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Test Labo du Nokia 6.1 : un smartphone simple, mais une évolution modeste

23 mai 2018
Par Romain Challand, Jean-Charles Frelier
Test Labo du Nokia 6.1 : un smartphone simple, mais une évolution modeste

En résumé

Avec son Nokia 6.1, aussi connu sous le nom de Nokia 6 (2018), HMD met à jour son catalogue et offre des composants plus récents à son modèle de milieu de gamme ici présent. Une évolution bienvenue, mais la recette manque d’éléments enthousiasmants pour totalement convaincre et justifier de passer de l’un à l’autre. Le Nokia 6.1 est pourtant un produit au design travaillé, et sa certification Android One promet un suivi logiciel sans faille. Bénéficiant d’une bonne accroche réseau, il est par contre plus banal en ce qui concerne les compétences audio, les performances processeur, ou encore la qualité de son afficheur. La partie photo est de jour plutôt convaincante si la saturation des couleurs ne vous fait pas peur, mais le capteur est assez médiocre de nuit. Bref, un produit très classique qui vise principalement les amateurs d’interfaces simples et de mises à jour qui arrivent en temps et en heure.
(La note technique globale ci-dessous ne prend pas en compte l’évaluation de la photo, toujours en cours de test au Labo.)

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • La certification Android One
  • Un design soigné pour un joli mobile
  • Bonne performances radio
Les moins
  • Écouteurs fournis à laisser dans la boîte
  • Capteur photo médiocre en basse luminosité
  • Une évolution globalement faible

Notre test détaillé

Successeur du Nokia 6 qui avait marqué, avec d’autres modèles, la renaissance de Nokia sous l’impulsion de HMD, le Nokia 6.1 (ou Nokia 6 2018) est passé sous les sondes de notre labo, et nous révèle ses secrets dans ce test.

Le Nokia 6.1, aussi appelé Nokia 6 (2018) bénéficie d’un écran Full HD de 5,5 pouces, au ratio classique 16:9, mais aussi d’un processeur Snapdragon 630 couplé à 4 Go de mémoire RAM, d’un stockage interne de 32 ou 64 Go selon les versions (extensible via microSD), ou encore d’une batterie de 3000 mAh avec charge rapide. Le mobile exploite un capteur photo de 16 mégapixels à l’arrière, et un autre de 8 mégapixels à l’avant. Le terminal possède des dimensions de 148,8 × 75,8 × 8,15 mm pour un poids de 172 grammes, et un capteur d’empreintes digitales prend place sur la coque. Notez qu’un port USB Type-C remplace le classique USB 2.0 de son aîné.

nokia 6 2018

© Labo Fnac

L’ergonomie et le design

À force de voir passer des formats 18:9 et autres dérivés, on en aurait presque oublié à quoi ressemble un smartphone au format classique. C’est pourtant ce format (16:9) qu’arbore le Nokia 6.1, qui nous paraît du coup très large en main selon nos standards de 2018. Pourtant, les dimensions du produit sont très honorables, avec 148,8 × 75,8 mm pour le cadre, et une épaisseur de 8,15 mm seulement.

nokia 6 2018

© Labo Fnac

D’ailleurs, ce Nokia 6 (2018) est plutôt élégant avec sa conception soignée. Il s’habille d’aluminium sur les tranches et la coque dorsale, avec des finitions cuivrées autour du cadre, des boutons, du module photo, et du lecteur d’empreintes. Les antennes, qui parcourent les parties supérieures et inférieures de la coque, sont franchement bien dissimulées, avec un coloris semblable à celui de cette coque, et les mentions Zeiss, Nokia et Android One sont assez discrètement intégrées.

nokia 6 2018

© Labo Fnac

Faisons le tour des tranches maintenant. Celle du haut a droit à une prise jack (merci Nokia), tandis que celle du bas comprend l’USB-C et la sortie haut-parleur mono. À droite, ce sont les touches de volume et d’allumage qui prennent place, tandis que la tranche gauche laisse apercevoir la présence d’un chariot SIM (et microSD). HMD ne semble pas avoir cherché à faire un smartphone borderless, mais a tout de même soigné la face avant avec un verre légèrement bombé sur les extrémités, permettant d’épouser parfaitement les tranches métalliques.

nokia 6 2018

© Labo Fnac

Bref, la prise en main du produit est plutôt bonne, bien que l’on pourrait reprocher un placement un peu bas du lecteur d’empreintes, ou des tranches un peu “abruptes”. Des tranches arrondies offrent des sensations plus douces.

