Sélection

Les films snobés aux Oscars 2023

22 août 2023
Par Armand
Les films snobés aux Oscars 2023

Après une 95ème cérémonie des Oscars ayant vu le sacre inattendu d’Everything Everywhere all at Once dans plus de 7 catégories, de nombreux films pressentis comme de potentiels vainqueurs sont pourtant repartis bredouilles de cette nouvelle édition. Revenons donc ensemble sur ces films qui, malgré leurs nominations, n’ont pas été gratifiés d’une statuette dorée.

The Fablemans – Steven Spielberg

The Fabelmans

The Fabelmans est pour certains une œuvre quasi-autobiographique de Steven Spielberg. Ce nouveau long-métrage narre l’histoire d’un jeune garçon passionné par le septième art et qui ambitionne d’en faire son futur gagne-pain en étant derrière la caméra. Un rêve qui le verra s’opposer à son père qui n’y voit pas d’issue malgré un investissement sans relâche du jeune Sammy Fabelman. Sa mère, interprétée par Michelle Williams, prend le parti de son fils en l’accompagnant vers le métier qu’il a toujours convoité. Cependant, une découverte bouleversante sur elle suite à un déménagement dans l’ouest américain, va chambouler leur relation. Un projet très cher pour le réalisateur puisqu’il rend pour ainsi dire hommage à l’ensemble de sa carrière, au cinéma et à son industrie qui a su inspirer moult artistes depuis des siècles. Malgré sa nomination dans 7 catégories et son bon statut de favori, le nouveau-né de Spielberg n’a remporté aucun Oscars.

Tàr – Todd Field

Tàr

Dix ans après Blue Jasmine, cette 95e cérémonie était l’occasion pour Cate Blanchett de renouer avec l’Oscar de la meilleure actrice. Elle en était en tout cas la favorite pour Tárfaux biopic, mais vraie performance. Elle y incarne, avec toute l’intensité dont elle est capable, une cheffe d’orchestre reconnue dans le monde entier et dont le monde va s’effriter sous ses pieds, entre affaires de mœurs et infidélités mettant à mal sa réputation. L’actrice avait déjà obtenu la Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine. Nous savons donc à présent que la récompense tant convoitée a été accordée à Michelle Yeoh. Cependant, cela ne retire rien à la formidable performance de Cate Blanchett, dans ce film ambigu et captivant.

Babylon – Damien Chazelle

Babylon

La fin d’une ère de gloire. Babylon de Damien Chazelle retranscrit comment les stars du cinéma muet ont géré le passage au parlant. Mais contrairement à Chantons sous la pluie ou The Artist, ici, le miroir aux alouettes se fissure à coups de fêtes dantesques, d’orgies suintantes et de montagnes de cocaïne. Une fresque de plus de trois heures avec Margot Robbie et Brad Pitt, qui se retrouvent quatre ans après Once Upon a Time… in Hollywood. Véritable hommage à cette période charnière du cinéma, Babylon et son casting cinq étoiles étaient également parmi les favoris de cette nouvelle cérémonie des Oscars. Malgré ses trois nominations, le film de ce début d’année 2023 est, à son tour, reparti les mains vides.

Sans filtre – Ruben Östlund

Sans filtre

Après une Palme d’Or au festival de Cannes 2022, le dernier film de Ruben Östlund était à surveiller lors de cette cérémonie. Avec ses trois nominations, Sans filtre était en droit de nourrir quelques espoirs. Le film raconte l’histoire d’un couple de mannequins influenceurs se retrouvant sur une croisière où ne règnent que luxe, argent, désirs et inégalités, jusqu’à ce qu’une tempête ne vienne inverser les rapports de force en perturbant le confort de tous les passagers. Ce film fait l’éloge du chaos décomplexé et impertinent en brisant les différentes échelles sociales de la hiérarchie et de la société. Le récit brille par ses élans de folies anarchiques et assumés portés par un casting de talent, en particulier Harris Dickinson et Charlbi Dean qui signent ici de formidables prestations. Néanmoins, au cours de la soirée, aucune statuette n’a été décernée au vainqueur de la Palme d’Or.

