Test

Prise en main du Motorola Razr 5G : un clapet séduisant au prix de sacrifices toujours nombreux

21 septembre 2020
Par Mathieu Freitas
Prise en main du Motorola Razr 5G : un clapet séduisant au prix de sacrifices toujours nombreux

En résumé

Avec ses finitions plus soignées et surtout sa compatibilité 5G, le Razr 5G est à n’en pas douter une évolution intéressante du Razr 2019. Il offre en outre un écran externe à l’interface revue, et surtout enrichie. De nombreuses fonctionnalités sont ainsi accessibles sans avoir à ouvrir le smartphone. Néanmoins, le Razr 5G se contente, disons-le, de composants milieu de gamme tout en faisant l’impasse sur le zoom et l’ultra grand-angle en photo, la prise jack, ou encore sur le port microSD. On attend évidemment mieux d’un smartphone lancé à 1599 euros. À cela s’ajoutent en outre les inévitables craintes concernant sa longévité… Il faudra évidemment attendre un test complet pour formuler un avis définitif, mais il est déjà clair que le retour au clapet, et son format compact certes appréciable sur un marché où les écrans ne cessent de s’étendre, ne se fera dans l’immédiat qu’au prix de nombreux sacrifices chez Motorola.

Notre test détaillé

Second smartphone à écran pliant de Motorola, le Razr 5G promet de gommer les défauts du premier tout en apportant quelques améliorations en prime. Nous l’avons essayé. Premières impressions.

Rentrée chargée pour Motorola, qui prévoit de commercialiser en cette rentrée 2020 non moins de quatre smartphones. Parmi eux, deux nouveaux modèles doivent venir enrichir la gamme Moto G – les Moto G9 Play Moto G9 Plus – tandis qu’un Moto E7 Plus assure le renouveau de la gamme la plus abordable de la filiale de Lenovo. Mais c’est évidemment vers le Razr 5G à paraître au mois d’octobre au prix public conseillé de 1599 euros que se tournent tous les regards. Après un premier Razr à écran pliant moyennement convaincant en début d’année, Motorola remet le couvert et promet de nombreuses améliorations tant sur le plan technique que fonctionnel, bien qu’il s’agisse toujours d’un smartphone milieu de gamme, si l’on s’arrête à sa fiche technique.

Motorola Razr 5G

© LaboFnac

Rappelons donc que ce nouveau Razr inclut un écran principal, et pliant donc, de 6,2 pouces à la définition de 2141 x 876 pixels en technologie pOLED, auquel s’ajoute un écran Quick View pour l’accès rapide aux notifications et d’autres fonctions lorsque le smartphone est fermé. Bien sûr, la principale nouveauté de ce Razr 5G est à chercher au rayon des connectivités, étendues pour supporter la nouvelle génération de réseau mobile qui devrait être déployée dans les prochains mois en France. Pour ce faire, Motorola a décidé de s’appuyer sur le Snapdragon 765G de Qualcomm, à retrouver ici avec 8 Go de RAM, tandis qu’une capacité de 256 Go a été prévue pour le stockage.

Le nouveau smartphone à clapet de Motorola inclut pour le reste un appareil photo principal de 48 mégapixels, un autre de 20 mégapixels pour les selfies, un lecteur d’empreintes dorsal ainsi qu’une batterie de 2800 mAh associée à un port USB-C pour la charge, jusqu’à 18 W. On retrouve par ailleurs Android 10 pour animer le tout, sous une légère surcouche permettant notamment de tirer profit de l’écran Quick View que Motorola met largement en avant. Mais l’heure est venue de voir si ce Razr 5G tient toutes ses promesses, ou du moins de s’en faire une première idée puisque nous avons pu l’essayer.

Un design légèrement revu

Pour sa petite présentation, Motorola avait choisi d’exposer son Razr 5G déplié sur une partie de son coffret pouvant servir de socle, et même de caisse de résonance pour son haut-parleur. Rien de nouveau toutefois, puisqu’il s’agit du même coffret que pour le précédent modèle.