L’écran

Pour son écran, le Nokia 6.1 se base sur une dalle IPS à la définition Full HD (1920 x 1080 pixels) sur une diagonale de 5,5 pouces, soit une densité de 401 pixels par pouce. Largement de quoi offrir du confort de lecture, mais pas de quoi offrir de la réalité virtuelle de qualité à partir d’un casque. Le taux d’occupation de l’écran sur la façade est de 74 %.

nokia 6 2018

© Labo Fnac

Côté colorimétrie générale, le produit est dans la moyenne de ce qui se fait sur les smartphones de milieu de gamme. On relève un Delta U’V’ de 0,019, et d’excellents résultats avec le rouge et cyan notamment. La surface Gamut est également proche de la référence sRGB avec le vert et le bleu, tandis qu’une déviation (en saturation) est remarquée avec le jaune et surtout le magenta. Certaines couleurs seront donc assez marquées, un peu comme si l’on réglait l’affichage sur “vif”.

gamut nokia 6 2018

La déviation en saturation est marquée par rapport au triangle sRGB (noir) © Labo Fnac

Pour le contraste, on relève un taux de 1341:1 et de 307:5. C’est assez classique avec un écran LCD et il faudra donc s’en contenter. Le gamma, c’est-à-dire la progressivité de l’écran, est également assez moyen.

directivite nokia 6 2018

À gauche, la directivité sur du blanc. À droite, la directivité sur du noir. © Labo Fnac

Pour finir, la directivité de l’écran est quant à elle plutôt correcte. Alors qu’on mesure une luminosité de 215 cd/m2 de face (0°), elle reste de 175 cd/m2 à 15°, avant de tomber à 94 et 44 cd/m2 à 30 et 45°. Ce sera suffisant pour profiter de l’écran à deux, côte à côte.

L’interface utilisateur

Nokia a tenu à fournir une expérience logicielle proche de ce qui se fait sur de l’Android pur. D’ailleurs, le smartphone est certifié Android One, ce qui lui assure un suivi tout particulier de la part d’HMD et Google. À ce titre, il embarque une interface sans fioritures, avec tous les services Google inclus. Cela lui garantit aussi d’avoir droit aux derniers patchs de sécurité dès leur sortie. Notez d’ailleurs la présence d’un volet Google Play Protect dans les paramètres de sécurité du terminal, qui permet de vérifier si une application douteuse est présente sur le mobile.

interface nokia 6 2018

© Labo Fnac

Il n’y a autrement pas grand-chose à dire de cette interface. On remarque tout de même un certain temps de chargement des icônes lors de certains démarrages, mais le smartphone est extrêmement fluide la plupart du temps.

Les performances

Le Nokia 6.1 est un téléphone de milieu de gamme, il suffit d’en juger par son chipset Snapdragon 630 qui est couplé à 3 Go de mémoire vive. Cette configuration est évidemment suffisante pour les tâches de tous les jours, mais n’attendez de redoutables performances en jeu, le smartphone fait ce qu’il peut. D’ailleurs, sur nos parties mobiles, le terminal recommande de mettre les graphismes sur un niveau de détails faible afin de ne pas entraver la fluidité.

performances nokia 6 2018

© Labo Fnac

La preuve avec notre protocole labo (apparition d’items en JavaScript), qui montre que le Nokia 6.1 fait preuve de performances moyennes. Le smartphone obtient 12 fps et 83 ms de temps de réponse sur le premier niveau de difficulté, puis tombe rapidement 5 fps et 191 ms sur des processus ordinaires. On relève 3 fps et 300 ms sur les processus complexes, et enfin 2 fps et 433 ms sur les processus très complexes. Cela signifie globalement que les jeux gourmands ou applications lourdes mettront le terminal en difficulté.

