En résumé
Version allégée d’un Pixel 4 dont Google a d’ailleurs interrompu la commercialisation, le Pixel 4a s’annonce comme un excellent rapport qualité-prix. S’il n’a rien du glamour de smartphones au dos vitré, affichant des couleurs alléchantes truffées de reflets ou de dégradés, il va à l’essentiel sans se perdre en superflu. Il offre ainsi un écran OLED séduisant, aux bordures très affinées, sa puce Snapdragon 730G convainc à l’essai et son appareil photo, certes peu polyvalent, fait néanmoins mouche. Tout cela sera à confirmer à l’occasion d’un test Labo qu’il nous tarde de réaliser tant ce Pixel 4a est prometteur. En espérant que son autonomie, qui semble toutefois convenable, surpasse celle du Pixel 4.
Notre test détaillé
Quelques mois après la sortie des Pixel 4, Google s’apprête à enrichir la série d’un Pixel 4a plus abordable, et reprenant donc le positionnement du Pixel 3a. Mais sera-t-il aussi convaincant que ce modèle rapidement devenu l’une des références de la photo sur le segment des smartphones à moins de 400 euros ? Nous avons pu l’essayer. Premiers éléments de réponse.
L’arrivée des Pixel a sonné le glas des Nexus, et catapulté Google sur le segment des smartphones premium. Une montée en gamme qui s’est confirmée au fil des générations, mais qui a fini par pousser la firme de Mountain View à enrichir sa gamme d’un modèle moins onéreux en début d’année dernière. Le Pixel 3a avait ainsi rejoint les Pixel 3 et Pixel 3 XL avec l’objectif de séduire les petits budgets. Il pouvait pour ce faire compter sur un équipement certes allégé, mais pas partout. Google avait en effet fait le choix d’équiper ce modèle de l’appareil photo principal qui avait fait mouche chez ses grands frères. Une stratégie payante puisqu’elle avait permis au Pixel 3a de se démarquer à son tour sur le terrain de la photo, et d’écraser ainsi la plupart des milieu de gamme concurrents dans ce domaine devenu prioritaire pour beaucoup.
Les caractéristiques techniques
Un an après, Google nous sert donc sans grande surprise la même recette et livre un Pixel 4a équipé du même appareil photo principal que les Pixel 4 lancés quelques mois plus tôt, tout en allégeant le reste. On y retrouve ainsi un module de 12,2 mégapixels avec capteur de 1/2,55 pouce et optique stabilisée de 27 mm ouvrant à f/1,7 au dos. Le module téléobjectif de ses aînés est en revanche abandonné, et la plupart des autres composants remplacés. Le Pixel 4a inclut donc pour le reste un écran OLED Full HD+ de 5,81 pouces marqué d’un poinçon entourant une caméra frontal de 8 mégapixels avec optique équivalente à 24 mm (f/2.0), un processeur Snapdragon 730G couplé à 6 Go de RAM ou encore 128 Go de stockage UFS 2.1. Pourvu aussi d’une batterie de 3140 mAh associée à un port USB-C pour la charge (18 W), le nouveau milieu de gamme de Google propose en outre une prise casque, des haut-parleurs stéréo ainsi qu’un lecteur d’empreintes dorsal et se montre compatible avec la 4G, le Wi-Fi ac, le Bluetooth 5.0 et le NFC. Attention, contrairement au Pixel 4, il n’est pas certifié IP68, et n’est donc pas conçu pour résister à un bain accidentel.
Tout comme son prédécesseur, le Pixel 4a ne cherche donc pas vraiment à impressionner par ses caractéristiques techniques, d’autant que la tendance actuelle est à la multiplication des capteurs photo ou aux mémoires vives conséquentes. Même avec son tarif de lancement de 349 euros contre 399 euros pour le Pixel 3a, le Pixel 4a ne bande donc pas les muscles face à la concurrence. Reste donc à découvrir si le savoir-faire de Google suffit à faire la différence, et nous sommes déjà prêts à vous livrer un premier avis après quelques jours d’essai.