Motorola Razr 5G

© LaboFnac

Il nous a heureusement été possible aussi de le prendre en main, et surtout de le plier. C’est évidemment le principal intérêt du Razr 5G, qui vise, à l’instar du Galaxy Z Flip chez Samsung et contrairement aux Galaxy Fold, à proposer un écran de taille standard dans un smartphone véritablement compact. Un défi que le premier Razr nouvelle génération avait déjà su relever, sans toutefois parvenir à dissiper totalement les doutes quant à sa capacité à durer dans le temps en raison de problèmes liés autant à son écran qu’à sa charnière, certes ingénieuse puisqu’elle permet de fermer totalement le smartphone sans marquer l’écran, mais parfois bruyante.

Motorola Razr 5G

© LaboFnac

Pour ce nouveau modèle, Motorola promet donc d’emblée, suite à des tests menés en interne, 5 ans d’utilisation, à raison d’une centaine de cycles d’ouverture/fermeture par jour. À défaut de pouvoir le vérifier, soulignons pour l’heure que la charnière semble avoir été modifiée, puisqu’elle paraît un peu plus imposante que sur le Razr 2019. Aucun bruit ou crissement n’est de plus à signaler, comme ont pu l’écrire certains médias en évoquant la fermeture et l’ouverture de ce dernier, et il est toujours bon de constater que cette charnière laisse peu d’ouverture pouvant laisser poussières et autres saletés s’infiltrer.

Motorola Razr 5G

© LaboFnac

Motorola a par ailleurs prévu des tranches biseautées afin de permettre à l’utilisateur de glisser le pouce entre les deux parties du smartphone pour l’ouvrir d’une seule main. Une opération qui reste toutefois délicate. Mieux vaut donc s’entraîner en lieu sûr avant de vouloir faire le malin dans la rue. Le Razr 5G est pour le reste habillé d’aluminium sur les bords et de verre Gorilla Glass 5 sur l’extérieur, aussi bien sur la partie inférieure que supérieure, et semble mieux fini dans l’ensemble.

Motorola Razr 5G

© LaboFnac

Parmi les changements apportés depuis le Razr 2019, notons également l’absence de lecteur d’empreinte sur le menton. Motorola a décidé de le déplacer au dos pour ce nouveau modèle, ce qui permet d’y accéder sans risquer de se déboîter le pouce une fois le smartphone en main, mais le rend aussi inaccessible lorsqu’il est posé sur une table. Un petit mal pour un bien, d’autant que l’on gagne au passage un port nanoSIM au niveau de ce menton, quand le Razr précédent imposait l’usage d’une eSIM, et donc des démarches supplémentaires avec son opérateur.

Toujours pas de prise casque en revanche, ni de port microSD ni encore d’étanchéité totale à l’eau. Un revêtement résistant aux éclaboussures est néanmoins évoqué, et le Razr 5G gagne également un châssis plus arrondi qui devrait lui permettre de se glisser un peu plus facilement encore dans la poche, tout en conservant un écran externe de 2,7 pouces que Motorola promet un peu plus utile que sur le modèle précédent.

Motorola Razr 5G

© LaboFnac

Un écran externe un peu plus utile

D’une définition de 800 x 600 pixels, l’écran externe permettra évidemment de consulter ses notifications, mais aussi d’accéder à la plupart des applications installées sur le smartphone grâce à une interface spécifique. Certaines, d’ailleurs, sont optimisées, mais il est également possible de forcer l’affichage de celles qui ne le sont pas si besoin. On note par exemple la possibilité de lancer l’application photo sur l’écran externe afin de prendre des selfies avec le capteur principal de 48 mégapixels, ou encore celle d’y retrouver automatiquement les instructions de Maps lorsqu’une navigation a été lancée depuis l’écran principal.

