Les meilleurs albums de variété française à (s’)offrir à Noël selon les disquaires

Qui a dit que la variété française manquait de souffle ? Sûrement pas nous. Entre le retour en grâce des icônes intemporelles – de Vanessa Paradis à l’inépuisable Benjamin Biolay – et la fougue d’une nouvelle garde qui bouscule les codes (Zaho de Sagazan en tête), la scène hexagonale est en pleine ébullition. Qu’elle soit symphonique, rock, intime ou résolument pop, la chanson hexagonale n’a jamais autant brillé par son éclectisme.

Pour vous aider à faire le tri dans cette avalanche de sorties, nous avons sélectionné pour vous les pépites qui méritent une place de choix sous le sapin (et votre collection). Montez le son, c’est du made in France.

Benjamin Biolay – Le disque bleu

Après avoir réalisé les albums de Jeanne Cherhal (Jeanne) et de Julien Clerc (Une vie), Benjamin Biolay revient avec un projet à lui : 24 titres pour un double album – rien de moins – qui nous baigne dans des ambiances latines. Direction l’Argentine, pays qu’il affectionne, mais aussi le Brésil, lieu de la bossa nova.

Le Disque Bleu rappelle aussi combien Gainsbourg a été une influence pour le jeune Biolay. Riche – pas seulement à cause de sa longueur –, ce double album nous plonge dans d’élégantes et légères mélodies. Les années passent, et « BB » ne perd pas de sa superbe, au contraire.

Sébastien Delage – Turbostérone

Zaho De Sagazan – La symphonie des éclairs (Orchestral Odyssey)

Victoires de la Musique à la pelle, tournée gigantesque, prestations mémorables au Festival de Cannes et à la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024 : Zaho de Sagazan était partout, et sur toutes les lèvres. Au milieu de tous ces projets, elle a eu l’occasion de réaliser une version symphonique de La symphonie des éclairs, lors de sa tournée XXL. Cinquante musiciens de l’Orchestre national de Lyon et une artiste singulière, qui nous propulsent dans une œuvre foudroyante par ses mots et son intensité.

Feu! Chatterton – Labyrinthe

Feu! Chatterton, c’est un son, un ton, une voix. Pour ce nouvel album, le groupe continue d’explorer, d’aller plus loin dans cette volonté de fusionner électricité rock, pulsion electro et douce chanson. Labyrinthe offre une exploration sensorielle où il fait bon de se perdre – se perdre pour mieux se (re)trouver. La plume toujours aussi poétique d’Arthur Teboul et son interprétation font aussi la beauté de leur art. Le meilleur groupe de rock français, définitivement.

Lamomali – Totem

Lamomali, ce collectif porté par Mathieu Chédid et sa bande, est toujours aussi enchanteur. Réunir leurs univers et leurs continents, tel est le pari de ces musiciens. Le résultat ? Des artistes qui harmonisent leurs talents, chacun apportant sa pierre à un édifice musical esthétiquement cohérent et gracieux.

Dans Totem, les mots « métissage » ou « fusion » ont tout leur sens. Il y a de la majesté, de l’émerveillement à l’écoute de cet album. Difficile de ne pas rester de marbre, que ce soit en dansant sur des titres aux guitares funky/disco incisives, alliées à des percussions africaines, ou en étant ému.e sur des morceaux plus intimistes. Une fraternité musicale jouissive.

Pierre Lapointe –  Dix chansons démodées pour ceux qui ont le coeur abîmé

Pierre Lapointe signe un opus de haute volée, renouant avec la chanson française d’antan, celle d’un temps où la télévision n’avait pas encore la couleur. Narrant les sentiments avec ce ton toujours aussi juste, le Québécois fait à nouveau de son art une oeuvre intime, se racontant avec pudeur et force à la fois.

La musicalité la chaleur et la tendresse de sa voix ne font qu’y ajouter de la sensibilité. Mélodies et arrangements élégants, textes soignés : ces dix chansons ont tout pour être intemporelles. Un digne héritier des grands auteurs et interprètes.

[push-article articles= »cp65682″ titre= » « ]

Laura Prince – Adjoko

En allant sur les terres de son père, Laura Prince s’est plongée dans son héritage ancestral et ses racines africaines. Son deuxième album, Adjoko, est donc le parcours initiatique d’une femme qui a soif d’approfondir son histoire pour mieux se connaître. Mêlant jazz et musiques traditionnelles africaines, son art a pris davantage d’épaisseur.

Cette femme, qui a depuis longtemps le souci de la liberté chevillée au corps, impressionne par sa manière de tracer sa propre route et de suivre ses envies les plus profondes, quitte à marcher sur des petits chemins, et non pas sur de grandes avenues. C’est ainsi que l’on est le plus vrai. Et on ne peut qu’applaudir.

Marie-Flore – Ex-aequo

Marie-Flore continue de nous fasciner avec Ex-aequo, son troisième album. Elle nous y conte l’amour, ou plutôt la séparation avec cette mélancolie et cette nonchalance qui lui vont si bien. La plume est toujours incisive, et les mélodies pop ultra-soignées.

Ballades ou pas, Marie-Flore nous saisit par l’élégance qui enlace chaque note, par ces arrangements de cordes qui donnent de l’éclat à cette pop. À l’image de sa plume, l’artiste a un vrai don pour transformer une émotion ou un sentiment en une mélodie, un langage musical. Ex-aequo, un album hautement et chaudement recommandable !