Le design et l’ergonomie
Le Pixel 4a est un smartphone comme on n’en trouve que peu aujourd’hui, et comme on aimerait justement en voir un peu plus souvent. Non pas qu’il profite d’un design follement original. La face avant est presque entièrement occupée par l’écran, la caméra frontale y étant intégrée dans un petit poinçon taillé dans son coin supérieur gauche comme sur nombre de smartphones actuellement sur le marché, quand l’arrière rappelle plutôt des modèles sortis il y a quelques années.
Point de métal ni de verre sur les tranches ou le capot de ce Pixel 4a. Google a décidé de rester sur une coque unibody en polycarbonate à l’aspect totalement mat toutefois pour ce nouveau modèle, quand le Pixel 3a jouait sur le contraste du mat et du brillant avec des finitions différentes. La simplicité qu’affiche ainsi le Pixel 4a ne sera peut-être pas du goût de tout le monde, mais il faut bien reconnaître que le polycarbonate a quelques avantages.
Il semble tout d’abord moins fragile que le verre qui habille depuis quelques années la plupart des smartphones et l’usage d’une protection semble ici dispensable. Il est aussi moins lourd. Avec un poids de 144 grammes, le nouveau milieu de gamme de Google joue clairement dans la catégorie des poids plumes. Bien sûr, il est aussi aidé par ses dimensions, elles aussi bien loin des standards actuels : 144 x 69,4 x 8,2 mm.
À l’heure où la majorité des smartphones frôlent les 16 cm de long et 200 grammes sur la balance, le Pixel 4a fait souffler un petit vent de fraîcheur sur le marché, à l’instar de l’iPhone SE (2020) d’Apple un peu plus tôt cette année. On redécouvre ainsi le plaisir de pouvoir tenir et utiliser un smartphone d’une seule main, et ça fait du bien. Tout est ici facile d’accès, même les boutons latéraux pourtant placés assez hauts sur la tranche droite. On notera d’ailleurs que Google a en outre pris soin d’arrondir les tranches pour le confort.
Le Pixel 4a a également le mérite de proposer une prise casque en plus d’un port USB-C pour la charge malgré son épaisseur plutôt contenue, et son bloc photo arrière ne dépasse que peu du capot. Si (pour chipoter) on peut regretter son intégration au dos du capteur d’empreintes, ce qui le rend inutilisable lorsque le smartphone est posé à plat, on apprécie largement de le retrouver ici, quand le Pixel 4 l’a fait disparaître – les utilisateurs masqués le comprendront sans peine.
Dans les points négatifs, on relèvera tout de même l’absence de port microSD, une habitude chez Google compensée toutefois par un stockage de 128 Go. C’est d’ailleurs nettement mieux que les 64 Go du Pixel 4 au sein desquels les amateurs de jeux et d’apps encombrantes peuvent rapidement se retrouver à l’étroit.
L’écran et l’interface
Comme nous le précisions plus haut, le Pixel 4a est pourvu d’un écran OLED de 5,81 pouces, soit légèrement plus que les 5,7 pouces du Pixel 4, alors même que le smartphone n’est pas plus grand : cette dalle se paie le luxe d’occuper un peu plus de 83 % de la façade de l’appareil. On apprécie ses bordures très fines et l’inclusion de son appareil photo frontal au sein d’un poinçon discret. D’un point de vue ergonomique donc, cet écran est un sans faute, d’autant qu’il est réactif et flatteur à l’œil et que sa définition Full HD+ (1080 x 2340 pixels) est tout à fait convenable.
Google nous a habitués à des écrans bien calibrés et, s’il nous faut confirmer cela lors d’un test Labo, le Pixel 4a ne semble pas déroger à la règle. En revanche, milieu de gamme oblige, Google a opéré quelques compromis. Le taux de rafraîchissement de 90 Hz reste l’apanage du Pixel 4, le 4a se contentant d’un taux conventionnel de 60 Hz. Invisible, mais crucial sur le long terme, cet écran est protégé par une vitre Gorilla Glass 3 et non Gorilla Glass 5. Si une coque arrière ne semble pas réellement indispensable, apposer une vitre de protection est en revanche souhaitable.
