mais, en y regardant de plus près, notamment en rapatriant les photos sur un grand moniteur informatique, on se rend compte que son capteur de 8 mégapixels ne fait pas de miracle en ce qui concerne le piqué. Les couleurs semblent aussi plus fades qu’avec la caméra principale. La caméra macro offre finalement une certaine efficacité malgré l’absence d’autofocus. Pour cela, il faut pouvoir bénéficier de beaucoup de lumière et se tenir à la bonne distance du sujet soit environ 40 mm.

Le smartphone peut filmer en 4K, mais il faut se contenter de 30 fps qui est peu adapté aux scènes riches en mouvements. Pour atteindre les 60 fps, il faut opter pour le 1080p et, dans ces conditions, le Reno 6 propose un beau rendu fluide et dynamique. Oppo a développé de nombreuses fonctions « artistiques » que ce soit pour la photo ou pour la vidéo. Aux classiques et efficaces modes Nuit et Portrait, viennent s’ajouter le Bokeh vidéo, le tracking, le super ralenti à 960 images par seconde ou encore la possibilité de ne conserver dans une vidéo que la couleur d’un personnage et de basculer le reste de la composition en noir et blanc. La caméra frontale de 32 mégapixels est performante en offrant un beau piqué.

Qualité audio

Le Reno 6 ne dispose que d’un seul haut-parleur placé dans sa tranche inférieure et il se passe par ailleurs de prise casque analogique. Malgré tout, la puissance de cet unique transducteur est plutôt bonne, puisque nos mesures Labo ont donné un résultat de 79 dB. La réponse en fréquence est classique chez les smartphones avec une prépondérance des hauts médiums. Les graves font un peu de résistance, mais ne vous attendez pas à un miracle. L’effondrement est plus spectaculaire dans les hautes fréquences.

Communication

La plateforme de MediaTek intègre aussi la partie radio et plus particulièrement un modem 5G supportant toutes les bandes de fréquence, avec à la clé des débits théoriques largement supérieurs à ce que permettent les réseaux actuels. Autre bonne surprise, la présence du Wifi 6 ainsi que du Bluetooth 5.2 et du NFC. Un équipement particulièrement satisfaisant dans cette gamme de prix, que nous avons bien entendu soumis à nos tests habituels dans notre Labo. L’Oppo Reno 6 affiche globalement un excellent comportant en 2G, 3G et 4G. Seul léger point faible, la bande 4G 8, qui correspond aux 900 MHz. Le Wifi et le Bluetooth offrent eux aussi un bon niveau de performances.

Autonomie

Le Reno 6 dispose d’une batterie de 4 300 mAh qui se compose en réalité de deux éléments de 2 150 mAh. Cette disposition permet de bénéficier de la technologie de recharge rapide Oppo Super Vooc 2.0, une véritable référence aujourd’hui, surtout lorsqu’elle comme ici optimisée. Cependant, nous avons mesuré un temps de charge de 91 minutes lors de nos essais, soit nettement plus que le temps annoncé par la marque. Notre protocole attend que la batterie soit réellement à 100 %, voilà qui pourrait expliquer cette différence.

Quant à l’autonomie, nos tests l’ont estimée à 11 h 42, un temps très satisfaisant au regard de la capacité de la batterie et de la puissance du processeur embarqué. À l’usage, vous pourrez vous passer de recharge sans doute largement plus d’une très grosse journée.