En résumé
Le HTC U Play, séduisant avec son design tout en rondeurs, livre une copie plus qu’honorable. Son design est réussi, malgré un encombrement un peu important au regard de sa diagonale d’écran, et l’absence de prise casque jack qui pourra en gêner plus d’un. Son afficheur est globalement satisfaisant et ses résultats en multimédia très corrects. Malheureusement, quelques défauts gênants viennent ternir ce tableau, à commencer par des performances un peu justes, d’autant que l’appareil a tendance à chauffer, et une accroche réseau assez moyenne. Certes, aucun de ces critères n’est en soi rédhibitoire, mais cette prestation classe le smartphone de HTC parmi une foule d’appareils bien souvent moins chers, à performances comparables. Et qui ont le mérite de tourner sous une version d’Android plus récente que Marshmallow, dont le U Play doit se contenter.
Note technique
Les plus et les moins
- Design réussi avec port USB Type-C
- Capteurs photo de 16 mégapixels à l'arrière et à l'avant
- Performances réseau moyennes
- Manque de puissance
- Sous Marshmallow, sans mise à jour prévue
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Présenté début 2017, le HTC U Play signe le début d’un renouveau de la marque taïwanaise, qui s’est trouvé ici une nouvelle identité visuelle. Le smartphone, toujours sous Android, est positionné sur le segment du milieu de gamme, où la concurrence est rude. Est-il capable de tenir tête aux modèles de Samsung, Huawei ou OnePlus ? Le U Play a passé l’épreuve de notre Labo. Voici donc notre verdict.
Petit frère du U Ultra, le HTC U Play présente un écran plus petit : sa dalle Super LCD de 5,2 pouces affiche 1920 x 1080 pixels. Sous sa coque vitrée, on retrouve une puce Helio P10 (huit cœurs, donc quatre Cortex-A53 à 2 GHz et quatre à 1,1 GHz) couplée à 3 Go de RAM, 32 Go de stockage ainsi qu’un port microSD.
Le smartphone embarque en outre un appareil photo dorsal de 16 mégapixels avec un système de stabilisation optique et un autofocus à détection de phase. En façade, le capteur dédié aux selfies affiche lui aussi 16 mégapixels. Le tout est alimenté par une batterie de 2500 mAh, tourne sous Android 6.0 Marshmallow. Du côté des options notables, on remarque la présence d’un capteur d’empreintes en façade et d’un port USB Type-C.
L’ergonomie et le design
S’il n’a rien de véritablement original à première vue, le design du HTC U Play reste très agréable. Il présente en façade un capteur d’empreintes oblong fonctionnant très bien, mais HTC cède à ses travers habituels en imposant une large bande inoccupée sous cet écran. Autre détail notable, le smartphone est l’un des rares à oser l’impasse sur la prise casque, et à préférer un unique port USB Type-C, connecteur qui tarde d’ailleurs à se généraliser sur le segment du milieu de gamme. Les fans d’écouteurs et casques Bluetooth ne s’en émouvront pas, tandis que les amateurs de filaire se consoleront au moins en utilisant les écouteurs USB fournis avec le smartphone.
Pour le reste, le U Play fait un sans-faute. Son format de 145,99 x 72,9 x 7,99 mm (3,5 mm au plus fin) est agréable en main et ses tranches métalliques sont très adoucies. Son dos en verre laisse apparaître un appareil photo légèrement proéminent, ce qui évite que le smartphone ne glisse lorsqu’il est posé sur une table. Les allergiques aux traces de doigts en seront quant à eux pour leurs frais, tant le terminal les accroche. Remarquez pour finir l’intégration d’une puce NFC, pratique au quotidien pour l’appairage d’appareils Bluetooth.
L’écran
Présence d’un capteur d’empreintes sous l’écran oblige, l’afficheur du HTC U Play n’occupe que 69 % de la façade du téléphone. C’est dommage, d’autant que cette caractéristique est reprochée depuis de longues années à la marque. En revanche, on apprécie les 425 ppp que sa définition Full HD 1080p fournit sur une dalle de 5,2 pouces. Un bon point qui n’arrive pas seul : le Super LCD utilisé, souvent très efficace en la matière, fournit ici un contraste élevé. Nous l’avons mesuré à 1783:1 et, pour 5 % de blanc, à 486:5, ce qui permet de le comparer à des écrans AMOLED. Dans tous les cas, c’est très bon.