Cet écran permet d’afficher Android 10 bien sûr, dans sa version la plus dépouillée et certainement la plus agréable. Les mises à jour sont garanties, le smartphone comptant parmi les modèles prioritaires à chaque nouvelle version du système, et l’interface s’est montrée fluide en tout temps. On ne reviendra pas sur les fonctionnalités de base du système, bien connues, ni même sur la navigation par gestes particulièrement pratique, notamment sur un tel smartphone utilisable à une main. Bornons-nous à noter que Motion Sense, ces fonctions gestuelles nécessitant des capteurs dont le Pixel 4a est dépourvu, est absent du terminal, ce qui n’est pas un mal : ce sont ces mêmes capteurs qui n’ont pas permis au Pixel 4 d’arborer le petit poinçon du 4a.
Les performances et l’autonomie
Le Pixel 4a est pourvu d’un équipement somme toute standard pour son positionnement de milieu de gamme. Son Snapdragon 730G (pour Gaming) inclut ainsi huit cœurs, dont deux Kryo 470 Gold à 2,2 GHz et six Kryo Silver 470 à 1,8 GHz, pour le CPU auquel s’ajoute un GPU Adreno 618, tandis que 6 Go de mémoire vive l’accompagne, soit très exactement la quantité dont le Pixel 4 est doté. Ce n’est certes pas la puce la plus puissante de Qualcomm, mais elle a le mérite d‘être relativement peu énergivore, et de bien se comporter au quotidien. Dans les faits, nous avons pu constater la capacité du smartphone à faire tourner sans peine la plupart des applications, même notre sempiternel Call of Duty Mobile. Une petite chauffe est toutefois à relever lorsque le chipset est particulièrement sollicité.
L’autonomie était l’un des bémols à retenir contre le Pixel 4. Le 4a a le mérite de bénéficier d’une capacité de batterie supérieure, de 3140 mAh contre 2800 mAh pour son aîné. Il conserve sa charge rapide 18 W, au prix de la perte de la charge sans-fil, certes rare sur le milieu de gamme. Nos premiers essais confirment que le smartphone présente une meilleure autonomie que son prédécesseur, permettant d’atteindre plus facilement la journée d’utilisation. Il nous faudra toutefois corroborer ces impressions à l’aide d’un test en Labo.
Le multimédia
S’il est un point sur lequel les Pixel ont su s’imposer au fil des générations, c’est la photographie. Et contrairement aux smartphones actuels, les Pixel ne sont pas du genre à multiplier les modules photo. Le 4 a eu droit à une seconde focale pour un zoom optique 2x (capteur de 16 Mpx), en plus d’un module principal de 12,2 Mpx. C’est lui et lui seul qui équipe le Pixel 4a, qui va donc à l’essentiel au niveau matériel. Rappelons que ce capteur (½,55”) est flanqué d’une optique grand-angle équivalente à 27 mm, d’un autofocus dual-pixel et d’un système de stabilisation optique.
Commençons par les lacunes du smartphone. Non, il ne propose pas de zoom optique ni d’ultra-grand-angle, encore moins de capteurs dédiés à la macro ou au mode portrait. Et pourtant. Comme le Pixel 3a l’an dernier, le Pixel 4a permet de réaliser des clichés de très bonne facture, en plein jour comme en pleine nuit. Les clichés sont détaillés, affichent une belle dynamique de couleurs, l’exposition est bien maîtrisée, bref, en milieu de gamme, l’expérience est inespérée. On note également que le mode portrait fonctionne plutôt bien et que l’option Vision de nuit, qui fait appel aux algorithmes de Google pour livrer des clichés étonnamment lumineux, est elle aussi très efficace. On retrouve également un zoom 2x numérique qui, grâce là encore au traitement apposé par Mountain View, produit des photos détaillées.
Conclusion
Version allégée d’un Pixel 4 dont Google a d’ailleurs interrompu la commercialisation, le Pixel 4a s’annonce comme un excellent rapport qualité-prix. S’il n’a rien du glamour de smartphones au dos vitré, affichant des couleurs alléchantes truffées de reflets ou de dégradés, il va à l’essentiel sans se perdre en superflu. Il offre ainsi un écran OLED séduisant, aux bordures très affinées, sa puce Snapdragon 730G convainc à l’essai et son appareil photo, certes peu polyvalent, fait néanmoins mouche. Tout cela sera à confirmer à l’occasion d’un test Labo qu’il nous tarde de réaliser tant ce Pixel 4a est prometteur. En espérant que son autonomie, qui semble toutefois convenable, surpasse celle du Pixel 4.