The Batman – Matt Reeves

the batman

Alors que le remplacement de Ben Affleck par Robert Pattinson inquiétait certains fans du justicier masqué, le film The Batman, signé Matt Reeves a pourtant su convaincre le public avec ses 770 millions de dollars de recette. Cette nouvelle histoire se concentre sur un jeune Batman dans sa traque d’un mystérieux assassin sévissant dans les rues de Gotham. Plus sombre et réaliste que ses aînés, The Batman se dote d’une vision plus intimiste du super-héros iconique de DC comics. Avec un casting irréprochable et une réalisation flirtant avec la perfection, il est bien difficile de ne pas se laisser embarquer dans cette nouvelle aventure du justicier masqué. L’œuvre de Matt Reeves marquera à n’en point douter la licence, mais sans se hisser, pour le moment, au même niveau que la trilogie de Nolan. Cependant, malgré trois nominations, le chevalier noir n’aura récupéré aucune statuette dorée dans la soirée.

Elvis – Baz Luhrmann

elvis film

Après Gatsby le Magnifique, le réalisateur Buz Luhrmann a livré un nouveau film de plus clinquant et dynamique, capable de donner vie à ses volontés d’excès. Replongeant dans la vie du King à travers son ascension et sa déchéance, Elvis est à l’image de son personnage, nerveux et rythmé. Avec la caméra survoltée de Lurhmann et un Austin Butler (jouant Elvis) des plus remarquables, ce biopic possède toute l’énergie nécessaire pour rendre justice à la vie électrique de cette légende de la chanson. Avec huit nominations, il était le grand favori de cette édition, notamment pour la catégorie meilleur acteur, dans laquelle Austin Butler était très fortement pressenti. Mais c’est à la surprise générale que le long-métrage a dû repartir sans la moindre récompense.

Aftersun – Charlotte Wells

Aftersun

Avec une notoriété acquise lors de divers festivals, le premier long-métrage de la réalisatrice écossaise Charlotte Wells, est arrivé à se hisser jusqu’à la cérémonie des Oscars. On y suit les vacances d’été de la petite Sophie, jouée par Frankie Corio, et de son père Calum, joué par Paul Mescal. Tous deux tentent de passer un agréable séjour ensemble, mais peinent à se comprendre mutuellement. Des vacances sous couvert de complicité et de joie, mais également de désaccords et d’enjeux lourds pesant sur la vie de nos deux protagonistes. Aftersun possède ainsi toutes les caractéristiques que l’on peut attendre de la part des « films à Oscars » auquel Hollywood nous a habitués depuis des années, une histoire sensible d’une grande délicatesse, une écriture pertinente, des interprétations justes et une mise en scène léchée. Pourtant, rien de tout cela n’aura permis à cette œuvre de trouver grâce aux yeux du jury cette année.

Les Banshees d’Inisherin – Martin McDonagh

Les Banshees D'Inisherin

Après Bon baisers de Bruges et 3 Billboards : Les panneaux de la vengeance, Martin McDonagh, l’héritier spirituel des frères Coen, revient avec un nouveau long-métrage s’attardant cette fois sur la fin d’une amitié. Sur Inisherin, une île isolée au large de l’Irlande, deux amis de longue date, Padraic et Colm, respectivement interprétés par Colin Farrell et Brendan Gleeson, vont voir leur amitié soudainement rompue sur décision de Colm. Refusant cette situation qu’il juge absurde, Padraic essayera tant bien que mal de recoller les morceaux, ce qui ne fera que renforcer la détermination de son ancien ami. Alors que 3 Billboards pouvait parfois pêcher par excès de mièvrerie dans sa mise en scène, Les Banshees d’Inisherin est aussi drôle que touchant, pour ne pas dire bouleversant. Explorant avec justesse la logique d’une décision absurde, la psyché de chaque personnage, le tout dans un cadre somptueusement mis en scène, le nouveau-né de Martin McDonagh était l’un des favoris de cette cérémonie, mais repartira hélas, sans récompense.   

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