En tant que grande manifestation sportive aux retombées politiques, mais aussi en tant que vitrine des exploits sportifs, les Jeux olympiques fournissent au cinéma un sujet assez romanesque. À l’occasion d’un été qui verra Paris accueillir les J.O. pour la première fois en un siècle, retour sur dix films qui abordent les Olympiades.
Jappeloup
Tous les quatre ans, les amateurs d’équitation se retrouvent devant le petit écran pour suivre de manière exhaustive les épreuves de dressage, de sauts d’obstacle, de concours complet… Cette exposition médiatique a fait entrer dans la légende un cheval rugueux, mais incroyablement performant, vainqueur du saut d’obstacles en 1988 à Séoul en étant monté par Pierre Durand. Une telle victoire a donné lieu à un véritable biopic équin, Jappeloup, qui revient sur la relation entre le cheval et son cavalier, interprété par Guillaume Canet. Avec son casting et ses scènes de compétition particulièrement crédibles, sans oublier sa présentation de deux olympiades successives, le film est aujourd’hui à poser sur le chevet de tous ceux qui se repaissent de l’équitation aux JO entre deux passages de Galop !
La Couleur de la victoire
Les quatre médailles d’or de Jesse Owens ont contraint le narratif nazi lors des Jeux olympiques de Berlin en 1936 : le coureur et sauteur afro-américain y prouvait bien l’invraisemblance des théories raciales du Reich. La Couleur de la victoire se concentre sur le destin hors du commun de cet athlète, victime de la ségrégation raciale aux États-Unis devenue symbole éternel de la lutte contre le racisme. Le long métrage de Stephen Hopkins, avec Stephan James dans le rôle-titre, n’omet aucune partie de cette parfaite reconstitution du climat des années 1930 et de la trajectoire d’un grand nom du sport.
L’As des As
Après La Grande Vadrouille, Gérard Oury a réalisé un nouveau carton en utilisant la comédie pour se moquer du nazisme : L’As des As. Se déroulant pendant les Jeux olympiques de Berlin, le film met en scène l’entraîneur de la délégation française de boxe, incarné par Jean-Paul Belmondo, qui profite de son passage en Allemagne pour venir en aide à la famille Rosenblum, traquée par la Gestapo. Rocambolesque et bienveillant, le film évoque par touches amusantes le milieu du sport amateur des années 1930, sans que cela soit bien sûr le sujet principal du film, qui est d’abord un hymne à la tolérance et une charge contre l’antisémitisme.
Les Chariots de feu
En 2024, Les Chariots de feu est peut-être davantage connu pour sa bande originale, composée par Vangelis, qui a fait l’objet de nombreuses reprises dans la publicité et les vidéos parodiques. Il s’agit pourtant d’un des chefs-d’œuvre du cinéma britannique. Mettant en scène deux athlètes se préparant pour les J.O. de Paris de 1924, l’un juif, l’autre protestant radical, le long métrage d’Hugh Hudson nous fait vivre de l’intérieur leur relation et leurs choix, en se servant de l’olympisme pour propager des valeurs universelles de tolérance.
Le Cas Richard Jewell
Réalisé par Clint Eastwood, Le Cas Richard Jewell aborde les Jeux olympiques d’Atlanta de 1996 en tant qu’événement historique. En effet, c’est lors de la quinzaine olympique qu’une bombe déposée par Eric Rudolph tua deux personnes dans un parc public. Avant de connaître le véritable terroriste, la police et les médias accusèrent longuement le héros qui avait trouvé la bombe, Richard Jewell. Le film revient donc sur la défense de ce brave agent de sécurité d’abord considéré comme un sauveur avant d’être un coupable désigné, et bénéficie d’un traitement particulièrement soigné, assorti d’un casting de haute volée (Paul Walter Hauser, Sam Rockwell, Kathy Bates…).
Munich
Film d’espionnage, film politique, film philosophique avec pour thème principal la légitimité (ou non) de la vengeance, Munich figure parmi les plus grandes réussites de Steven Spielberg. Son lien avec les J.O. se situe dans l’Histoire : les premières minutes du long métrage racontent en effet la sanglante prise d’otages de la délégation d’athlètes israéliens par les terroristes du groupe Septembre Noir en 1972 à Munich, en plein village olympique, puis leur massacre sur le tarmac de l’aéroport local. Le récit suit ensuite l’opération du Mossad visant à tuer l’intégralité des commanditaires de la prise d’otages tout autour du monde.
Foxcatcher
Le prestige d’une médaille d’or attire parfois de sombres personnages qui souhaite, eux aussi, briller. C’est ce que raconte Foxcatcher, l’histoire vraie d’un riche héritier américain souhaitant accaparer le talent des frères Schultz, fratrie victorieuse en lutte aux Jeux olympiques de 1984. Entre séance d’entraînement, manipulation, toxicité, le long métrage revient sur un fait divers qui agita le monde des affaires et du sport à la fin des années 1980.
Moi, Tonya
Les Jeux olympiques d’hiver ont également été illustrés au cinéma. Moi, Tonya, interprété par Margot Robbie, a adapté à l’écran l’affaire Tonya Harding-Nancy Kerrigan, qui s’est déroulée durant la courte période séparant les jeux d’Albertville (1992) de ceux de Lillehammer (1994). Narrant l’histoire d’une patineuse issue d’un milieu défavorisé, embarquée par son entourage dans de petites magouilles, le long métrage réussit à alléger son sujet grâce à un emploi bienvenu de la satire (confinant parfois au mockumentary sportif) et de l’humour, même noir. De quoi en savoir davantage sur la face sombre de certains compétiteurs…
Rasta Rockett
« Toute la planète demande à quoi ça rime, quatre Jamaïcains bobsleighent sur les cimes… » Pour toute une génération, l’hymne de la fameuse équipe de bobsleigh venue d’un pays chaud résonne encore aujourd’hui. Il faut dire que le film Rasta Rockett a connu un joli succès dans les années 1990, qui ne se dément pas. Feel-good movie autour de sprinteurs caribéens se reconvertissant au bobsleigh et participant aux Jeux olympiques de Calgary en 1988, ce long métrage dynamique n’a pas pris une ride.
Jeux Olympiques Paris 1924
On le sait peu, mais chaque édition des J.O. a donné lieu à un documentaire diffusé au cinéma, notamment à l’époque où la télévision en direct n’existait que très partiellement. Jeux Olympiques Paris 1924, édité en vidéo pour la première fois cette année, conte sur près de trois heures, avec force images d’archive, les exploits des René Lacoste et autres Johnny Weissmuller. Sorti initialement au cinéma dans les années 1920, ce documentaire muet permettra à coup sûr d’évaluer l’évolution des Olympiades et de la capitale sur un siècle !