Les plateformes numériques permettent aujourd’hui d’ignorer les introductions des séries. Et pourtant, nombreux sont les génériques qui ne gagnent pas à être zappés de la sorte. Conception graphique, musique, rythme… Bien des intros de série sont des chefs-d’œuvre. En voici dix incontournables.
The Wire
Avec Oz, Six Feet Under ou Les Soprano, The Wire a marqué le tournant du millénaire : cette série policière feuilletonante (chaque épisode suit le précédent) avait notamment pour originalité de traiter un grand thème par saison. D’une année sur l’autre, le générique changeait aussi de musique d’illustration : si la mélodie restait la même (Way Down in the Hole), cinq versions par cinq interprètes différents (dont l’auteur de la chanson, Tom Waits) accompagnaient les images présentant les objets emblématiques de la série, en particulier tout le nécessaire pour réaliser une écoute téléphonique policière digne de ce nom. L’idée d’une unique chanson reprise différemment pour le crédit d’intro sera amplifiée quelques mois plus tard dans Weeds : chaque début d’épisode nous offre les mêmes images avec une reprise de Little Boxes par un nouvel artiste à chaque épisode.
Mad Men
Rares sont les génériques à aussi bien représenter l’ambiance de la série dont ils servent d’ouverture. La quarantaine de secondes de celui de Mad Men tient lieu de chef-d’œuvre du genre. Côté musique, il s’agit d’un thème fleurant bon les Sixties revues par les années 2000, avec un remix abstract hip-hop d’une orchestration qui n’aurait pas dépareillé au début de Columbo ou Arabesque. Côté image, cette séquence animée avec un businessman chutant longuement d’un immeuble orné de vieilles publicités. Une parfaite mise en condition pour suivre les pérégrinations des pubards de l’agence Sterling Cooper.
Prison Break (version française)
Dans sa version originale, le générique de la première saison de Prison Break a le mérite de sa brièveté. Mais la déclinaison française, créée par M6 lors de la première diffusion hexagonale de la saga, bénéficie d’une toute autre aura : un extrait de Pas le temps, de Faf Larage, enregistré à dessein, y trouva une sacrée notoriété. Le clip et le single associés restèrent dans les tops des charts durant toute la diffusion de la première saison des aventures de Michael Scofield, le héros architecte tatoué cherchant à libérer son frère du couloir de la mort.
True Detective
Série d’anthologie ayant révolutionné le petit écran au milieu des années 2010, True Detective présente une grande enquête par saison. Pour planter le décor, les génériques d’ouverture sont agrémentés d’une musique liée aux cadres géographiques. The Handsome Family campe une mélodie country lugubre pour la première saison, une chanson de Leonard Cohen, Nevermind, installe la seconde saison du côté des zones reculées de la Californie, quand la saison 3, davantage liée à la communauté afro-américaine, nous offre un générique accompagné d’un blues de Son House repris par Cassandra Wilson : Death Letter.
Game of Thrones
Présentant une carte des différentes cités et lieux du monde imaginaire dans lequel se déroule la saga, le générique de Game of Thrones a fait date pour son thème musical épique et son inventivité. Que de frissons à repenser à la vision de la maquette de Port-Réal sortant de terre ou de l’ascenseur du Mur empêchant les assauts des Marcheurs blancs… Le tout animé avec des mécanismes à l’ancienne, symbole des rouages et des nombreuses machinations de cette série de fantasy légendaire.
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L’Attaque des Titans
Pour les fans de J-Pop épique, de rock, de fantasy et de science-fiction, l’opening de L’Attaque des Titans constitue l’une des qualités de la série événement (qui vient de s’achever). Présentant les personnages, l’univers urbain d’inspiration médiévale, le générique de l’anime adapté du célèbre manga utilise des chansons iconiques comme Red Swan, Shinzou wo Sasageyo ou My War, autant de morceaux de bravoure parfaitement raccords avec l’emphase de cette saga dans laquelle une partie de l’humanité lutte pour sa survie face à des géants anthropomorphes !
Les Simpson
Dès sa première saison, le générique des Simpson a innové avec deux variations à chaque épisode : Bart copie une punition différente par épisode et la famille ne s’assoit jamais de la même façon dans le canapé à la fin de l’intro. Évidemment, ces deux éléments n’ont rien à voir avec l’intrigue qui va suivre, tout comme en général les deux premières minutes de chaque épisode… Les Simpson, série créée par des mordus de pop culture, est devenue elle aussi un vecteur d’originalité artistique, avec de tels runnings gags.
Le Prince de Bel-Air
Il faut regarder Caprica pour savoir ce qui s’est passé avant Battlestar Galactica, et House of the Dragons pour connaître les siècles qui précèdent Game of Thrones. Rien de tout ça, heureusement, avec le Prince de Bel-Air : le générique explique tout ce qui a mené Will Smith de Philadelphie à la Californie, à travers un rap particulièrement entraînant de l’interprète génial de cette sitcom culte, qui fit du MC de Jazzy Jeff & Fresh Prince une star internationale de la comédie, et non du basket.
Twin Peaks
Bienvenue à Twin Peaks ! Ses routes, ses montagnes, ses usines, ses cascades, sa rivière, sa bande son signée Angelo Badalamenti… L’introduction de la série de David Lynch résume à elle seule tout l’esprit de la saga, mélange d’ironie sur la télévision et d’enquête vertigineuse.
Cowboy Bebop
Pour ceux qui aiment le jazz, la science-fiction, le film noir et les mangas, Cowboy Bebop présente un générique d’anthologie. Utilisant une technique d’animation novatrice rappelant les pulps américains et le jeu vidéo, cette minute d’introduction orchestrée par un big band et conclue par un chorus de saxophone vaut son pesant d’adrénaline !
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