En résumé
Pas toujours à la hauteur de ce que pourrait laisser espérer sa fiche technique, notamment en photo, le Mi A2 de Xiaomi n’en demeure pas moins un très bon choix pour les amateurs de multimédia. Très bien calibré, son grand écran Full HD+ propose un affichage fin et précis et propose un contraste remarquable. Et grâce à la puissance du Snapdragon 660, il ne servira pas qu’à regarder des vidéos. La plupart des jeux et applications tournent ici sans problème. Le Mi A2 se montre également très bon en photo malgré un capteur secondaire de 20 mégapixels à l’intérêt limité au dos, et l’expérience audio se montre convaincante. On regrette toutefois l’absence de prise mini-jack même si Xiaomi fournit un adaptateur USB-C de bonne facture pour la connexion d’un casque filaire, et l’absence de port microSD est un autre point à prendre en compte au moment de l’achat. Mieux vaut également vous assurer de vivre en zone bien couverte par votre opérateur avant de craquer, la sensibilité aux réseaux mobiles se montrant assez moyenne, mais le Mi A2 propose aussi une autonomie satisfaisante pour une prestation plus que satisfaisante dans l’ensemble. Il est en outre assuré de recevoir les prochaines versions d’Android en participant au programme Android One, et ne devrait d’ailleurs pas rester bien longtemps sous Oreo qu’il intègre nativement.
Note technique
Les plus et les moins
- Mises à jour Android garanties pour deux ans
- Grand écran Full HD+ très bien calibré et contrasté
- Performances du Snapdragon 660
- Capteur dorsal de 12 mégapixels convaincant
- Ni prise jack ni port microSD
- Capteur secondaire trop peu exploité au dos
- Accroche réseau parfois difficile
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Second smartphone Android One de Xiaomi, le Mi A2 n’entend donc pas se différencier par son offre logicielle, mais assure à ses utilisateurs de pouvoir bénéficier de mises à jour régulières et rapides. Le tout en offrant un équipement plutôt alléchant pour un prix de départ inférieur à 300 euros. Mais comment s’en sort-il en réalité ? Nous l’avons soumis aux tests de notre Labo pour savoir ce que vaut réellement ce Mi A2.
Xiaomi propose avec le Mi A2 un smartphone milieu de gamme à l’écran 18:9 de 5,99 pouces en définition Full HD+, alors qu’à l’intérieur se cache une puce Snapdragon 660 couplée à 4 ou 6 Go de RAM. Côté stockage, les options sont au nombre de trois, et mieux vaut bien anticiper ses besoins puisqu’aucun emplacement microSD n’est prévu. Il faudra donc se contenter des 32, 64 ou 128 Go disponibles selon la version choisie. Xiaomi a d’ailleurs aussi fait le choix de ne pas proposer de prise mini-jack sur son smartphone, mais livre à la place un adaptateur USB-C dans le coffret, qui inclut également une coque de protection.
Un double module photo de 12 et 20 mégapixels ainsi qu’un lecteur d’empreintes sont par ailleurs à trouver au dos, alors que les amateurs de selfies pourront profiter d’un capteur de 20 mégapixels à l’avant. Rappelons enfin que le Mi A2 est également équipé d’une batterie de 3010 mAh, et du nécessaire pour offrir des connexions 4G, WiFi ac et Bluetooth 5.0.
L’ergonomie et le design
Comme souvent chez Xiaomi, le design se montre très inspiré… par la concurrence, pour ne pas dire par Apple. Le Mi A2 ressemble à un mélange d’iPhone 7 Plus et d’iPhone X ou Xs. Du premier, il reprend plus ou moins les dimensions. Il intègre tout de même un écran un peu plus grand à l’avant – mais pas suffisamment pour en effacer les bordures toujours bien présentes en haut et en bas -, alors que le châssis est là aussi très arrondi et fait d’un seul bloc de métal incrusté, à l’arrière, de bandes pour les antennes aux extrémités. L’appareil photo à trouver de ce côté, en revanche, rappelle davantage les derniers iPhone avec ses deux capteurs alignés dans la hauteur et enfermés au sein d’un module ovale et proéminent dans le coin supérieur gauche. Même avec un lecteur d’empreintes en plus, difficile donc de ne pas voir la ressemblance avec les smartphones à la Pomme.