Le U Play se montre également très correct en matière de directivité, et autorise par exemple le visionnage de vidéos à deux. Lorsqu’il est incliné à 15°, on perd 23 % de luminosité, puis 56 % à 30°. À partir de 45°, l’affichage devient plus difficile à distinguer, puisque l’on perd 77 % de luminosité.
Moins convaincant en revanche, le gamma de cet écran offre des dégradés dans la moyenne de sa catégorie, sans plus.
Dommage que ce tableau très correct au regard du positionnement du HTC U Play, soit terni par une colorimétrie hasardeuse. Son delta U’V’ moyen reste certes limité à 0,033, mais il montre des écarts flagrants dans le bleu (delta U’V’ de 0,522) et, dans une moindre mesure, dans le cyan (0,0350), le magenta (0,0457) et le rouge (0,0304). En résultent des couleurs globalement saturées et peu fidèles aux images que l’écran est censé retranscrire.
L’interface utilisateur
Le HTC U Play souffre d’un défaut de taille pour un smartphone de milieu de gamme de 2017. Tandis que Nougat habite la très grande majorité des modèles de cette année, il se contente d’Android 6.0 Marshmallow, la faute vraisemblablement à sa puce Helio P10 fournie par MediaTek. Les technophiles regretteront d’autant plus la présence de cette version du système d’exploitation que HTC n’a pas communiqué sur son intention de le mettre à jour : le smartphone risque donc une obsolescence logicielle prématurée.
Si l’on excepte ce point, l’interface Sense proposée par HTC est d’autant plus efficace qu’elle ressemble fort à un Android stock. Les puristes regretteront certainement la présence d’applications nombreuses préinstallées sur l’appareil (réseaux sociaux, outils divers et écosystème HTC), qui ont toutefois le mérite d’être clairement organisées en dossiers.
Moins agréable, le parcours d’initialisation conduira l’utilisateur débutant à télécharger malgré lui des applications commerciales franchement dispensables, sans pouvoir faire autrement à sa première connexion. Certaines sont pré-cochées, telle l’app de l’e-commerçant Wish, et l’on ne doute pas vraiment que certains s’y laissent prendre…
Les performances
Contrairement au HTC U Ultra, équipé d’un Snapdragon 821 pioché chez Qualcomm, le U Play est équipé d’un chipset signé MediaTek. Sa référence fait partie des best-sellers du Taïwanais, à savoir le Helio P10 constitué de quatre cœurs Cortex-A53 à 2 GHz et quatre autres A53 à 1,1 GHz. Côté puce graphique, un GPU Mali-T860MP2 officie ici.
Sans être dans les choux, le U Play se contente de performances adaptées à un usage standard, mais qui convaincra moins les utilisateurs les plus assidus. Le smartphone présente ainsi une très bonne rapidité d’exécution des tâches les plus simples, avec 83 ms enregistrées à notre premier palier de test, soit 12 fps. À notre deuxième niveau d’exigence, il monte malheureusement à 203 ms, soit 5 fps, pour atteindre 316,4 ms à l’exécution de processus complexes. Notre épreuve la plus poussée conduit le temps d’exécution des tâches à grimper jusqu’à 452,4 ms (2 fps), ce qui reste lent, comparé aux performances assurées par d’autres puces de milieu de gamme, par exemple de série Snapdragon 4xx.
Dans l’ensemble, le HTC U Play suffit pour des usages quotidiens. Attention néanmoins, nous avons constaté une tendance nette à la chauffe, dans la partie supérieure du téléphone, lorsqu’il était tout particulièrement sollicité.
La photo et la vidéo
Bien que son capteur affiche 16 mégapixels au compteur (sans UltraPixel), l’appareil photo du HTC U Play se contente de performances correctes, sans plus, à commencer par sa résolution. On mesure en effet 1162 paires de lignes par hauteur, un bon score, mais qui se situe en-deçà de ce que l’on pourrait attendre d’un tel capteur.
Les autres éléments que nous avons mesurés sur cet appareil photo témoignent de ces performances correctes, sans exceller particulièrement. On retrouve ainsi une optique efficace, mais présentant une légère distorsion et quelques aberrations chromatiques. La sensibilité est elle aussi très convenable, mais sans exceller. Nous avons ainsi relevé un niveau de bruit moyen de 25,4 dB ou encore un temps d’exposition de 28,5 ms en moyenne.
Le flash enfin manque un peu d’uniformité, et a tendance à surexposer le centre des clichés (76 en L à un mètre de distance) quand les angles manquent de lumière. Quant à sa précision, elle reste nettement perfectible : à plus de quatre mètres, il manque d’efficacité, tandis qu’il brûle les clichés à faible distance.