La photo et la vidéo

Côté photographie, HMD a donc intégré un joli module photo en verre, avec un contour cuivré. Il intègre ici un seul capteur de 16 mégapixels, couplé à une optique certifiée Zeiss. Un partenariat gagnant-gagnant puisqu’il permet à Zeiss d’accroître son aura sur le marché très porteur du smartphone, et à Nokia d’accroître sa réputation dans la photo grâce à un grand nom de l’industrie photographique. Comme pour Huawei et Leica, en somme.

nokia 6 2018

© Labo Fnac

Cet appareil ne manque pas de qualités puisqu’il offre notamment un gros niveau de détails, et des clichés convaincants en macrophotographie (en témoignent nos essais sur les fleurs du jardin). Globalement, on remarque tout de même un gros traitement logiciel, qui accentue énormément les couleurs, et ce même lorsque le HDR est désactivé. Et même si les lupins du jardin sont de toute beauté cette année, ils ne sont pas aussi saturés. Le mode automatique en fait donc des tonnes. Mais le Nokia 6.1 est un compagnon honorable du quotidien photographique. On a vu pire.

photo nokia 6 2018

© Labo Fnac

Là où il pèche, c’est évidemment en basse luminosité. Et c’est la mise au point qui agace le plus puisqu’elle devient difficile à manier. Il faudra souvent assister grandement le téléphone pour qu’il parvienne à faire le point sur un sujet précis. La gestion colorimétrique de nuit est par contre plutôt convaincante, du moins quand la balance des blancs se fait correctement.

photo nokia 6 2018

© Labo Fnac

Le rendu audio

Du côté de l’audio, le bilan est en demi-teinte. Le smartphone bénéficie d’un haut-parleur (mono) plutôt compétitif, même si comme toujours on y retrouve des basses étouffées et des extrêmes aigus aux abonnés absents. La puissance audio est tout de même de 78 dB, mieux par exemple que le Xperia XZ2 que nous avions récemment testé.

C’est plus médiocre concernant la prise casque, qui malgré une sensibilité de 111 mV, ne parvient pas à offrir un niveau acoustique moyen supérieur à 63 dBA. On y remarque aussi un peu de distorsion et de diaphonie, sans que cela ne soit gênant toutefois. De toute manière, pour profiter de la prise casque, il faudra se passer des mauvais écouteurs fournis par HMD, qui offrent une distorsion très marquée, une bande passante acoustique très médiocre, et une isolation passive inefficace. Bref, il s’agit là d’écouteurs mains-libres basiques, pas du tout pensés pour le plaisir audio.

La qualité de réception (performances radio)

Est-ce que ce Nokia 6.1 est un bon téléphone en captation réseau ? Nos tests labo en cage de Faraday ont démontré que, s’il n’excelle pas tout à fait, ce terminal est à conseiller pour la qualité de son accroche réseau. Que ce soit en GSM, 3G ou 4G, le Nokia 6.1 propose une très bonne sensibilité, ce qui signifie qu’il sera en mesure de capter dans des conditions difficiles. Un bilan à contraster toutefois sur la bande GSM 1800 où le terminal est en difficulté.

La directivité est par contre excellente et le téléphone capte de manière optimale ou presque quelle que soit sa position par rapport à l’antenne. Vous pouvez donc librement faire des tours sur vous même avec ce produit.

L’autonomie

Sur notre protocole maison, le Nokia 6.1 ne crève pas les scores en autonomie. On obtient une endurance moyenne de 8 heures et 37 minutes, avec un accumulateur de 3 000 mAh. Le Nokia 7 Plus, que nous avons testé en même temps, obtient quant à lui 10 heures d’autonomie sur une batterie de 3 800 mAh. Le Nokia 6 (2018) n’a donc pas à rougir de ses performances, même si on aurait pu espérer encore mieux. Pour recharger entièrement le mobile, il faudra compter 1 heure 58 minutes.

Conclusion

Avec son Nokia 6.1, aussi connu sous le nom de Nokia 6 (2018), HMD met à jour son catalogue et offre des composants plus récents à son modèle de milieu de gamme ici présent. Une évolution bienvenue, mais la recette manque d’éléments enthousiasmants pour totalement convaincre et justifier de passer de l’un à l’autre. Le Nokia 6.1 est pourtant un produit au design travaillé, et sa certification Android One promet un suivi logiciel sans faille. Bénéficiant d’une bonne accroche réseau, il est par contre plus banal en ce qui concerne les compétences audio, les performances processeur, ou encore la qualité de son afficheur. La partie photo est de jour plutôt convaincante si la saturation des couleurs ne vous fait pas peur, mais le capteur est assez médiocre de nuit. Bref, un produit très classique qui vise principalement les amateurs d’interfaces simples et de mises à jour qui arrivent en temps et en heure.
(La note technique globale ci-dessous ne prend pas en compte l’évaluation de la photo, toujours en cours de test au Labo.)

Article rédigé par
Romain Challand
Romain Challand
Journaliste
Jean-Charles Frelier
Jean-Charles Frelier
Responsable des tests smartphones, casques audio et lecteurs vidéo