Au-delà d’un certain manque d’originalité donc, le Mi A2 n’en demeure pas moins agréable à utiliser. Les finitions sont irréprochables et, avec le choix du métal comme matériau principal, donnent l’impression de tenir un smartphone solide et bien plus onéreux qu’il ne l’est en réalité. Nous n’avons pas de reproche majeur à formuler non plus concernant l’emplacement des différents boutons. Ils ne tombent pas nécessairement sous les doigts, mais restent assez faciles à activer, que ce soit pour la sortie de veille et l’ajustement du volume à droite ou pour le déverrouillage à l’aide du lecteur d’empreintes au dos.
Les dimensions de 158,7 x 75,4 mm du dernier modèle de la série A de Xiaomi, même contrebalancée par une faible épaisseur de 7,3 mm, le rendent en revanche difficile à utiliser à une main et, surtout, le choix de réduire la connectique à un unique port USB-C – entre le haut-parleur et une grille purement décorative en bas – risque de déplaire. Le Mi A2 est ainsi dépourvu de prise mini-jack pour la connexion d’un casque filaire, qui devra donc passer dans la plupart des cas par l’ajout de l’adaptateur heureusement fourni. Il faudra aussi se contenter de la mémoire interne en l’absence d’emplacement microSD, le tiroir disponible sur la tranche gauche n’acceptant que deux cartes micro-SIM.
L’écran
Le Mi A2 est doté d’un écran 18:9 dont la diagonale atteint 6 pouces, et qui affiche une définition de 2160 x 1080 pixels. En résulte une résolution de 401 pixels par pouce très satisfaisante peu importe l’usage, et le smartphone de Xiaomi est loin de s’arrêter là. Particulièrement remarquable pour son contraste, puisqu’elle rivalise même sur ce point avec les dalles OLED des derniers iPhone ou Galaxy S et Note avec un taux de 479:5 mesuré dans notre Labo, sa dalle IPS apparaît aussi très bien calibrée. De légers écarts apparaissent dans le bleu, le vert et le jaune lorsque l’on en compare l’espace colorimétrique au gamut sRGB, mais le delta U’V’ moyen reste très faible : 0,011. C’est là aussi digne de ce que proposent les meilleurs smartphones du moment.
L’écran du Mi A2 est en revanche plus décevant pour le gamma, même s’il se maintient légèrement au-dessus de la moyenne, et il en va de même pour la directivité. Nous avons cette fois encore évalué cette dernière en comparant la luminosité perceptible dans l’axe de vision centrale et en dehors, et la perte apparaît trop rapide pour assurer une luminosité correcte au-delà de 15°. Elle reste néanmoins contenue jusque là, passant de 242 à 185 cd/m2 en moyenne. Nous avons tout de même mesuré 90 cd/m2 dans un angle de 30°, et 37 cd/m2 à 45°.
L’interface utilisateur
Pas de surprise au rayon logiciel avec ce Mi A2, certifié Android One et donc livré sans surcouche. Les amateurs de MIUI, qui propose tout de même quelques fonctions additionnelles sympathiques, seront donc peut-être déçus, mais force est de reconnaître que l’interface de Google est un peu plus simple à appréhender. Les options sont moins nombreuses et surtout mieux rangées, ce qui ne veut pas dire qu’elles ne seront pas amenées à évoluer. Android One est aussi la garantie de pouvoir bénéficier des nouvelles versions de l’OS de Google, et des nouvelles fonctionnalités qui vont avec. S’il est livré sous Android Oreo, le Mi A2 ne devrait donc pas y rester. Il devrait même assez rapidement passer à Android Pie, alors que la mise à jour vers Android Q est logiquement garantie aussi.
