7 ans qu’il n’avait pas sorti d’album ! C’est long mais on lui pardonne. Ce mois de novembre signe donc le grand retour de Gérald De Palmas avec un nouvel album qu’il annonce comme étant le dernier en raison d’un problème récurrent de voix. A l’occasion de ce retour dans les bacs, regardons dans le rétroviseur à travers une sélection de ses chansons.
Sur la route – Extrait de l’album La Dernière année (1994)
En 1987, il quitte le groupe les Max Valentins (devenu plus tard Les Valentins), soutenu par Etienne Daho. Pas d’animosité de la part de Gérald mais une simple envie de tracer sa route, seul désormais. Gérald Gardrinier devient Gérald De Palmas (nom de jeune fille de sa grand-mère). C’est justement avec le titre Sur la route, extrait de l’album La Dernière Année, qu’il se fait connaître du grand public. L’inspiration vient du roman Sur la route de Jack Kerouac. Pour la petite histoire, un ami de De Palmas lui avait dit : « sur la route toute la sainte-journée, t’es sûr que c’est bien comme phrase ? » Assis au Jardin du Luxembourg sous une chaleur étouffante, la réflexion de son ami l’intrigue et il essaye de trouver autre chose. Mais la chaleur et le faible confort de sa chaise lui font abandonner l’idée de reformuler son texte. Celui-ci restera ainsi… Et le morceau devient l’un des tubes de l’année 1994. L’année suivante, il reçoit la Victoire de l’Artiste Révélation de l’année. Un beau début. Comme quoi, il faut parfois se faire confiance.
J’en rêve encore – Extrait de l’album Marcher dans le sable (2000)
Beaucoup d’artistes ont connu le succès d’un premier album puis un échec. Il n’est pas le premier et sûrement pas le dernier. De Palmas a expliqué à l’époque avoir eu du mal à se relever et s’être mis à douter, ne comprenant pas du tout l’insuccès de l’album, Les lois de la nature. Le doute laisse place à une panne d’inspiration. Il a une mélodie accrocheuse en tête mais ne trouve pas de texte. Il appelle Jean-Jacques Goldman à la rescousse et crée avec lui J’en Rêve Encore, qui devient un tube. En 2002, il reçoit la Victoire de l’artiste de l’année.
Une seule vie (Marcher dans le sable) – Extrait de l’album Marcher dans le sable (2000)
L’aide de Jean-Jacques Goldman redonne de l’énergie à De Palmas et à sa plume. Le titre Une seule vie (marcher dans le sable) évoque cette période où l’inquiétude et l’absence d’inspiration traversaient sa vie. « Savoir tirer parti de toutes les expériences, même les mauvaises, même les douloureuses. Relever la tête pour humer l’air du temps qui passe. L’accepter. S’y ressourcer« , est-il écrit dans la biographie de son site officiel à l’époque de l’album La beauté du geste. Une seule vie (marcher dans le sable), résume bien cet état d’esprit, non ?
Tomber – Extrait de l’album Marcher dans le sable (2000)
Le texte est cette fois signé Maxime Le Forestier. « J‘avais la mélodie et les accords mais je n’arrivais pas à écrire le texte. Je n’avais même pas fait de maquette, on s’est mis au travail. J’avais ma guitare, Maxime était en face de moi. Ça a duré deux ou trois heures et on fait le morceau comme ça. C’était super ! Très étrange de voir quelqu’un écrire comme ça, sans maquette. Je lui chantais vraiment ce qu’il écrivait…« . Tomber sera même adapté par Céline Dion en anglais et devient Ten Days. Une fierté pour le chanteur.
Marie, par Johnny Hallyday – Extrait de l’album A la vie, à la mort (2003)
Le succès de Marcher Dans le Sable change totalement la donne. De Palmas écrit désormais pour le grand Johnny Hallyday. « Quand Pascal Nègre, le PDG d’Universal, me l’avait proposé, j’avais accepté parce que c’était excitant ! Je ne connaissais pas bien Johnny. Ce n’était pas forcément mon univers. Je n’avais encore jamais écrit pour les autres. Mais Johnny est un personnage tellement attachant, tellement extraordinaire, tellement hors norme, que ça m’a excité et c’est pour cela que je l’ai fait. Et puis après, c’était une sacrée aventure. Pendant trois, quatre mois on a bien rigolé ! » a-t-il expliqué à Pure charts, en novembre 2011. Il devient donc l’un des auteurs de l’album À la vie, à la mort de Johnny Hallyday et notamment celui de l’énorme succès Marie.
Un homme sans racines – Extrait de l’album Un Homme sans racines (2004)
Quoi de mieux après un succès énorme que de s’isoler du monde et de la musique, histoire de redescendre sur Terre, de remettre tout à plat pour créer un album avec l’enthousiasme et l’innocence des débuts ? Le résultat est Un homme sans racines. Pourquoi sans racines ? Parce qu’après avoir voyagé sans cesse, couru le monde, De Palmas a perdu la connexion avec son île natale, La Réunion. Le titre Un homme sans racines, bien que ne figurant pas parmi les singles choisis, va à l’essentiel et offre une musique plus roots.
Pandora’s box – Duo avec Eagle Eye Cherry – Extrait de l’album Sortir (2009)
En retraçant sa carrière, on s’aperçoit vite que les duos sont très rares chez De Palmas, non pas qu’il n’aime pas le partage artistique mais l’homme avoue être plutôt solitaire et vivre loin du monde du show-business. On note tout de même deux duos, l’un avec Sheryl Crow et Pandora’s box, avec un artiste folk, blues et pop, Eagle Eye Cherry, sur l’album Sortir.
Il faut qu’on s’batte – Extrait de l’album La beauté du geste (2016)
Pour la première fois, la création des chansons de l’album La beauté du geste a commencé par les mots. Et cela change tout. Très autobiographique, le ton est plus direct, plus incisif. De Palmas parle d’album coup de poing. C’est vrai qu’on ne lui connaissait pas un langage aussi tranchant. La société le bouscule en tant qu’auteur. Et c’est beau à entendre, par exemple dans Il faut qu’on s’batte. Le morceau semble issu d’un long processus d’introspection, d’une certaine vérité et d’une volonté d’aller plus loin…
Personne – Extrait de l’album Sous un soleil de plomb (2023)
Il aura fallu sept ans pour entendre de nouveau la voix de Gérald De Palmas et voir arriver un nouvel album : Sous un soleil de plomb. L’artiste a pris le temps, désirant se ressourcer. Le premier single, Personne, parle de ce que bon nombre de personnes recherchent : le droit à la déconnexion, à l’anonymat. Le personnage de la chanson, même s’il ne ressemble pas directement à De Palmas, recherche une certaine discrétion, une vie de solitaire avec ses proches et la nature. Musicalement, on retrouve la patte du Réunionnais : un mélange de pop/folk trempé dans le blues. Toutefois, le nouvel opus coïncide avec l’annonce de la fin de sa carrière à cause d’un problème de voix. Dommage, on aurait bien aimé partager encore un bout de chemin avec lui…