Ben Mazué – Famille

Ben Mazué n’arrête décidément pas de nous séduire avec sa tendre plume poétique et ses mélodies soignées. Comme l’indique son titre, la famille est le thème central de ce nouvel opus. Pour le chanteur, elle est essentielle, que ce soit celle dont il est issu, mais aussi celle qu’il a construite.

Comme à chaque fois, ses textes personnels ont un écho profond – l’intime devient universel. La fibre délicate, l’émotivité et la tendresse qui se dégagent de l’homme se ressentent pleinement à travers l’artiste. On ne peut qu’être touché.e par tant de profondeur et de simplicité.

Ours – Le spleen d’une vie sublime

Quand on grandit avec un père chanteur comme Alain Souchon, difficile de ne pas avoir envie de suivre ses pas. Ours est « fils de », mais il a surtout une vraie patte et un vrai talent. Dans ce nouvel album, on retrouve ce qu’on aime tant chez cet artiste, à savoir son extrême sensibilité. Le titre, Le spleen d’une vie sublime, décrit bien l’atmosphère de cet opus – certes quelque peu mélancolique, mais aussi lumineuse.

Quoi qu’il chante, Ours a cette voix chaleureuse qui fait sécher les larmes des plus grands chagrins. On aime ce regard bienveillant et cette manière d’aborder les sentiments, le monde, la vie. On aime décidément beaucoup cet artiste.

Vanessa Paradis – Le retour des beaux jours

Après Gainsbourg, Kravitz, M et Biolay, c’est au tour d’Étienne Daho (et Jean-Louis Piérot) d’être aux manettes du nouvel album de Vanessa Paradis – la rencontre étant inévitable. Dans Le retour des beaux jours, la chanteuse de 52 ans explore l’amour et le temps qui passe sur fond de musique pop, parfois aux couleurs sixities, parfois aux ambiances jazzy, mais toujours avec une certaine élégance. C’est l’un des disques de l’année.  

[push-produitean= »0602478682704″]

Félix Radu – Infini+3

Si c’est son premier disque, Félix Radu n’est pas un petit nouveau dans le monde artistique. Le jeune homme est comédien, a écrit des spectacles, a fait de la radio… Bref, une vie déjà bien remplie. Ce qui lie ses anciennes activités à son album, c’est l’amour des mots. Félix Radu ne chante pas, il scande à qui veut bien l’entendre ses mots, ses histoires – un parfait mélange de Jacques Brel et de Grand Corps Malade.

On aime non seulement sa plume inventive, mais aussi la fougue et la passion avec lesquelles il nous l’envoie en plein coeur. Ce féru des mots, de la langue et de ses subtilités offre avec Infini+3 un premier album plein de d’élan, de pétulance, d’exhaltation. Et on ne peut qu’être emporté.e par cette vague d’émotions.

Coline Rio – Maison

Sam Sauvage – Sam Sauvage

Sam Sauvage, voici un nom qu’il faut à tout prix retenir. Les Sparks l’ont adoubé, Zaho de Sagazan l’adore et les médias sont unanimes pour dire que ce jeune homme d’à peine 24 ans a produit un EP remarquable. Arborant costume noir, chemise blanche, cravate et lunettes de soleil à la Blues Brothers, le nouveau dandy nonchalant de la pop française offre un son tout droit sorti du rock et de la new wave des années 80.

Ce garçon ne manque pas de singularité – pas seulement par son look. Il y a certes cette ironie très décalée, comme dans Les gens qui dansent (un coup de cœur) – que ne renierait pas un certain Dutronc –, mais il y a aussi une très grande sensibilité et une profondeur très touchante. Sam Sauvage est bien trop court, et on attend la suite avec impatience.

Sheila – A l’avenir

Voici une artiste qui ne s’endort pas sur ses nombreux succès. Si certaines légendes de la chanson se complaisent dans des mélodies douillettes, Sheila, elle, va de l’avant, comme elle l’a toujours fait. Rien de démodé dans les 12 titres de ce nouvel album, non. Entre guitares électriques parfois racées, beats electro bien sentis et ballades plus calmes – histoire d’apporter un peu d’apaisement à ce disque qui ne manque pas d’énergie et de rythmes –, A L’avenir sonne comme un opus totalement de son temps.

Les textes sont en phase avec le monde qui l’entoure, car Sheila a des choses à dire – et elle ose. On ne peut qu’approuver. Un album plein d’audace, de passion et d’humanisme.

Zaz – Sains et saufs

C’est peut-être l’album le plus personnel de cette petite fée de la chanson française. Depuis quelques années, Isabelle, la femme, a vécu des choses plus ou moins douloureuses, qui l’ont amenée à explorer son soi intérieur. Une expérience qui a, bien sûr, nourri les chansons de Zaz, la chanteuse.

Sains et saufs est un véritable disque à cœur ouvert où elle aborde des thèmes comme le pardon, la résilience, le deuil et surtout la renaissance. Zaz nous touche encore et toujours par son humanité, nous poussant à nous tourner vers l’essentiel. Son sourire, parfois critiqué, ouvre les portes de son monde fait de sincérité et d’altruisme.

[push-article articles= »cp68550, cp66645, cp68185, 575660″ titre= » « ]