Les performances
Xiaomi a fait le choix d’équiper son Mi A2 d’une puce Snapdragon 660 qui, si elle n’est pas nouvelle, intègre généralement des smartphones plus onéreux, comme le Nokia 7 Plus dernièrement. On y trouve pour rappel un CPU composé de huit cœurs Kryo cadencés entre 2,2 et 1,8 GHz ainsi qu’un GPU Adreno 512. De quoi espérer de solides performances, d’autant que Xiaomi se montre également assez généreux en mémoire vive, avec 4 ou 6 Go de RAM en fonction des versions. Notons d’ailleurs que ce test porte sur la version dotée de 4 Go de RAM, et qu’elle s’en sort déjà très bien. Le Mi A2 s’est toujours montré très réactif entre nos mains, et les résultats obtenus à l’issue de notre test JavaScript sont également assez bons pour un smartphone Android.
La séquence nous servant à simuler des processus très légers a été exécutée en 74 ms, ce que l’on peut aussi traduire par une vitesse d’affichage de 14 fps. Une chute assez brutale est toutefois à noter dès le palier supérieur, avec un chrono doublé et une vitesse logiquement réduite de moitié. Nos séquences JavaScript les plus lourdes enfoncent le clou, puisqu’il aura fallu 220 et 300 ms au smartphone de Xiaomi pour les exécuter, soit des vitesses de 5 et 3 fps. Ces résultats restent néanmoins très proches de ceux d’un Galaxy Note 9, soit ce qu’il se fait de mieux sur Android. Seuls les iPhone parviennent à des résultats significativement meilleurs.
La photo et la vidéo
Comme les autres fonctions du Mi A2, la prise de vue s’appuie sur un équipement très prometteur sur le papier. Si la plupart des smartphones proposés dans la même gamme de prix peuvent aujourd’hui compter sur la combinaison de deux capteurs, il est assez rare qu’ils présentent tous deux une résolution aussi élevée : 12 mégapixels pour le premier, et 20 pour le second. Xiaomi les associe en outre à la même optique ouvrant f/1.75. N’espérez donc pas ici de zoom optique. L’intérêt de cette configuration est ailleurs, l’un des capteurs devant servir aux prises de jour ou du moins dans de bonnes conditions de luminosité, alors que le Mi A2 devrait basculer sur l’autre en faible luminosité. Mais la répartition des rôles est assez surprenante.
C’est bien le capteur 12 mégapixels, malgré ses photosites plus grands (1,25 um), qui officie en pleine lumière. Les clichés récupérés à la sortie sont globalement propres. Les couleurs sont assez naturelles et le traitement appliqué par Xiaomi pour limiter l’apparition de bruit n’est pas trop agressif, autant dans le lissage que dans l’accentuation des contours qui parvient généralement à compenser et donner l’illusion d’un niveau de détails satisfaisant en faisant ressortir les petits éléments. Dommage en revanche que la luminosité ne soit pas mieux gérée. Les zones très éclairées perdent parfois beaucoup en détails, mais la prestation reste dans l’ensemble satisfaisante.
Le rendu audio
Rappelons d’entrée de jeu que le Mi A2 n’est pas équipé de prise mini-jack. Dommage, d’autant que le public cherchant un smartphone autour des 300 euros n’est pas nécessairement technophile et équipé d’un casque sans fil. Xiaomi a néanmoins le mérite, contrairement à son modèle Apple depuis cette année, de livrer son smartphone avec un adaptateur USB-C. Il faut dire que celui-ci est même nécessaire pour utiliser les écouteurs fournis, puisqu’ils se connectent bien en mini-jack.
