De Spielberg à Coppola, en passant par Scorsese et les frères Coen, Adam Driver a travaillé avec les plus grands. En une douzaine d’années de carrière, il est devenu une star internationale, capable de passer d’un projet arty à une superproduction.
Lincoln (2012)
© Everett Collection
Adam Driver débute en même temps au cinéma et à la télévision. Il fait ses premières armes avec Clint Eastwood dans J. Edgar, puis dans la série Girls qui va faire de lui une star. Entre les deux, il se fait remarquer par Steven Spielberg qui lui offre un second rôle furtif dans Lincoln, drame historique portant sur les derniers mois de la vie du seizième président des Etats Unis. Une première expérience au sein d’une grosse production qui sera un avant-goût de tout ce qui l’attendra par la suite, lui qui sera, moins de trois années plus tard, la tête d’affiche de la nouvelle trilogie Star Wars.
Inside Llewyn Davies (2013)
Certes, Inside Llewyn Davies révèle une bonne fois pour toutes Oscar Isaac au public du monde entier en chanteur de folk malchanceux. Mais, ce drame musical des frères Coen est aussi une mise en avant d’Adam Driver dans un second rôle remarqué. Un guitariste-choriste ne se séparant jamais de son chapeau de cow-boy, ni de sa répartie. Il deviendra l’un des ennemis d’Oscar Isaac deux années après, dans Le Réveil de la Force.
Star Wars, la Postlogie (2015-2019)
© Disney
Dans une galaxie fort, fort lointaine, une nouvelle trilogie Star Wars tant attendue voit le jour et pulvérise le box-office. Les trois films réunissent le casting originel (Harrison Ford, Carrie Fisher, Mark Hamill dans des seconds rôles façon easter eggs pour les fans) et des nouveaux personnages dont Adam Driver, qui endosse le rôle ambigu de Kylo Ren, vrai-faux méchant de service. À lui de tuer le père, de s’affirmer, de rejoindre le côté obscur de la Force, tout en luttant pour ne pas sombrer totalement.
Paterson (2016)
© Mary Cybulski
Adam Driver devient peu à peu le visage du cinéma d’art et d’essai américain. Il a déjà intégré la famille de Noah Baumbach, des frères Coen, de Jeff Nichols et entre deux épisodes de Star Wars, il s’autorise un peu de drame et de légèreté. Il allie ainsi les deux dans Paterson de Jim Jarmusch, en incarnant un chauffeur de bus poète et amoureux de Golshifteh Farahani. Un film sur la solitude créatrice, l’amour en vase clos et le plaisir des joies simples. Driver retrouvera Jarmusch en 2019 pour la comédie de zombies The Dead Don’t Die.
Silence (2016)
© Kerry Brown
Silence est un ovni dans la filmographie de Martin Scorsese. Un film historique traitant de la persécution des chrétiens dans le Japon du XVIIe siècle. Andrew Garfield et Adam Driver y incarnent des jésuites portugais se rendant au pays du Soleil Levant pour retrouver le père Ferreira interprété par Liam Neeson, qui aurait abjuré sa foi pour sauver sa vie. Le film long, âpre et contemplatif, est un échec au box-office, mais remporte tout de même l’Oscar de la meilleure photographie.
Logan Lucky (2017)
© Studio Canal
Après quatre années d’absence, Steven Soderbergh est de retour pour une nouvelle comédie de casse dont il a le secret. Il réunit pour Logan Lucky un casting aux petits oignons (Adam Driver, Daniel Craig, Channing Tatum, Katie Holmes) autour d’un scénario que les frères Coen ne renieraient pas. Le long métrage raconte l’histoire de deux frères un peu simplets montant le casse du siècle qui ne va évidemment pas se dérouler comme prévu. Les acteurs, en roue libre et en contre-emploi, s’en donnent à cœur joie et le film est un joli succès critique et public.
Annette (2021)
© UGC Distribution
Adam Driver sait aussi pousser la chansonnette. Il l’a déjà prouvé dans Inside Llewyn Davies et le confirme dans Annette de Leos Carax, où il donne de la voix sur des musiques signées des Sparks. Il est un acteur de stand up amoureux d’une cantatrice, Marion Cotillard. De leur passion funeste, naîtra une petite fille qui ressemble étrangement à une marionnette capable de voler… Omniprésent, volubile, inquiétant, bouleversant, pathétique, Adam Driver porte le film sur ses épaules et obtient au passage une nomination pour le César du meilleur acteur.
Le Dernier Duel (2021)
© 20th Century Fox
Inspiré d’une histoire vraie et adapté du livre du même nom d’Eric Jager, Le Dernier Duel revient sur le fameux duel judiciaire opposanr Jean de Carrouges à Jacques le Gris. L’épouse du premier accusant le second de l’avoir violée, les deux hommes doivent se battre et, si à l’issue du duel le mari est vaincu, alors sa femme sera brûlée vive. Le film de Ridley Scott est divisé en trois points de vue différents : celui du mari joué par Matt Damon, celui de l’assaillant incarné par Adam Driver et celui de la victime Jodie Comer. C’est ainsi au spectateur de déterminer celui qui est le plus plausible. Un film brutal au final digne des grandes heures de Game of Thrones.
House of Gucci (2021)
© MGM Pictures
Deux films avec Ridley Scott, sinon rien ! Adam Driver tourne coup sur coup Le Dernier Duel et House of Gucci, sous la direction du grand maître. Pour ce dernier film, il endosse la classe naturelle de Maurizio Gucci, héritier de la maison de luxe, tombant amoureux de la roturière Lady Gaga, avant qu’elle ne fomente son assassinat. Le biopic, sorte de gotha du Tout-Hollywood (Al Pacino, Jared Leto, Salma Hayek sont de la partie), fait scandale à sa sortie (et pas seulement pour les accents italiens aléatoires) mais rapporte tout de même plus de 150 millions de dollars.
65 : La Terre d’Avant (2023)
© CTMG
C’est sans doute le scénario le plus improbable de 2023. Dans 65 : La Terre d’Avant, un spationaute en mission subit un champ d’astéroïdes et s’écrase sur une planète hostile. Elle n’est autre que notre bonne vieille Terre, 65 millions d’années plus tôt et quelques heures avant l’arrivée de la fameuse météorite qui décimera les dinosaures. Dans ce survival de science-fiction, Adam Driver affronte des T-Rex, se fait engloutir par des sables mouvants et tente de sauver l’ultime passagère de la mission, une petite fille de 9 ans qui ne parle pas sa langue. Dure journée.