Le cinéma et le sport, deux univers où les similitudes ne manquent pas. Les émotions procurées par ces deux entités se rejoignent parfois. La dramaturgie d’un match ou d’un film touchent notre sensibilité. Et parfois, 7e art et sport se mélangent. Pour nous faire rire, nous apprendre l’histoire ou nous en raconter une nouvelle. À l’occasion de la sortie de Marinette en salles ce mois-ci, nous vous proposons un focus sur les meilleurs oeuvres mêlant cinéma et sport.
Dans les cordes
Rocky – 1976
28 jours pour un tournage dépassant à peine le million de dollars de budget avec un acteur principal à la carrière peu transcendante jusqu’alors. Voilà la recette peu reluisante mais diablement efficace du premier Rocky. Sylvester Stallone, dont la nomination pour le rôle principal a longtemps fait débat, se fait un nom dans le 7e art en jouant le rôle de Rocky Balboa. Un boxeur tapi dans l’ombre dont les combats sont un gagne-pain qui permet de boucler les fins de mois difficiles. Après un concours de circonstances, l’Étalon Italien est propulsé sous le feu des projecteurs face au champion du monde des lourds en titre : Apollo Creed. Le début d’une aventure et d’une saga hors-normes. Titré aux Oscars (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur montage) et aux Golden Globes (meilleur film dramatique), Rocky convainc tout son monde et emmène le public pour une filmographie longue de neuf rounds et dont le dernier opus est sorti en salles en mars dernier…sans Sylvester Stallone. Une hérésie direz-vous ?
Creed : L’Héritage de Rocky Balboa – 2015
Spin-off de Rocky, Creed retrace l’histoire et l’arrivée dans la boxe de très haut niveau d’Adonis Creed, fils de l’ancien adversaire et ami de Balboa, Apollo Creed. Interprété par un Michael B.Jordan alors en pleine ascension dans le grand écran, Adonis suit les traces de son père qu’il n’a jamais connu et va au devant de Rocky Balboa, retraité depuis belle lurette. Ce dernier s’est retiré du noble art de quelconque manière que ce soit et n’a pas de projet à venir. Malgré cela, il est convaincu par Creed pour écumer à nouveau la salle de boxe pour l’entrainer. Un destin similaire à Rocky semble alors se dessiner pour Adonis. Alors que la série de films semblait avoir perdu de sa superbe, Creed dépoussière un monument et redonne une fière allure à ce classique du 7e art. Alors que la voilure avait été sérieusement réduite, la plus célèbre des saga de sport a vu deux films supplémentaires sortir depuis avec Creed 2 en 2018 et Creed 3 en 2023.
Raging Bull – 1980
Comme le dit si bien le dicton, on ne change pas une équipe qui gagne. En 1980, Robert De Niro, Joe Pesci et Martin Scorsese font équipe pour la première fois. Ce ne sont pas les Trois Mousquetaires, mais leur association fera souvent des étincelles. Dans Raging Bull, c’est le fabuleux destin de Jake LaMotta que l’on conte. Le Taureau du Bronx, boxeur d’origine italienne qui se hissa au panthéon du noble art dans les années 50 en s’écharpant notamment avec Marcel Cerdan, Sugar Ray Leonard. Un formidable biopic qui offre un regard différent sur la boxe. De Niro affiche un dévouement sans pareil pour ce rôle. Il prend trente kilos, mue physiquement pour coller au mieux à la légende du noble art qu’il incarne. Il glane pour l’occasion un Oscar du meilleur acteur l’année suivante ainsi qu’un Golden Globes du meilleur acteur dans un film dramatique.
L’histoire du sport
Invictus – 2009
En 1995, l’Afrique du Sud, profondément marquée par un apartheid enterré quatre ans plus tôt, accueille la troisième Coupe du Monde de rugby de l’histoire. Longtemps symbole de cette ségrégation, l’équipe nationale se voit réintégrée dans le gotha du rugby mondial peu avant l’accueil de la compétition. L’enjeu est pour Nelson Mandela, président depuis un an, de fédérer son pays tout entier, au-delà des couleurs de peau, derrière les Springboks. Une union sacrée décrétée qui porte ses fruits d’un point de vue sportif. Ce biopic est réalisé par Clint Eastwood qui, la même année, se paie le luxe de sortir Gran Torino, film remarquable qui traite là aussi du rapport ethnique. Invictus parvient à mêler fiction et faits historiques avec brio. Morgan Freeman et Matt Damon dans les rôles de Nelson Mandela et Francois Pienaar se prêtent au jeu d’un film plutôt hors des girons de leurs filmographies respectives. Invictus convainc plus de trois millions de spectateurs en France.
La méthode Williams – 2021
Là aussi, un film biographique. Là aussi, un acteur noir américain de renom qui sort de ses carcans habituels pour un biopic au sujet de la famille Williams. Les deux soeurs Venus et Serena, glanent trente titres du Grand Chelem durant les années 2000 et 2010. Une dynastie quasiment sans partage, surtout pour la cadette qui est à ce jour la joueuse la plus titrée de l’histoire, ère Open uniquement. Les deux sœurs doivent cette insolente réussite et compétitivité à plus haut niveau en partie à leur père : Richard Williams. Un modeste père de famille de Compton qui, un beau jour, se décide à tracer une voie royale vers le succès dans le tennis professionnel pour ses filles. 78 pages destinées à faire entrer Serena et Venus dans la légende de la balle jaune. La méthode Williams est un film à la hauteur de la carrière de ces deux joueuses de talent hors-normes, façonnées par un paternel voué à 200% derrière ses protégées. Will Smith remporte l’Oscar du meilleur acteur et le Golden Globes du meilleur acteur dans un film dramatique pour ce rôle.
Le sport fait sa comédie
Rasta Rockett – 1993
Trente ans nous séparent de la sortie en salles de cette comédie made in Disney réalisée par Jon Turteltaub. Rasta Rockett s’inspire de la participation de l’équipe de Jamaïque de bobsleigh aux Jeux olympiques d’hiver de Calgary en 1988. Un événement cocasse pour un pays plus reconnu pour le sprint aux Jeux Olympiques d’été. Qu’importe, les jamaïcains débarquent au Canada qui, malgré une performance risible, récoltent l’affection d’un public déconcerté par la présence d’une équipe représentant un pays où la neige n’a jamais pu couvrir les toits des maisons. Rasta Rockett réussit la prouesse de réunir petits et grands qui encore aujourd’hui, en zappant sur les chaînes, s’arrêtent automatiquement devant ce classique de la comédie. Des gags hilarants, des répliques cultes, Sanka et les siens font se déployer les gorges du monde entier depuis plus de trente ans, et pour encore longtemps.
Space Jam – 1996
Un an après avoir fait son retour suite à une courte interruption de carrière, Michael Jordan fait son retour sur les parquets de NBA. His Airness martyrise de nouveau les bases arrières adverses et Chicago réalise la plus belle saison de l’histoire d’une franchise depuis la création de la ligue. 72 victoires et 10 défaites, une bague de champion. Du jamais vu. La même année, MJ se prête au jeu du 7e art avec Space Jam. Huit ans après Qui veut la peau de Roger Rabbit, Disney mélange univers Looney Tunes et acteurs. Hormis Jordan, d’autres icônes de la NBA font leur apparition. Charles Barkley, Alonzo Mourning ou encore Patrick Ewing passent une tête dans cette comédie efficace qui voit la suite débarquer 25 ans plus tard avec une autre légende de la balle orange…LeBron James.