Pour en revenir au test, il est tout d’abord bon de constater que l’adaptateur de Xiaomi, s’il n’est pas parfait, ne présente aucun problème majeur. Le signal en ressort presque sans bruit ni distorsion, la bande passante est plutôt linéaire et la scène stéréo reste assez ample. On note par ailleurs des niveaux de sortie de 97 mV pour 0 dB à 1 kHz et de 72 mV au plus, ainsi qu’un niveau acoustique moyen de 60 dB. Du côté des écouteurs, des modèles ressemblant beaucoup aux EarPods d’Apple à la sensibilité moyenne de 95 mV, la distorsion se fait un peu plus présente, mais la réponse en fréquence se montre là aussi assez équilibrée. Ils éviteront en outre à l’entourage d’avoir à écouter la musique en lecture, mais l’inverse n’est pas forcément vrai. L’isolation se montre peu efficace, et un environnement bruyant risque de perturber l’écoute.
Du côté du haut-parleur, nos mesures sont un peu moins flatteuses pour le Mi A2, dont la faible épaisseur (7,3 mm) fait évidemment obstacle à la qualité audio. Néanmoins, il s’en tire honorablement sur le terrain de la puissance, puisque notre micro placé à 50 cm a tout de même enregistré un niveau maximal de 77 dB pour un taux de distorsion de 10 %. Il ne faudra pas trop compter sur les basses en revanche, comme sur les aigus d’ailleurs, et les bas médiums se montrent également assez discrets. En résumé, seule la plage de 400 Hz à 3,15 kHz est à peu près bien restituée par le haut-parleur du Mi A2, qui se destine donc surtout à l’écoute des appels, et de dialogues en général.
La qualité de réception (performances radio)
Le Mi A2 profite du modem intégré au Snapdragon 660 pour se connecter aux réseaux mobiles. Compatible 4G, il demande néanmoins de se trouver à proximité d’une antenne pour accrocher le réseau en passant par les fréquences 1800 et 2600 MHz. Une directivité relativement forte est également à noter pour cette dernière, qui ne permet aussi que des débits moyens. La directivité et les débits sont néanmoins meilleurs sur les autres bandes de fréquences 4G, dont celle des 800 MHz qui offre la meilleure connexion.
Également testé en 3G et 2G, le smartphone de Xiaomi montre là aussi une sensibilité moyenne. Mieux vaut donc vous assurer d’habiter une zone bien couverte par votre opérateur avant de craquer, même si la qualité de réception du Mi A2 est globalement satisfaisante.
L’autonomie
Sans égaler les smartphones les plus endurants, le Mi A2 s’en tire tout de même assez bien sur la durée grâce à sa batterie de 3000 mAh. Il est ainsi parvenu à tenir 7 heures avant de succomber à notre test de navigation web en continu. Un chrono correct donc, mais loin d’être exceptionnel quand d’autres dépassent les 10 heures. Il a néanmoins aussi le mérite de demander assez peu de temps pour une charge complète : 1h58 en moyenne.
Conclusion
Pas toujours à la hauteur de ce que pourrait laisser espérer sa fiche technique, notamment en photo, le Mi A2 de Xiaomi n’en demeure pas moins un très bon choix pour les amateurs de multimédia. Très bien calibré, son grand écran Full HD+ propose un affichage fin et précis et propose un contraste remarquable. Et grâce à la puissance du Snapdragon 660, il ne servira pas qu’à regarder des vidéos. La plupart des jeux et applications tournent ici sans problème. Le Mi A2 se montre également très bon en photo malgré un capteur secondaire de 20 mégapixels à l’intérêt limité au dos, et l’expérience audio se montre convaincante. On regrette toutefois l’absence de prise mini-jack même si Xiaomi fournit un adaptateur USB-C de bonne facture pour la connexion d’un casque filaire, et l’absence de port microSD est un autre point à prendre en compte au moment de l’achat. Mieux vaut également vous assurer de vivre en zone bien couverte par votre opérateur avant de craquer, la sensibilité aux réseaux mobiles se montrant assez moyenne, mais le Mi A2 propose aussi une autonomie satisfaisante pour une prestation plus que satisfaisante dans l’ensemble. Il est en outre assuré de recevoir les prochaines versions d’Android en participant au programme Android One, et ne devrait d’ailleurs pas rester bien longtemps sous Oreo qu’il intègre nativement.