Motorola Razr 5G

© LaboFnac

Évidemment, sur ce dernier, pas de surprise. On y retrouve Android 10 assorti de la surcouche de Motorola, qui ajoute quelques fonctionnalités sans pour autant transformer l’interface de Google. On retiendra donc surtout que cet écran a le mérite de ne pas être marqué d’un pli au niveau de la charnière. Un léger creux est en contrepartie perceptible au toucher, mais rien de trop gênant, surtout en comparaison d’un pli que l’on imagine attirer sans cesse le regard lors du visionnage d’un film.

La qualité d’affichage nous a d’ailleurs semblé satisfaisante dans l’ensemble, la technologie pOLED et la définition de 2141 x 876 pixels offrant, sur une diagonale de 6,2 pouces, un résultat agréable à l’œil. L’écran du Razr 5G s’est de plus montré parfaitement lisible en plein soleil. Avec son ratio très allongé et ses bords arrondis, son format, en revanche, ne semble pas très adapté au visionnage de vidéos. Sans oublier l’énorme encoche prévue pour le haut-parleur et la caméra internes, même si ces détails participent à l’esthétique globale du smartphone.

Motorola Razr 5G

© LaboFnac

L’envers du décor

Il est d’ailleurs bon de noter que le Razr 5G ne s’adresse pas réellement aux férus de multimédia avec son Snapdragon 765G, que l’on sait certes efficace au quotidien, mais pas toujours à l’aise dans les tâches complexes, même s’il s’accompagne ici de 8 Go de RAM. Et les amateurs de photo ont également tout intérêt à aller voir ailleurs. Non pas que le Razr 5G nous ait semblé spécialement mauvais dans le domaine. Son capteur principal de 48 mégapixels nous a même offert des clichés plutôt lumineux à la nuit tombée pour notre premier essai, ce qui est plutôt encourageant.

Motorola Razr 5G

© LaboFnac

Il faudra néanmoins se contenter de ce seul module sur l’extérieur – un module de 20 mégapixels est également présent sur l’intérieur – quand les smartphones milieu de gamme proposent presque systématiquement désormais un module ultra grand-angle. À plus de 1000 euros, le zoom est évidemment aussi attendu, mais l’on imagine que Motorola a manqué de place.

C’est évidemment aussi ce qui explique la petite capacité de la batterie, en regard aux standards actuels, alors même que la firme est passée de 2510 à 2800 mAh. De quoi fournir une journée d’utilisation, promet-elle. Un autre point qu’il nous faudra vérifier lors du test complet. En attendant, soulignons aussi que la charge a été accélérée, le Razr 5G supportant jusqu’à 18 W contre 15 pour son prédécesseur – le chargeur fourni est en revanche identique et limité à 15 W. Là encore, toutefois, les smartphones premium, ou non d’ailleurs, font généralement bien mieux…

Conclusion

Avec ses finitions plus soignées et surtout sa compatibilité 5G, le Razr 5G est à n’en pas douter une évolution intéressante du Razr 2019. Il offre en outre un écran externe à l’interface revue, et surtout enrichie. De nombreuses fonctionnalités sont ainsi accessibles sans avoir à ouvrir le smartphone. Néanmoins, le Razr 5G se contente, disons-le, de composants milieu de gamme tout en faisant l’impasse sur le zoom et l’ultra grand-angle en photo, la prise jack, ou encore sur le port microSD. On attend évidemment mieux d’un smartphone lancé à 1599 euros. À cela s’ajoutent en outre les inévitables craintes concernant sa longévité… Il faudra évidemment attendre un test complet pour formuler un avis définitif, mais il est déjà clair que le retour au clapet, et son format compact certes appréciable sur un marché où les écrans ne cessent de s’étendre, ne se fera dans l’immédiat qu’au prix de nombreux sacrifices chez Motorola.

Article rédigé par
Mathieu Freitas
Mathieu Freitas
Journaliste
Pour aller plus loin