Ces résultats sont heureusement contrebalancés par une colorimétrie convaincante. Elle se traduit par un faible deltaE de 4 lorsque les clichés sont pris à la lumière du jour, mais aussi de 4,7 à la lumière fluo, qui correspond aux éclairages artificiels en intérieur. L’appareil photo se comporte presque aussi bien lorsque l’ambiance est jaune (lumière de type Tungstène), son deltaE se limitant à 5,7.
Dommage que cette excellente colorimétrie ne se confirme pas au niveau de la balance des blancs, pas franchement convaincante lorsqu’elle est utilisée en mode automatique. Selon la couleur dominante, les résultats auront tendance à largement varier, et les environnements jaune clair comme jaune foncé auront tendance à mettre le U Play à la peine (dE de 19,4 et 14,8). C’est d’autant plus regrettable que lorsque le bleu ou le vert dominent, il ne rencontre aucune difficulté.
Terminons par un mot sur l’ergonomie de l’appareil photo du U Play. Son interface est particulièrement claire, grâce à l’usage d’icônes de grande taille, et l’on apprécie la présence d’un mode Pro et la possibilité de shooter en RAW. Les selfies en 16 mégapixels ne sont pas désagréables non plus, et l’on se contentera sans peine des vidéos en Full HD. Il faut dire qu’avec sa tendance à chauffer, le HTC U Play aurait souffert s’il avait dû filmer en 4K…
Le rendu audio
Le HTC U Play assure des performances convenables en matière d’audio. Le smartphone est capable, côté haut-parleurs, d’atteindre une puissance maximale de 72 dB à 10 % de distorsion, ce qui permettra de regarder une vidéo sans tendre l’oreille outre mesure. La réponse en fréquence associée à cette puissance est comme bien souvent moins satisfaisante, les graves étant aux abonnés absents sous les 500 Hz et les aigus disparaissant autour de 4 KHz.
La sortie casque, sur prise USB Type-C puisque l’appareil fait l’impasse sur la prise jack, se comporte elle aussi des manière très honorable, grâce notamment à une bonne note en diaphonie et en linéarité. On relève néanmoins un peu de distorsion, et le rapport signal/bruit est tout juste passable. Quand au niveau de sortie maximum, nous l’avons mesuré à 59 mV : il n’y aura pas besoin de pousser très fort le volume pour en profiter avec un casque. Notez d’ailleurs que le U Play est livré avec une paire d’écouteurs intra-auriculaires avec cordon USB, pour ceux qui ne souhaiteraient pas utiliser un casque Bluetooth.
La qualité de réception (performances radio)
Il va sans dire que le U Play est compatible avec la 4G, ici de catégorie 6. Le smartphone souffre néanmoins de quelques soucis de réception, notamment en raison d’une forte directivité qui contraint l’utilisateur à l’orienter correctement vers une antenne pour bien capter le réseau : cela peut créer des instabilités de signal à l’usage. Heureusement toutefois, le smartphone bénéficie d’une sensibilité très correcte qui lui permet d’être utilisé même en se situant loin d’une antenne.
L’autonomie
La batterie du U Play lui permet d’afficher une endurance correcte, sans vrai plus. Mis à l’épreuve sur de la lecture vidéo hors-connexion, avec sa luminosité réglée à 200 cd/m2, il s’est éteint au bout de 6h25. C’est suffisant pour espérer une journée d’utilisation standard, mais pas vraiment plus. Il faut en effet rappeler que les meilleurs smartphones sont capables de tenir jusqu’à une dizaine d’heures.
Conclusion
Le HTC U Play, séduisant avec son design tout en rondeurs, livre une copie plus qu’honorable. Son design est réussi, malgré un encombrement un peu important au regard de sa diagonale d’écran, et l’absence de prise casque jack qui pourra en gêner plus d’un. Son afficheur est globalement satisfaisant et ses résultats en multimédia très corrects. Malheureusement, quelques défauts gênants viennent ternir ce tableau, à commencer par des performances un peu justes, d’autant que l’appareil a tendance à chauffer, et une accroche réseau assez moyenne. Certes, aucun de ces critères n’est en soi rédhibitoire, mais cette prestation classe le smartphone de HTC parmi une foule d’appareils bien souvent moins chers, à performances comparables. Et qui ont le mérite de tourner sous une version d’Android plus récente que Marshmallow, dont le U Play doit se contenter.